La partition de la République
Centrafricaine n’est pas à l’ordre du jour, selon Abdoulaye Issène, nouveau
Coordonateur du mouvement de l’ex-Séléka
Le but de cet échange
avec les professionnels des médias est de démentir les rumeurs de ces derniers
temps qui allèguent une partition de la République Centrafricaine et
l’instauration d’une administration parallèle dans les préfectures sous
contrôles des éléments de l’ex-coalition Séléka.
Certes, a reconnu
M. Abdoulaye Issène, après la démission de Djotodia, les éléments de la Séléka
n’ont plus de leader et se sont éparpillés. Le congrès de Ndélé devrait
permettre à ces éléments de se réorganiser, par la mise en place d’une chaîne de
commandement capable de les regrouper et de les lister avant le processus du
Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).
Le nouveau
coordonnateur du mouvement de l’ex-coalition Séléka a admis qu’il est nécessaire
de réorganiser le mouvement afin de mieux contrôler les éléments et surtout
éviter d’attribuer au tort ou à raison les nombreuses exactions aux Séléka ou
aux antibalaka.
« Les
Centrafricains en ont marre de la guerre instrumentalisée par les
politiciens », s’est exclamé M. Abdoulaye Issène. D’où, il faut ramer vers
la paix et cesser les exactions à l’endroit du peuple, a-t-il conclu.
Il a fait
allusion à la déclaration du Maire de Ndélé à la clôture de la session, selon
laquelle la République Centrafricaine est une et indivisible. Par conséquent,
les Centrafricains devraient se pardonner et se réconcilier entre eux pour
participer au développement de leur pays. Il a raconté l’anecdote selon laquelle
ce même maire a brandi son insigne pour justifier l’indivisibilité de la
République Centrafricaine et qu’il défendra cette cause jusqu’au prix de sa vie.
Le secrétaire
général de la coordination, Mustapha Saboun, a fait savoir que le mouvement de
l’ex-coalition Séléka tend vers sa démocratisation en vue de rester sur la scène
politique. Un statut et un règlement intérieur sont prêts et seront discutés à
la prochaine assemblée générale de l’ex-coalition Séléka.
« La crise
centrafricaine ne peut pas être résolue avec des formules importées de
l’extérieur, a averti le secrétaire général de la coordination de l’ex-coalition
Séléka. C’est pourquoi il a préconisé les esprits du pardon, de la paix et du
désir vivre ensemble comme réponse durable à une véritable réconciliation.
Il a mis en
évidence les nombreux dérapages tant des séléka que des antibalaka et a regretté
les situations difficiles vécues par les Centrafricains, qui meurent sur le
territoire ou à l’étranger. C’est pour cette raison qu’il a souhaité que tous
les Centrafricains devraient désormais se souder les coudes pour la cause
commune : le développement de leur pays.
A l’issue de congrès
de Ndélé, le bureau de la coordination politique provisoire de l’ex-coalition
Séléka se présente comme suit :
Coordonateur : Abdoulaye Issène
Coordonnateur adjoint : Rizigala Ramadane
Secrétaire général : Moustapha Saboun
Médiateur avec les ONG et les institutions
internationales : Eric Neris Massi
Chargé des relations extérieures : Mahamat Taïb Yacoub
Conseiller militaire : Ramadane
Bichara
Mardi 20 Mai
2014
Acap Presse
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Centrafrique:Bangui Des voix s’élèvent contre l’installation de l’Etat-major de la Séléka à Bambari
Les
responsables de la plate forme des religieux, l’Organisation des Femmes
Centrafricaine (OFCA) et le Parti de l’Unité Nationale (PUN) se sont opposés à
la mise en place de l’Etat major des ex Séléka à Bambari.
Le Chef du
gouvernement de transition centrafricain André Nzapaéké s’est prononcé hier 19
mai sur la création et l’installation de l’Etat-major de l’ex-Séléka à Bambari.
Le chef du gouvernement a qualifié ces évènements de comportements
antirépublicains et anti-centrafricains. Ce dernier a fermement condamné
l’installation de cet Etat-major « Le gouvernement de transition condamne avec
force les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent leurs intérêts
égoïstes au déçu de l’intérêt national ».
André
Nzapayeke a noté que qu’« Aucune existence physique d’un Etat Major militaire ou
d’une administration parallèle ne sera tolérée sur le territoire centrafricain
».
Au nom de la
plate-forme des religieux Mgr Dieudonné Nzapalainga, interrogé par le RJDH, a
condamné l’installation de l’Etat-major de l’ex-Séléka dans à Bambari. « La
plate forme est indignée par rapport à l’installation de l’Etat-major de
l’ex-Séléka à Bambari. Ce n’est pas possible que dans un seul Etat, il y ait
deux Etat-major. Voilà pourquoi, nous dénonçons ces agissements et les
condamnons avec énergie ».
Selon le
prélat « les agissements des ex-Séléka remettent en cause tous les efforts qui
sont faits pour que le vivre ensemble redevienne une réalité dans ce pays ».
Pour l’archevêque de Bangui, le gouvernement et les forces internationales
doivent tout mettre en œuvre pour que cette situation ne débouche pas sur la «
partition de fait de la République Centrafricaine ».
Cette
réaction est similaire à celle de la société civile. Marie Annick Service, 1ère
vice présidente de l’Organisation des Femmes de Centrafrique (OFCA) a qualifié
l’installation de l’Etat-major de l’ex-Séléka à Bambari de « tentative de
division du pays et de déstabilisation des institutions et des autorités
établies ».
