Source :
lundi 19 mai 2014 par
Le
Premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a, dans une déclaration faite
lundi à Bangui, demandé l’aide de la communauté internationale en vue de
s’opposer au projet de partition de la RCA par la coalition Séléka et le
mouvement anti-Balaka.
’’Comme
vous le gouvernement a suivi un communiqué de Ndélé qui crée une armée
parallèle, met en place un état-major, une gendarmerie et une police.
Aujourd’hui on nous parle de l’installation de l’état-major à Bambari et de
l’occupation des services de l’état par des forces irrégulières’’, a-t-il
dénoncé avant de souligner que ces actes ne sont rien d’autre qu’une tentative
de division du pays afin de faire main basse sur ses
richesses.
Convoquant
l’article de 20 de la charte constitutionnelle de transition, il a ajouté que
‘’l’usurpation de la souveraineté par coup d’Etat ou par tout moyen constitue un
crime imprescriptible contre le peuple centrafricain. Toute personne ou Etat
tiers qui accompli de tels actes sera considéré comme ayant déclaré la guerre au
peuple centrafricain’’.
Ce
faisant, Nzapayéké a dit qu’il compte sur la communauté internationale pour
sauvegarder l’intégrité du territoire national. ‘’Au nom du peuple centrafricain
je demande aux forces étrangères de prendre toutes les dispositions requises
pour mettre fin à ces dérives’’.
Cette
déclaration faite suite à la fermeture de la route menant sur de Bambari,
chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, pour une durée de 48 heures par
l’état-major de la Séléka, qui a installé son état-major dans ce lieu. Le
mouvement anti-Balaka a fait la même chose à Boeing dans la commune de Bimbo,
vers la sortie Sud.
Ainsi,
le Gouvernement semble pris en tenaille, d’où la réaction du Premier ministre
qui a martelé que ‘’des mesures seront prises pour bannir certaines pratiques
discriminatoires dans notre administration. Le virus de l’exclusion sera
combattu et seront aussi combattus eux qui violent l’article 21 de la charte
constitutionnelle’’.
A lire la déclation du premier
ministre - lundi 19 mai 2014 :
Centrafrique : Déclaration du
Premier ministre centrafricain André Nzapayake
Centrafricaines, Centrafricains,
Chers
Compatriotes,
J’ai décidé de m’adresser à vous aujourd’hui,
après une série d’événements que notre pays a connus ces dernières semaines.
Certains de ces événements comme la célébration des 100 jours de Son Excellence
Madame la Présidente, l’approbation de la Feuille de Route de la Transition par
le Conseil National de la Transition (CNT), l’approbation du Programme de
réformes du Gouvernement par le Fonds Monétaire International (FMI) etc, sont
des événements heureux qui nous permettent désormais d’aborder avec plus de
sérénité la gestion future de la Transition, de disposer de plus de ressources
pour financier les pensions et les bourses, ainsi que les activités liées au DDR
et au fonctionnement des services sociaux..
Je remercie du fond du cœur, tous les
Centrafricains, pour votre contribution personnelle au retour progressif à une
vie normale en Centrafrique, notamment à Bangui. Nous venons de loin et nous
avons encore un long chemin à parcourir, des pentes glissantes à gravir et des
rivières pleines de crocodiles à traverser. Mais grâce à notre détermination, à
la solidarité qui doit nous unir dans cette période difficile, nous trouverons
une solution durable à cette crise.
Les événements heureux qui auraient pu nous donner
espoir, sont malheureusement ternis par le comportement anti républicain et anti
centrafricain de certains individus véreux qui ont choisi de faire du chaos, de
la violence et des crimes leur fond de commerce.
Chers compatriotes
Comme vous, le Gouvernement a suivi le Communiqué
de Ndélé qui créé une armée parallèle, met en place un état major militaire, une
Gendarmerie et une Police. Aujourd’hui on nous parle de l’installation dans la
ville de Bambari d’un état major et de l’occupation des services de l’Etat par
des forces irrégulières.
Ces actes ne sont rien d’autres qu’une tentative
de division du pays afin de faire main basse sur ses
richesses.
Selon l’article 20 de la Charte Constitutionnelle
de la Transition, « l’usurpation de la souveraineté par coup d’état ou par tout
moyen constitue un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain. Toute
personne ou tout Etat tiers qui accomplit de tels actes sera considéré comme
ayant déclaré la guerre au peuple centrafricain ».
Par conséquent, le Gouvernement de la Transition
condamne avec force les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent
leurs intérêts égoïstes au-dessus de l’intérêt national.
