La Séléka se sépare de ses ministres

(BBC 01/09/14)

 

La Séléka a exclu de ses rangs les ministres censés la représenter au sein du nouveau gouvernement mis en place par le Premier ministre Mahamat Kamoun.

 

Dans un communiqué, l'ancienne rébellion considère que "leur participation au gouvernement constitue une haute trahison et un non-respect des consignes données par la hiérarchie."

 

La Séléka avait annoncé qu'elle ne reconnaissait pas ni la nomination du premier ministre Mahamat Kamoun ni celle de son gouvernement.

 

Trois ministres issus de la Séléka ont été nommés au sein de l'équipe de "large ouverture" formée le 31 août.

 

Toutes fois, la Séléka s'est dit toujours déterminée à trouver une solution politique durable par la voie du dialogue.

Selon les observateurs, cette décision risque de compromettre les efforts visant à mettre fin à la violence qui a fait des milliers de morts et forcé un million de personnes à fuir leurs maisons.

 

http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2014/09/140901_seleka_government.shtml

 

 

[Les ministres Séléka exclus étant :

Mahamat Tahib Yacoub, ministre de l'Elevage, Arnaud Djoubaye Abazène ministre des Transports et Abdallah Kadre Hassane ministre des Postes et télécommunications. ]

 

NB : Les anti-balaka comptent trois représentants dans le gouvernement Mahamat Kamoun : Robert Namséné, ministre de l’Environnement et Romaric Vomitiadé, ministre du Tourisme.

 

 

 

 

Centrafrique: la Séléka exclut les ministres censés la représenter au gouvernement

(AFP 01/09/14)


Le numéro 2 de la Séléka, 
Nouredine Adam
Le numéro 2 de la Séléka, Nouredine Adam.

 

L'ex-rébellion centrafricaine Séléka a exclu pour "haute trahison" les ministres censés la représenter au sein du nouveau gouvernement contesté, a déclaré lundi un responsable de ce mouvement.

 

"Tous les membres de l'ex-coalition Séléka ayant participé au présent gouvernement sont exclus définitivement" du mouvement, a déclaré le numéro 2 de la Séléka, Nouredine Adam, dans un communiqué dont l'AFP a obtenu copie lundi.

 

"Leur participation au gouvernement constitue une haute trahison et un non-respect des consignes données par la hiérarchie" du groupe rebelle, dans la mesure où la Séléka "n'a ni soutenu, ni communiqué le nom d'un Premier ministre ou les noms des ministres (issus de ses rangs) à la présidence", poursuit-il.

 

La Séléka "ne se reconnaît pas dans la composition du nouveau gouvernement" formé par le nouveau Premier ministre Mahamat Kamoun et "maintient sa position de non-participation" à ce gouvernement, rappelle le communiqué.

 

"Le combat que mène l'ex-coalition Séléka ne se résume pas aux portefeuilles ministériels", selon Nouredine Adam, sous le coup de sanctions onusiennes et américaines pour son rôle dans le conflit.

 

Il a toutefois assuré que les leaders de la Séléka restent "déterminés à trouver une solution politique juste, équitable et durable par la voie du dialogue et de la négociation avec toutes les forces vives de la nation".

 

Un gouvernement de "large ouverture" a été formé le 22 août avec 31 membres, incluant notamment des représentants des groupes armés, ex-Séléka à dominante musulmane et milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.

 

Parmi eux, trois ministres - Transports, Postes et Télécommunications, Elevage - sont issus de la Séléka, l'ex-rébellion qui avait pris le pouvoir à Bangui en mars 2013 avant d'en être évincée en janvier 2014.

 

La Séléka et une partie de la classe politique n'ont cessé de contester la légitimité du Premier ministre Mahamat Kamoun, un proche de la présidente de transition Catherine Samba Panza, depuis sa nomination le 10 août, et refusent de participer à son gouvernement.

 

Le mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), l'une des principales formations politiques du pays, a également suspendu ce week-end Jeannette Déthoua, actuelle ministre de la Réconciliation, de toute activité au sein du parti, pour avoir "refusé de quitter le gouvernement" comme il le lui avait été demandé.

