Centrafrique:
l'Eufor-RCA
et de Sangaris quadrillent des quartiers - manifestation à Bangui contre l'armée
française
Photo
d'archives d'un graffiti anti français à Bangui dans le quartier à dominante
musulmane PK5, le 4 juin 2014. AFP/Archives
Marco Longari
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté
pacifiquement jeudi à Bangui contre la présence militaire française en
Centrafrique, après des heurts ces deux derniers jours dans un quartier musulman
de la capitale, a constaté le correspondant de l'AFP.
Hommes, femmes et enfants ont marché malgré la
pluie sur plusieurs kilomètres depuis le quartier musulman du PK5 jusqu'au siège
de la Minusca (représentation de l'ONU).
Aux cris de "Hollande criminel", ils entendaient
exprimer leur mécontentement contre l'armée française qu'ils accusent de
harcèlement contre les musulmans. Les manifestants brandissaient des pancartes
en carton dénonçant l'opération militaire française Sangaris et la force
européenne Eufor (qui compte une importante composante française): "Nous sommes
toujours victimes de la France", accusait l'un de ces
écriteaux.
Après avoir emprunté l'avenue Koudoukou, puis
l'avenue Boganda, ils se sont arrêtés devant le siège de la Minusca, où ils ont
remis un mémorandum contenant leurs griefs et
revendications.
"On ne comprend pas la colère des Français contre
les musulmans du PK5. Et on ne comprend pas non plus que devant tous ces morts
et blessés, aucune autorité n'a élevé la voix", a déploré Abakar Moustapha, un
notable du quartier.
"Nous n'avons plus besoin des Français ici. Qu'ils
s'en aillent. Ils sont la cause de tous nos malheurs", s'égosillait un
manifestant, Ashta Ibrahim.
Le rassemblement s'est déroulé sans incident. La
sécurité du cortège était assurée par des éléments burundais de la force
africaine Misca.
Des heurts ont opposé mardi et mercredi des
soldats français à des individus armés au PK5, faisant au moins 5 morts et près
de quarante blessés d'après une source hospitalière. Un calme relatif est revenu
dans le quartier, où l'activité n'a cependant pas repris
totalement.
Dans un incident séparé mercredi soir, sans
connotation politique et dans un autre quartier, une grenade a été jetée au
cours d'une bagarre dans une buvette à la sortie nord de Bangui, selon une
source au sein de la gendarmerie locale.
Trois personnes ont été tuées et plusieurs autres
blessées, a précisé cette source, sous couvert d'anonymat.
En mai, l'explosion d'une grenade jetée dans un
dancing dans le second arrondissement de Bangui avait fait un mort. Plusieurs
incidents du genre ont été signalés dans la capitale, où circulent encore de
nombreuses armes et où il n'est pas rare de croiser dans les bars des individus
avec une ou des grenades à la ceinture.
AFP et lyoncapitale.fr - le 22/08/2014
à 10:38
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Les
troupes de l'Eufor-RCA et de Sangaris quadrillent des quartiers de
Bangui
APA-Bangui
(Centrafrique) - 2014-08-21 14:55:38 - Les
habitants des quartiers Fatima, dans le 6è arrondissement ainsi que ceux de
Béa-Rex et Km5, à Bangui, se sont réveillés ce jeudi en constatant le
déploiement d’impressionnants dispositifs de sécurité par les troupes
étrangères.
Ces
troupes sont sur le qui-vive suite aux menaces d'habitants de Km5, quartier
majoritairement musulman, de s'en prendre à elles, indiquent des sources dans la
capitale centrafricaine.
Des
affrontements survenus mercredi au centre commercial du quartier Km5, dans le 3è
arrondissement, entre des musulmans, les troupes de l'Opération Sangaris et
celles de l'Eufor-RCA, ont fait neuf morts dont un secouriste bénévole de la
Croix Rouge centrafricaine et 33 blessés.
La
Croix Rouge centrafricaine affirme que cinq morts et trente et trois blessés ont
été évacués par ses soins dans des hôpitaux de la capitale parmi lesquels une
femme et deux enfants, tous atteints par balles.
Un
habitant du quartier Fondo, dans le 5è arrondissement, qui a requis l'anonymat,
a confié à APA que « quatre musulmans en
fuite vers le 5è arrondissement sont tombés dans une ceinture de sécurité mise
en place à l'entrée de leur quartier par les anti-balaka et ont été tous tués
».
Le
président de la Croix Rouge centrafricaine, Pasteur Antoine
Mbao-Bogo, a fait remarquer que s'attaquer aux bénévoles de
cette organisation humanitaire c'est s'en prendre à « quelque chose de
grandiose pour ce pays », qui n'a jamais refusé « d'accomplir sa
mission ».
Il
a conseillé aux personnes qui ont choisi la RCA comme seconde patrie de se
conformer aux lois et instruments internationaux que ce pays a
ratifiés.
« Je lance un appel à
toutes les personnes vivant en Centrafrique de respecter les humanitaires et
surtout les volontaires de la Croix Rouge Centrafricaine, qui sont des
Centrafricains et qui n'ont fait que leur travail », a-t-il
souligné.
Il
a fait remarquer que le bilan de ces affrontements est lourd mais n'a cependant
pas pu confirmer le nombre de morts.