Le Tchad décide ce jour 3 avril 2014 de retirer progressivement son contingent de la MISCA basée en Centrafrique
Le Tchad décide de se retirer de la
Centrafrique
PARIS/N'DJAMENA (Reuters), 3 avril
2014 - Le Tchad a décidé de ne plus participer à la mission de maintien de la
paix de l'Union africaine en Centrafrique, la Misca, car il se juge injustement
accusé "de tous les maux dont souffre" ce pays, plongé depuis début décembre
dans des violences communautaires.
Les militaires tchadiens constituent
l'un des rouages essentiels de la Misca, force de 6.000 soldats chargée de
stabiliser la Centrafrique aux côtés des 2.000 soldats français de la force
Sangaris.
Ils sont toutefois accusés de parti
pris en faveur des rebelles de la Séléka, composés essentiellement de
musulmans.
"Malgré les sacrifices consentis, le
Tchad et les Tchadiens font l'objet d’une campagne gratuite et malveillante,
tendant à leur faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre la
RCA", écrit le gouvernement tchadien dans un communiqué.
"Face à ces accusations répétées, le
Tchad (...) décide du retrait du contingent tchadien de la Misca",
ajoute-t-il.
Les modalités de ce retrait n'ont
pas encore été arrêtées.
Des soldats tchadiens, qui
escortaient un convoi de musulmans centrafricains fuyant vers le Tchad, ont
ouvert le feu samedi à Bangui, la capitale de la Centrafrique, faisant au moins
10 morts et des dizaines de blessés, ont rapporté des responsables.
(John Irish à Paris et Madjiasra
Nako à N'Djamena, Bertrand Boucey pour le service
français)
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Centrafrique : le Tchad retire son
contingent de la Misca
03/04/2014 à
13:30 Par Jeune Afrique
avec Vincent Duhem, envoyé spécial
Le Tchad a annoncé jeudi qu'il
allait retirer "progressivement" son contingent de la Mission internationale de
soutien à la Centrafrique (Misca). Une décision qui fait suite à de nombreux
incidents impliquant des soldats tchadiens sur le terrain.
Mis à jour à
14h10
Alors que la présidente de la
transition tchadienne a annoncé cette semaine une enquête sur une tuerie à
Bangui impliquant des soldats tchadiens, N'Djaména a annoncé, jeudi 3 avril, en
plein sommet UE-Afrique à Bruxelles, sa décision de retirer son contingent de la
Misca. "Malgré les sacrifices consentis, le Tchad et les Tchadiens font l'objet
d'une campagne gratuite et malveillante tendant à leur faire porter la
responsabilité de tous les maux dont souffre la RCA", indique un communiqué du
ministère tchadien des Affaires étrangères, distribué aux journalistes du sommet
à la mi-journée.
"Face à ces accusations répétées, le
Tchad, après avoir informé la présidente de la transition centrafricaine, la
président de la Commission de l’Union africaine et le secrétaire général des
Nations unies décide du retrait du contingent tchadien de la Misca. Les
modalités pratiques de ce retrait seront arrêtées de commun accord entre le
Tchad et l'Union africaine", poursuit le document.
"Ce retrait sera progressif", a
précisé le ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat."En attendant,
le Tchad assumera sans faille sa mission de paix dans les zones relevant de sa
responsabilité". Le contingent tchadien représente un millier
d’hommes.
"Les Tchadiens ont beaucoup payés.
110 000 ont été rapatriés dont les biens ont été pillés, des centaines voir des
milliers ont été tués. Quand vous apportez votre concours et que celui-ci est
considéré plus comme un problème qu'une solution, la sagesse est de retirer ses
troupes pour se concentrer sur le volet politique", explique Moussa Faki
Mahamat.
Outre les accusations répétées à son
encontre, le Tchad reproche aux autorités centrafricaines leur position ambiguë
vis-à-vis des anti-balaka. "Certains membres du gouvernement ne sont pas clairs,
qualifient les anti-balaka de patriotes - alors que les Nations unies les ont
qualifiés de force ennemie qui doit être traitée comme tellle, dénonce le
ministre tchadien. Les militaires agissent sous des ordres avec des ordres
clairs."