 

acp-cl/hba/mba

 

 


 

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

UNITÉ-DIGNITÉ-TRAVAIL

Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique

(Ex-Coalition Séléka)

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Communiqué de Presse No 0007/ECS/RCA

Le Bureau Politique de l’Ex-Coalition Séléka tient une fois de plus à informer l’opinion nationale et internationale, qu’elle ne se reconnait pas dans la composition du nouveau Gouvernement qui vient d’être publiée le vendredi 22 aout 2014 en République Centrafricaine.

L’Ex-Coalition Séléka n’a ni soutenu, ni communiqué le nom d’un Premier Ministre ou les noms des Ministres à la Présidence de la République. De ce fait, tous les Membres de l’Ex-Coalition Séléka ayant participé au présent Gouvernement sont exclus définitivement de ladite Entité.

Leur participation au Gouvernement, constitue une haute trahison et un non respect des consignes donnés par la Hiérarchie.

Les préalables n’ayant pas été respectés, le Bureau Politique de l’Ex- Coalition Séléka maintient sa position de non participation au Gouvernement.

Le combat que mène l’Ex-Coalition Séléka  ne se résume pas aux portefeuilles ministériels. Elle veut implanter la Paix au pays et le doter d’un Projet de société pour la RCA assorti  d’un idéal de Liberté, de Démocratie, de Prospérité pour le plus grand nombre possible de nos concitoyens, sans aucune espèce de discrimination, qui sera soumis à l’ensemble du peuple Centrafricain au moment opportun.

Toutefois, le Bureau politique de l’Ex-Coalition reste déterminé à trouver une solution politique juste, équitable et durable par la voie du dialogue et de la négociation avec toutes les forces vives de la nation.

 

Fait à Birao, le 31 Août 2014

 

Pour Le Président,

Le 1er Vice-président

 

Général NOUREDINE ADAM

Ancien Ministre D’État


 

 

Bangui: une ministre refuse de démissionner malgré l’injonction de son parti

Par Sylvestre Krock - 29/08/2014

Mme Jeannette Dethoua est l’unique représentante de l’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT) au nouveau gouvernement

 

Mme Jeannette Dethoua, l’unique représentante de l’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT) a annoncé, jeudi, sa décision de rester au gouvernement du nouveau premier ministre Mahamat Kamoun malgré l’injonction faite par sa formation politique. «Je voudrais dire que j’ai reçu cette note de l’AFDT. Je me suis dit qu’il ne fallait pas répondre directement mais faire comprendre que la République est au-dessus de tout», a-t-elle déclaré jeudi aux médias. « Je vais travailler en tant que ministre de la réconciliation nationale et subir les conséquences», a-t-elle ajouté.

 

Mme Dethoua adopte ainsi la même position que Mahamat Taïb Yakoub, la personnalité Séléka qui s’est vu confier le portefeuille de ministre délégué à l’élevage qui a refusé d’obtempérer à l’injonction de la coordination politique du mouvement de quitter le gouvernement.

 

L’AFDT est la principale coalition des partis politiques de l’ancienne opposition au régime de François Bozizé. Elle compte sept formations politiques signataires de l’accord de cessation des hostilités. L’AFDT a demandé le retrait de sa représentante parce que « la composition du gouvernement n’a pas pris en compte ce qui est convenu avec les autorités lors des consultations préalables à la mise en place de ce gouvernement » a réitéré un militant de l’AFDT.

 

Interrogé sur les dispositions à prendre suite à la décision de Mme. Dethoua, Luc Guella, porte-parole du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), l’un des sept partis constitutifs de l’AFDT dont est issue Dethoua a déclaré : « L’adhésion à un parti politique est libre et individuelle. Nous prenons acte de la décision de Mme Dethoua»


Notons que Dethoua qui a d’ores et déjà pris service mercredi dernier avant de rompre le silence sera en charge du département de la réconciliation nationale. En RCA, de 2010 à 2014, il y a eu quatre précédents où des personnalités politiques mandatées par leur base pour siéger au gouvernement ont fait défection.