Le
Collectif des mouvements citoyens centrafricain de la diaspora du
Sénégal a suivi avec beaucoup d’intérêt la conclusion de la réunion de
concertation des leaders de la plate-forme des Confessions religieuses avec la
classe politique centrafricaine qui s’est tenue à Bangui du lundi 7 au mercredi
9 juillet 2014.
Nous
saluons cette prise de position bien que tardive mais historique à sa juste
valeur ; Néanmoins, nous resterons lucides et critique dans cette prise de
décision, car plusieurs faits dans le passé nous interpellent dans
la gestion des crises que la RCA notre cher et beaucoup pays
traverse.
·
Pourquoi
cette entente n’avait pas dit non au sommet de Libreville I,II
et Ndjamena I et II ?
·
Pourquoi
cette entente n’a pas anticipé dans la prévention de cette crise qu’on voyait
les prémices ?
·
Pourquoi
tous les potentiels candidats aux élections sont tout le temps en
France ?
·
Pourquoi
cette entente ne dénonçait pas les manipulations et l’instrumentalisation
de la communauté internationale dans cette crise?
Souvenons-nous
des dessous de la démission de M. Michel
Djotodia à Ndjamena et l’élection de Mme Catherine Samba
Panza.
Le
refus ou du moins la tergiversation de la classe politique et de la plate-forme
des confessions religieuses d’aller à Brazzaville est une décision qui mérite
qu’on s’y attarde. Dans un contexte où la situation sécuritaire est
précaire ; où le spectre d’un chaos généralisé plane sur la nation. Où le
calvaire des populations a atteint des degrés jusque-là insoupçonnés. Il
est aberrant qu’on s’attarde sur des considérations de lieu pour retarder la
prise des mesures importantes pour une sortie irréversible de la crise. Certes
ils n’ont pas été associés à l’organisation de cette réunion. Cependant il ne
demeure plus un secret pour personne que nos leaders ont fourni à suffisance
leurs incapacités à s’entendre et à mettre en œuvre les différentes feuilles de
route qu’ils se sont dotés. Comment voulez-vous qu’on vous respecte si vous
n’êtes pas capables de respecter vos engagements. Le respect se mérite et le
moment est très mal choisi pour afficher des égos. Les intérêts personnels et
les projets cachés des uns et des autres doivent être laissé de côté pour
permettre au pays d’enclencher le processus de sortie avec sérénité. Le peuple
centrafricain vous observe et saura le cas échéant vous juger selon les
actes que vous posez aujourd’hui. L’encre bleue ne mentira pas cette
fois-ci.
Loin
d’être paranoïaque, ce réveil tardif cache bien de chose et n’a pas
d’intérêt national contrairement à ce qu’on veut nous faire croire. Dans un
contexte où la situation sécuritaire est précaire ; où le spectre d’un
chaos généralisé plane sur la nation, où le calvaire centrafricain va de mal en
pis. Il est contraire au bon sens qu’on s’attarde sur des considérations de lieu
pour retarder la prise des mesures importantes pour une sortie de
crise.
Le
refus de se rentre au forum de Brazzaville peut être motivé pour les uns
par le manque de soutien dans la sous-région, et pour d’autre une
opportunité pour se relancer.
Ainsi,
nous saisissons cet instant pour traiter quelques questions de
fond :
1.
De l’organisation des élections générales en RCA
La
sécurisation du territoire national est un préalable indispensable à la tenue
des élections crédible. Dès lors, il est important d’enclencher le recensement
administratif à vocation d’état civil (RAVEC). Ce recensement doit tenir compte
de nos compatriotes déplacés. Les préparatifs doivent débuter dans de bref délai
par la réhabilitation de l’appareil juridique de notre pays, la réhabilitation
des différents tribunaux et renforcer la formation de nos magistrats tant en
activités qu’en retraite pour tenir compte de la complexité d’une telle
opération.
Naturellement,
il va s’en dire que de la réalisation du RAVEC à la confection du fichier
électoral en passant par la confection d’un fichier électorale fiable, les
élections ne sauraient avoir lieu en février 2015. Techniquement, cela
relèverait plutôt de la démagogie. Il serait plus prudent de prolonger la
période de transition de 9 à 12 mois.
2.
De la Sécurisation de la population.
Il
est indéniable que des efforts ont été consentis dans le sens de la sécurisation
du territoire national. Cependant ils sont insuffisants au regard de la
situation actuelle. Aussi, un bilan des forces étrangères présent sur le
territoire doit être fait. Notre armée n’étant pas opérationnelle, une nouvelle
stratégie devrait être définie. Cette stratégie devra permettre une plus grande
implication des autorités de la transition dans la définition des plans
opérationnelles des troupes sur le terrain, mais aussi dans la définition des
grandes orientations militaires. Concrètement il s’agira de définir un périmètre
où le commandement de forces étrangères passera systématiquement sous le
contrôle des autorités de la transition. L’effectif des forces armées
étrangères, en Centrafrique doit être géré plus équitablement. Rappelons que les
articles ci-dessous de la Charte Constitutionnelle confèrent le pouvoir
nécessaire à la présidente de la transition de garantir la Sécurité de la
population mais aussi contrôler toutes les forces militaire sur le territoire
Centrafricain :
Article
26 : « Il est le garant
de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la sécurité des
personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national et du respect des
engagements internationaux. »
Article
27: « Le Chef de l’État
de la Transition est le Chef Suprême des Armées.
