Les Centrafricains de France ont débattu des élections à venir

 

congopage.com - 03 Octobre 2014


L’Université d’été de L’Arc

 

Le samedi 27 septembre, à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val de Marne, L’association « Les amis de la République Centrafricaine » présidée par Michel Langa, avocat au barreau de Paris, a organisé un débat sur les élections centrafricaines à venir.

L’ordre du jour était chargé. Les travaux ont donc débuté à 9h pour se terminer à 20h30 par un pot d’amitié. Dans une ambiance de tolérance, chacun, à son tour, a pu prendre la parole sans être interrompu. «  Peut-on organiser des élections libres, démocratiques et transparentes dans l’état actuel de la république Centrafricaine ? ». C’est la question qui a scandé l’Université d’été de L’ARC (l’Association des amis de la République centrafricaine) à Villeneuve-Saint-Georges, au gymnase Léo Lagrange. Plusieurs personnalités ont fait le déplacement, parmi lesquelles Godefroy Mokamanede, ancien ministre, Vice-président de l’Autorité Nationale des Elections ( A.N.E ) en République Centrafricaine, Désiré Mackpayen du Forum de Reims, Awal Habylah, porte-parole de la Seleka France...

Scepticisme

Beaucoup sont sceptiques sur les élections à venir. « Comment organiser des élections dans un Etat délétère ? Alors que je rentrai de Bangui, il y a de cela deux semaines, j ai été choqué d’entendre par les anciens responsables dire que notre pays est dans le néant, que nous sommes un Etat en faillite. Je pense que ce sont les hommes qui construisent un pays. Donc si nous avons un Etat néant, alors nous avons des hommes néants » estime un participant de la Société civile.

Report

Aurélien-Simplice Zingas, membre du parti politique Kalemba, lui, estime « qu’il est question du terrorisme politique, de l’anarchie... Il faut éviter le désenclavement mental, et relancer l’économie. L’éventuel report de ces élections ne surprend pas son parti. La feuille de route édictée par la Communauté internationale n’a pas été bien gérée par les autorités de la transition. Le report de ces élections est la conséquence même de la lenteur administrative au niveau de notre pays »

Bourreaux et victimes

Quand à Gabirault Emmanuel Olivier, président de la Coordination générale des centrafricains de France, les élections nécessitent une sérénité générale. Or « Les bourreaux et les victimes iront au vote pour quel avenir commun ? Si la justice ne punit pas ceux qui ont pillé, violé et détruit, comment consoler les cœurs ? Le retour des déplacés et des réfugiés représente au moins 20% de la population ». Même à leur retour, ces populations auront à mesurer toutes les désolations qui les préoccupent prioritairement pour un certain temps, avant de penser aux élections une fois la sérénité revenue. Par ailleurs, les casques bleus, déjà sur place n’atteindront pas leur effectif prévu avant quelques mois, pour commencer une importante opération de désarmement et de réinsertion. Beaucoup reste à faire pour la sérénité de la population. Au passage, il a salué le rôle des religieux qui incitent les communautés chrétienne et musulmane à ne pas tomber dans le piège politique et de déchirement en dehors des milices armées.

Conditions peu remplies pour une élection

Une absence de fichier électoral, un état civil peu fiable - car plusieurs mairies sont détruites - le manque de budget raisonnable, le redéploiement de l’administration qui n’est pas effectif à ce jour, l’état des infrastructures, sont autant d’éléments qui ne permettent pas aux Centrafricains d’aller aux urnes. C’est sans compter sur la ferme volonté de Denise Yakazangba, laquelle veut aller coûte que coûte aux élections pour éviter l’illégitimité.

Affaire Samba-Panza

« C’est avec beaucoup de désolation que nous avons appris ce qui se trame aujourd’hui, les détournements de fonds de la part des autorités en place. Pour le parti politique Kalemba, la question ne doit pas être tabou, elle doit être débattue mais où ? Au Conseil national de transition qui représente le parlement de transition ? Le gouvernement doit être interpellé pour que la lumière se fasse sur ce chapitre, qui est très important et qui risque de faire reculer nos partenaires au développement, ces partenaires qui veulent nous aider financièrement, afin que les élections se tiennent rapidement dans notre pays », a déploré Aurélien-Simplice Zingas, à propos des 10 millions de dollars - un don en nature angolais à la RCA - et disparus dans la nature.

Nzoumba Lissa Bamfoumou

 


Les débats


La direction des débats


Le feu des discussions

 

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