Pour ceux qui l’auraient oublié, je voudrais
rappeler clairement le cours de Géographie de notre pays. La RCA est un pays de
623.000 km2 avec une population d’environ 4.500.000 d’habitants. Au Nord, elle
fait frontière avec le Tchad, au Nord-Est avec le Soudan, au Sud-Est le Soudan
du Sud, au Sud avec la RDC et le Congo, à l’Ouest avec le
Cameroun.
La RCA n’a pas et n’aura pas d’autres frontières.
Par conséquent, au nom du peuple Centrafricain, je demande aux forces que la
Communauté Internationale a bien voulu mettre à notre disposition (MISCA et
SANGARIS) de prendre toutes les mesures requises pour mettre fin à ces dérives
sur l’ensemble du territoire.
Aucune existence physique d’un Etat Major
militaire ou d’une Administration parallèle ne sera tolérée sur les 623.000 km2
qui constituent le territoire Centrafricain.
Pendant qu’à Bambari certains ne rêvent que de
diviser le pays pour des raisons purement égoïstes, au quartier Boeing à Bangui,
une autre Coordination et un autre Etat Major se mettent également en place. Le
Gouvernement condamne également cet acte et demande à la MISCA et SANGARIS de ne
tolérer aucune existence d’une Administration parallèle sur le territoire
national.
Enfin, il est important de condamner tous ceux qui
sapent l’autorité de l’Etat en tirant lâchement comme à Boda sur les enfants et
des femmes en présence des membres du Gouvernement
Je voudrais adresser mes remerciements à tous les
Centrafricains de tout bord, Séléka, anti-balaka, musulmans ou chrétiens, qui se
battent pour réaffirmer le fait que l’intégrité de notre territoire n’est pas
négociable. Le pays que Barthélémy BOGANDA nous a légué en héritage restera un
et indivisible.
Son Excellence Madame le Chef de l’Etat avait
souhaité comme vous le savez, un aménagement du Gouvernement pour accélérer le
rythme de la Transition. La liste de ce Gouvernement retouché sera diffusée dans
les prochaines heures.
Conformément au souhait du Chef de l’Etat, un
rééquilibrage régional sera opéré. Pour la première fois dans l’histoire de ce
pays, chaque Préfecture sera représentée au Gouvernement et les Ministres seront
à la fois des Ministres-Résidents pour faire remonter au Gouvernement, en
étroite collaboration avec le Conseil National de Transition (CNT), les
préoccupations des populations de l’arrière pays. C’est le peuple centrafricain
dans sa diversité qui sera réuni au sein de ce Gouvernement. Il s’agira d’un
Gouvernement pour tous les Centrafricains. Il défendra avec ferveur l’intégrité
de notre territoire national.
Pour ce faire, et en collaboration avec la
Communauté Internationale, il jettera les bases de la reconstruction rapide de
nos forces de défense et de sécurité : police, gendarmerie et armée. La Feuille
de Route récemment approuvée par le CNT, guidera ses
actions.
La question sécuritaire demeurera la priorité n°1
du Gouvernement et un accent particulier sera mis sur les bonnes pratiques dans
la gestion de la chose publique.
Des mesures seront prises pour bannir certaines
pratiques discriminatoires qui subsistent encore dans notre Administration et le
virus de l’exclusion sera combattu.
Seront également combattus, ceux qui violent
l’article 21 de la Charte Constitutionnelle en mettant en place des partis ou
groupements politiques basés sur l’ethnie, le sexe, la religion ou la
région.
Chers compatriotes,
La situation de notre pays demeure très
préoccupante. Les règles de la Transition sont l’émanation d’un compromis
accepté par tous les acteurs politiques nationaux et internationaux. Il s’agit
donc d’un Gouvernement de rassemblement comme vous le verrez bientôt dans sa
composition. Ce Gouvernement vise tout d’abord à préparer des élections qui se
tiendront dans quelques mois. Arrêtons donc les agitations inutiles pour des
postes éphémères au Gouvernement et organisons-nous pour élections J’en appelle
donc à tous mes compatriotes, pour que nous opérions un rassemblement
patriotique autour du Gouvernement. Mobilisons-nous, levons-nous comme un seul
homme pour défendre notre patrie et pour soutenir la Transition et le
Gouvernement.
Ne laissons plus les marchands de mirages nous
diviser pour nous affaiblir. Ne laissons plus les ennemis de notre pays nous
détourner de notre devoir à l’égard de notre peuple, ne les laissons plus
manipuler et droguer nos enfants pour en faire des criminels irrécupérables.
Restons soudés et solidaires, car c’est ensemble que nous triompherons. Seuls
les braves sont capables de faire la paix. Choisissons tous ensemble le camp des
braves et ayant le courage de la paix.
Je vous remercie