Elle a
indiqué que les femmes centrafricaines s’opposeront par tous les moyens à de tel
projet. « Les femmes chrétiennes et musulmanes condamnent avec la dernière
rigueur ces agissements. Elles sont décidées à barrer la route à la partition de
ce pays », a martelé Marie Annick Service, qui a annoncé au cours d’un échange
avec le RJDH, les actions que les femmes de Centrafrique entendent
mener.
« Dès le
début, les femmes se sont mobilisées pour sortir dans la rue afin de dénoncer
l’installation de cet Etat-major qui ne se justifie pas. Le bureau a pensé qu’il
n’était prudent de mettre les gens dans la rue. Mais nous sommes en train de
rédiger un mémorandum que nous remettront à la communauté internationale et aux
autorités de la transition. En plus, nous allons organiser un sit-in pour dire
non de manière définitive à tout cela », a-t-elle relaté.
Malgré la
demande du RJDH auprès de plusieurs partis politiques centrafricains, seuls le
Parti de L’unité nationale (PUN) a réagi. Le vice-président de ce parti, Davy
Yama a condamné l’installation de l’Etat-major de l’ex-Séléka. Pour lui, c’est
parce qu’il y a un laisser aller que ces genres de comportements
perpétuent.
« Le PUN
s’est toujours opposé à de telles pratiques. Il ne soutiendra jamais de tel
projet qui est piloté par des gens qui ne voient que leurs intérêts personnels
», dénonce le vice président du PUN. Davy Yama a demandé aux forces
internationales et au gouvernement de traiter cette question avec rigueur et
fermeté. « Je crois que pour le moment, le gouvernement appuyé par les forces
internationales doit prendre position de manière claire et ferme. Les autorités
doivent arrêter ces genres de pratiques avant qu’il ne soit tard pour notre pays
».
De nombreux
hommes politiques centrafricains contactés par le RJDH n’ont pas souhaité
prendre position sur cette question dont la plupart considèrent comme
sensible.
Dans une
interview exclusive accordée au RJDH ce mardi, le chef d’Etat major des ex
Séléka, Général Joseph Zoudeko a affirmé que l’intention de l’ex-Séléka n’est
pas de diviser la RCA. Il a présenté leurs objectifs en ces termes « nos
ambitions consistent tout d’abord de réunir tous les éléments de la Séléka qui
sont éparpillés sur l’étendu du territoire Centrafricain, après la chute de
régime. En suite, pour les arrêtés dans les mauvaises pratiques des actes de
violence qu’ils font au paravent sur la population centrafricaine. De même pour
attendre le DDR et à la fin pour voir comment nous pouvons aller à la
réconciliation ».
L’Etat-major
de l’ex-Séléka a été mis en place avec sa coordination politique à l’issue du
congrès de Ndélé tenu du 10 au 11 mai 2014. L’Etat-major a été officiellement
installé à Bambari, dans la Ouaka le 17 mai en présence du préfet de la région
et des responsables de la forces Sangaris et Misca de la
ville.
RJDH - 20 mai
2014
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Un
nouveau gouvernement attendu en Centrafrique
apanews.net 20 mai
2014
La Centrafrique est
ce mardi dans l’attente d’un remaniement ministériel, conformément à l’annonce
faite la veille par le Premier ministre André Nzapayéké qui, citant la
présidente de transition Catherine Samba-Panza, a précisé que la nouvelle équipe
gouvernementale sera de large rassemblement où toutes les 16 préfectures du pays
seront représentées.
''C'est le peuple
centrafricain dans sa diversité qui sera réuni au sein ce gouvernement. Puisque,
ce sera un gouvernement pour tous les Centrafricains. Il défendra avec ferveur
l'intégralité du territoire national'', a-t-il martelé.
Selon M Nzapayéké, la
priorité de ce gouvernement retouché sera la sécurité et la bonne pratique dans
la gestion de la chose publique en vue de l'organisation des élections d'ici
février 2015, mais aussi la reconstruction rapide des forces centrafricaines de
défense et de sécurité (Police, Gendarmerie et Armée).
Déjà, les femmes de
la plateforme pour la participation politique de la femme centrafricaine à la
consolidation de la paix en Centrafrique (G23), par la voix de leur présidente
par intérim Bernice Ouango Ndackalla, demandent au chef du gouvernement de
respecter la parité homme/femme dans la formation du nouveau
gouvernement.
Elles sont même
allées loin en s'opposant à la nomination des représentants des milices aux
postes de ministres de la Défense et de la Sécurité
publique.
''Que les ministères
de la défense et de la sécurité ne soient ni confiés à la Séléka ni aux
anti-Balaka'', ont-elle souligné, attirant l'attention de la communauté
nationale et internationale sur les conséquences incalculables d'une telle
décision.
''C'est mieux de
reconduire dans ce gouvernement les acteurs politiques qui ont signé l'accord de
Libreville. C'est une crise politique qui nécessite des solutions politiques'',
a confié à APA l'ancien député Eric Sorongopé, président d'une association
politique.
Il ne voit pas d'inconvénient à ce qu'un Séléka ou un anti-Balaka soient dans le gouvernement, pourvu seulement, souligne-t-il, qu'ils soient honnêtes et compétents.