ALTERNATIVE
CITOYENNE POUR LA DEMOCRATIE ET LA PAIX
(ACDP)
DECLARATION SUR LE FORUM DE
BRAZZAVILLE
Le 27
juin 2014, s’est tenue en marge de la 23ème session ordinaire du
Sommet de l’Union Africaine à Malabo en Guinée Equatoriale, une concertation des
Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEEAC, en présence de son Excellence
Monsieur Ould Abdel Aziz, Président en exercice de l’Union Africaine à l’effet
d’évaluer la situation politique, sécuritaire et humanitaire en République
Centrafricaine. Madame Catherine Samba-Panza, Chef de l’Etat de transition a été
invitée à présenter une communication et à se retirer. Dans cette communication
madame Catherine Samba Panza a notamment précisé à ses pairs ceci :
« C’est pourquoi, les propositions que vous aurez à nous formuler pendant
ces assises, devront obtenir l’adhésion des acteurs nationaux centrafricains,
nous éviter la fragilisation des acquis déjà obtenus au plan institutionnel et
permettre le déploiement d’une chaine de solidarité agissante encore plus
soutenue ». Cette précision met en exergue la souveraineté des
Centrafricains.
A
l’issue de leur concertation, les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEEAC
ont rendu public un communiqué indiquant notamment qu’ils « ont demandé au Secrétaire
général des Nations-Unies, à la Commission de l’Union Africaine et au Secrétaire
général de la CEEAC à mettre en place urgemment, avec l’appui des facilitateurs,
une médiation internationale sous la conduite du Président Médiateur de la
CEEAC, Son excellence Monsieur Dénis Sassou-Nguesso, afin d’aider les
Centrafricains à reprendre en terrain neutre, le chemin du dialogue en vue de se
doter d’un nouveau cadre politique de gestion consensuelle de la transition et
de sortie de crise ».
C’est
pour cette raison que le forum de Brazzaville est envisagé du 21 au 23 juillet
2014.
Pour
l’Alternative Citoyenne pour la Démocratie et la Paix (ACDP), ce forum doit être
compris comme une étape d’un processus devant conduire à une réconciliation
nationale entre centrafricains, en terre centrafricaine. C’est une occasion qui est offerte, sous l’égide de la
communauté internationale, pour que les forces vives de la nation Centrafricaine
définissent le cadre du dialogue politique à venir qui aura lieu en terre
centrafricaine et arrêter ensemble les thèmes principaux des discussions afin
que d’une part, cessent définitivement les exactions perpétrées sur notre peuple
par les milices armées et d’autre
part, que notre pays reprenne la voix d’un développement harmonieux sur les
plans politique, social et économique.
Cette
démarche est complémentaire à celle qui vise à refonder les forces armées
centrafricaines sur une base républicaine et à lui donner les moyens d’accomplir
sa mission.
Cette
démarche est par ailleurs souhaitée par la communauté internationale et tous les
Etats membres de la CEEAC qui nous accompagnent dans notre quête de paix et de
stabilité.
Il ne
devra donc nullement être question à Brazzaville d’imposer à notre pays une
quelconque solution de sortie de crise, encore moins une modification de notre
charte constitutionnelle de transition ou l’effacement déguisé des crimes contre
l’humanité en réhabilitant leurs auteurs et leurs
complices.
C’est
pour cette raison que, tout en comprenant les sentiments légitimes de
frustration de certains compatriotes, les membres de l’ACDP estiment qu’il
serait contre-productif pour notre pays que les acteurs politiques, associatifs
et religieux centrafricains ne participent pas au forum de Brazzaville qui se
présente comme une opportunité extraordinaire de réaffirmer nos positions
communes et de reprendre en mains la conduite de nos
affaires.
Au
demeurant, l’ACDP rappelle que d’autres pays qui ont connu avant le nôtre des
situations similaires voire plus catastrophiques n’ont pas hésité à participer
au déblayage du terrain à l’étranger avant les rencontres décisives sur leurs
territoires nationaux respectifs. Ce fut le cas notamment pour le Tchad à Lagos,
le Congo Brazzaville à Libreville, le Congo Kinshasa à Pretoria, le Gabon à
Paris, le Burundi à Arusha, la Cote d’Ivoire à Marcoussis et le Togo à
Ouagadougou.
Aussi
l’ACDP lance-t-il cet appel citoyen à nos compatriotes à faire preuve de plus de
réalisme et d’objectivité afin de privilégier l’essentiel à savoir la quête de
la paix et de la stabilité ainsi que le retour à la concorde
nationale.
Fait à Bangui, le 9 juillet
2014
Pour
le bureau de l’ACDP,
Le coordonateur
Enoch DERANT LAKOUE