Il
préside les Conseils et Comités Supérieurs de la Défense
Nationale ».
Il
assure le maintien de l’ordre et la sécurité publique.
Ceci
étant, la solution durable à cette crise devra émaner des personnes à l’origine
de cette crise. La démarche adopté jusque-là et qui consiste à prendre les
groupes ou les acteurs clés séparément est un leurre. Ils doivent faire face à
leur responsabilité. Un accord solidaire qui engagerait tant les
« anti-balakas »
que les« Selekas »
doit être conclu. Cet accord dont les deux parties seront solidairement
responsables doit permettre d’abord de garantir un cessez le feu immédiat
ensuite un engagement les deux parties à démanteler leurs organisations assorti
d’une feuille de route et enfin une liste des différents membres de ses
organisations devra être communiqué au gouvernement pour permettre la mise œuvre
du programme de DDR. Il va s’en dire qu’une contrepartie devra être déterminé
dans la limite de la décence.
Le
réarmement des Forces Armées Centrafricaines, est une nécessité impérieuse. La
formation et la restructuration doivent être des préalables indispensables
et obligatoires. Elle doit se faire par les compétences dont on dispose. L’appui
technique ne devrait en aucun nous dédouaner des efforts que nous devons
consentir pour construire une armée républicaine au service du peuple. Le
problème de notre armée est structurel. Des solutions de colmatage s’avèrent
dangereux dans le cas d’espèces.
3.
De
l’ingérence et manipulation internationale.
C’est
un secret de polichinelle que cette crise a été montée de toute pièces et que
les instigateurs sont bien connu de tous, nous savons que les multinationales
Française, Américaine et autres sont derrières cette crise en tirant les mèches
pour empêcher l’exploitation du Pétrole Centrafricain par le China National
Petroleum Corporation (CNPC).
Pourquoi
les parti politique ferment les yeux sur ces manipulations et préfèrent brondir
la guerre confessionnelle qui n’existe que de nom. L’exemple du carnage de
Fatima et Bambari sont les réponses palpables, ou la « Sangaris »
(France) était à moins de 25 minutes du lieu des drames à préférer prendre des
heures pour intervenir laissant ainsi nos frères et sœurs centrafricains
s’entretuer dont le dessein est de créer plus de tension et faire perdurer la
crise.
Pourquoi
l’ONU, Amnesty International commence à mettre en exergue seulement les
violations des droits de l’homme d’après les carnages du 05 Décembre 2013 et
ainsi laissé les auteurs connu de tous se promener en toute liberté, au pire des
cas se réorganiser militairement sous les auspices de la
France ?
Pourquoi
la « Misca »et
la « Sangaris »n’appliquent
pas les résolutions 2121 et 2127 du Conseil de sécurité des Nations
unies ?
En
Conclusion,
nous condamnons fermement ces manipulations de la communauté
Internationale et le silence approbateur (Coupable de la communauté
internationale) de certains leaders d’opinion et politique centrafricains qui
voient une lueur de pouvoir derrière leurs actes de traitrise. Par ailleurs nous
remercions les vaillants patriotes des certains partis politiques, société
civile et mouvement centrafricain tant national que de la diaspora (Toute
confession religieuse) pour leurs vigilances et dénonciations de cette
manipulation.
Nous
demandons à la présidente de la transition, l’opposition démocratique, la
société civile de mobiliser leurs forces dans le sens de l’application dans de
bref délai des résolutions 2121et 2127 du conseil de sécurité des Nations unies.
Fautes de quoi la mobilisation de force ira dans le sens du départ des
troupes étrangères car ils ne sont pas là pour orner les décors centrafricains
et profiter de notre hospitalité ou en un mot faire du
tourisme.
NB :
L’opération militaire en Centrafrique «ne devrait rien coûter à la France», a
assuré le président de la République Française, lors de son entretien avec TV5,
France 24 et RFI au mois de décembre 2013. Si les frais d’entretien de la
« Sangaris »
ne sont pas couverts par la France ? Alors par qui est-il couvert ?
L’Union Européenne ? Donc ne devrions-nous pas se poser des questions si
ces frais d’entretien des « Sangaris » ne seront pas imputés à
notre dette extérieure que le contribuable centrafricain devrait payer à la
longue.
Fait
à Dakar, le 17/07/2014
Ont
signé :
Pour
le Collectif : Le coordonateur adjoint Gérard Nga Boukanga
Gonoguele
Pour
le MJCR : Le coordinateur, Cédric Pongbalé