Accusations de détournement de
fonds: la présidente centrafricaine promet des détails "le moment
venu"
AFP 07/10/14
La présidente de la transition centrafricaine,
Catherine Samba Panza, a appelé mardi à ne pas lancer d'accusations hâtives
après la disparition présumée de fonds donnés par l'Angola, ajoutant qu'elle
apporterait des détails "le moment venu".
"Les populations ne doivent pas se fier aux
rumeurs non fondées, notamment de détournement du don angolais et du supposé
retour des Tchadiens dans ma garde rapprochée. Il y a des agitations purement
dues à des problèmes de conquête du pouvoir et du partage des postes", a déclaré
la présidente Catherine Samba Panza.
Le magazine Jeune Afrique avait affirmé fin
septembre qu'une partie des 10 millions de dollars en liquide donnés par
l'Angola avaient disparu dans la nature, suscitant notamment l'inquiétude des
bailleurs de fonds internationaux.
Cet argent, a expliqué Mme Samba Panza dans une
déclaration au palais du Conseil national de transition (CNT), a été utilisé
"pour assurer la sécurité du pays et la défense de la politique du chef de
l'Etat, comme dans tous les pays du monde".
"Le moment venu, je donnerai les éléments de
réponse. Beaucoup seront surpris de la longue liste des bénéficiaires, dont ceux
qui crient aujourd'hui au voleur", a assuré mardi la présidente, qui a déjà nié
toute malversation dans cette affaire.
La coordination anti-balaka --des milices à
dominante chrétienne qui avaient chassé les rebelles majoritairement musulmans
de la Séléka du pouvoir en 2013, avant de s'en prendre aux civils musulmans-- a
donné dimanche 48 heures à la présidente pour quitter ses fonctions, mettant en
cause le détournement du don angolais et le retour des Tchadiens pour assurer sa
sécurité.
Elle a aussi demandé le départ de ses deux
représentants au gouvernement.
"Il nous est tous difficile de comprendre (...)
(qu')il me soit demandé de démissionner pour satisfaire aux caprices des gens
ayant pourtant eu une grande part de responsabilité dans la situation
catastrophique actuelle de notre pays", a répondu Mme Samba Panza mardi.
La Centrafrique, ancienne colonie française riche
en diamants et en uranium a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec
l'arrivée au pouvoir des Séléka, qui ont pillé et placé le pays en coupe réglée
jusqu'à leur départ, en janvier 2014.
Mais les troubles inter-communautaires se sont
poursuivis depuis, même si la situation s'est nettement calmée avec l'arrivée au
pouvoir d'un régime de transition et le déploiement de troupes françaises et
africaines.
Le pays, dont l'économie est à genoux, vit depuis
sous perfusion de l'aide internationale, notamment des pays de la région comme
le Congo Brazzaville et l'Angola.