Les
Centrafricains de France ont débattu des élections à venir
L’Université
d’été de L’Arc
Le
samedi 27 septembre, à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val de Marne,
L’association « Les amis de la République Centrafricaine »
présidée par Michel Langa, avocat au barreau de Paris, a organisé un débat sur
les élections centrafricaines à venir.
L’ordre
du jour était chargé. Les travaux ont donc débuté à 9h pour se terminer à 20h30
par un pot d’amitié. Dans une ambiance de tolérance, chacun, à son tour, a pu
prendre la parole sans être interrompu. « Peut-on organiser des
élections libres, démocratiques et transparentes dans l’état actuel de la
république Centrafricaine ? ». C’est la question qui a scandé
l’Université d’été de L’ARC (l’Association des amis de la République
centrafricaine) à Villeneuve-Saint-Georges, au gymnase Léo Lagrange. Plusieurs
personnalités ont fait le déplacement, parmi lesquelles Godefroy Mokamanede,
ancien ministre, Vice-président de l’Autorité Nationale des Elections ( A.N.E )
en République Centrafricaine, Désiré Mackpayen du Forum de Reims, Awal Habylah,
porte-parole de la Seleka France...
Scepticisme
Beaucoup
sont sceptiques sur les élections à venir. « Comment organiser des
élections dans un Etat délétère ? Alors que je rentrai de Bangui, il y a de
cela deux semaines, j ai été choqué d’entendre par les anciens responsables dire
que notre pays est dans le néant, que nous sommes un Etat en faillite. Je pense
que ce sont les hommes qui construisent un pays. Donc si nous avons un Etat
néant, alors nous avons des hommes néants » estime un participant de la
Société civile.
Report
Aurélien-Simplice
Zingas, membre du parti politique Kalemba, lui, estime « qu’il
est question du terrorisme politique, de l’anarchie... Il faut éviter le
désenclavement mental, et relancer l’économie. L’éventuel report de ces
élections ne surprend pas son parti. La feuille de route édictée par la
Communauté internationale n’a pas été bien gérée par les autorités de la
transition. Le report de ces élections est la conséquence même de la lenteur
administrative au niveau de notre pays »
Bourreaux
et victimes
Quand
à Gabirault Emmanuel Olivier, président de la Coordination générale des
centrafricains de France, les élections nécessitent une sérénité générale. Or
« Les bourreaux et les victimes iront au vote pour quel avenir
commun ? Si la justice ne punit pas ceux qui ont pillé, violé et détruit,
comment consoler les cœurs ? Le retour des déplacés et des réfugiés
représente au moins 20% de la population ». Même à leur retour, ces
populations auront à mesurer toutes les désolations qui les préoccupent
prioritairement pour un certain temps, avant de penser aux élections une fois la
sérénité revenue. Par ailleurs, les casques bleus, déjà sur place n’atteindront
pas leur effectif prévu avant quelques mois, pour commencer une importante
opération de désarmement et de réinsertion. Beaucoup reste à faire pour la
sérénité de la population. Au passage, il a salué le rôle des religieux qui
incitent les communautés chrétienne et musulmane à ne pas tomber dans le piège
politique et de déchirement en dehors des milices armées.
Conditions
peu remplies pour une élection
Une
absence de fichier électoral, un état civil peu fiable - car plusieurs mairies
sont détruites - le manque de budget raisonnable, le redéploiement de
l’administration qui n’est pas effectif à ce jour, l’état des infrastructures,
sont autant d’éléments qui ne permettent pas aux Centrafricains d’aller aux
urnes. C’est sans compter sur la ferme volonté de Denise Yakazangba, laquelle
veut aller coûte que coûte aux élections pour éviter
l’illégitimité.
Affaire
Samba-Panza
« C’est
avec beaucoup de désolation que nous avons appris ce qui se trame aujourd’hui,
les détournements de fonds de la part des autorités en place. Pour le parti
politique Kalemba, la question ne doit pas être tabou, elle doit être débattue
mais où ? Au Conseil national de transition qui représente le parlement de
transition ? Le gouvernement doit être interpellé pour que la lumière se
fasse sur ce chapitre, qui est très important et qui risque de faire reculer nos
partenaires au développement, ces partenaires qui veulent nous aider
financièrement, afin que les élections se tiennent rapidement dans notre
pays », a déploré Aurélien-Simplice Zingas, à propos des 10 millions de
dollars - un don en nature angolais à la RCA - et disparus dans la
nature.
Nzoumba
Lissa Bamfoumou
Les
débats
La
direction des débats
Le
feu des discussions
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