LA QUESTION
RELIGIEUSE ET LA PAIX DANS L’ESPRIT DES HOMMES ET DES FEMMES EN
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
Introduction :
SITUATION
GEOGRAPHIQUE DE LA REPUBLIQUE CENTAFRCAINE
Comme nous savons
la République Centrafricaine a pour
frontière :
Le CAMEROUN à
L’Ouest,
Le Congo et la
République Démocratique du Congo au Sud ;
Le TCHAD au Nord
Le Soudan à
l’Est.
Les deux dernières
frontières et leurs implications sur la vie religieuse des Centrafricains
constituera la Ière partie de notre intervention ;
Le travail de
rétablissement de la paix dans l’esprit des femmes et des hommes en République
Centrafricaine sera la 2ème partie.
I - La Frontière
EST ET NORD-EST et la VIE RELIGIEUSE EN REPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE.
1° ) - La frontière EST de la République
Centrafricaine est actuellement
constituée par le SUD SOUDAN et le DAFOUR, qui faisaient partie intégrante du
grand SOUDAN.
a)
Le SUD SOUDAN est
majoritairement peuplé de NGUENZETS, de ZANDES et de petites minorités
ethniques, majoritairement Chrétien ou animiste ne pose aucun problème
religieux.
b)
Au DARFOUR
habitent plusieurs ethnies dont les BANDAS NDELES, (les GOULA, les ROUNGA, les
KARAS etc.) ethnies qui peuplent
aussi la VAKAGA, la BAMINGUI-BANGORAN et la HAUTE
KOTTO.
Cette partie de
notre population est largement islamisée.
2°) La frontière
Nord
La République
Centrafricaine partage cette frontière avec le TCHAD sur plus de 7OO km, non
tracée et non protégée. Le TCHAD est à 54% musulman. Il est donc normal que
cette partie frontalière soit elle aussi assez islamisée, bien que SARH et MOUNDOU soit
largement chrétien. Jusqu’à ces jours, il n’y a pas eu de conflits religieux
ouvert entre ces voisins.
3°) Origine de la
violence qui a éclaté en Décembre 2012.
Certes, comme dans
plusieurs pays, il y a eu plusieurs affrontements entre des éleveurs MBOROROS
transhumants et des cultivateurs centrafricains pour des dégâts causés par les
bêtes avec morts, sans atteindre le degré que nous
vivons.
On voit bien que
aucun Centrafricain (même KAMASHE de son vivant qui semble t-il était
multi-milliardaire) ne pourrait réunir assez de moyens : lance roquettes,
Kala, missiles air et sol sol, des chars, des centaines véhicules, des centaines
de tanks et immobiliser autant de personnes plus de 20 OOO, pour déclencher
autant d’atrocités. Alors de quoi s’agit-il ?
a)
Guerre de
libération ?
Cette thèse est
difficilement soutenable, notamment après la chute du président BOZIZE et la
disparition de la présence de l’Etat « BOZIZE dans tout le pays jusqu’aux
symboles (ses préfets et sous-préfets, ses maires et chefs de terre). Le
gouvernement central avait disparu et tout ce qui lui ressemble. Pourquoi les
tueries continuaient de 12/2012à 12/2013 ?
b)
Alors guerre de
conquête ? A défaut de preuves positives, on est obligé d’accepter cette
probabilité :
Et la probabilité
est forte en faveur d’une guerre de conquête Puisqu’il est impossible à des
Centrafricains de mobiliser autant de moyens, il faut en déduire que c’est une
guerre de conquête. Des partisans étrangers et musulmans ont armé la main des Centrafricains aux
ambitions féroces, pour conquérir la Centrafrique. On le vérifie dans les faits
qui sont têtus : les envahisseurs se sont attaqués uniquement aux chrétiens
et à leurs biens (catholiques et protestants) par contre, les musulmans et leurs
biens ont été protégés. Les musulmans de Centrafrique ont été appelés à
contribution par contacts secrets. Ceux qui ne coopéraient pas étaient
considérés comme ennemis. Ces contacts font suite à la lettre de Mr DJOTODIA
d’avril 2 012.
Quels seraient
alors les commanditaires ? Il est vraisemblable, sinon certains, il faut encore le redire, que ce sont
des pays étrangers, certainement de confession musulmane qui ont armé des mains
centrafricaines, renforcés par des hors la loi venus du Soudan et du TCHAD pour
s’accaparer de nos richesses. D’autant plus que la pratique des razzias est
monnaie courante dans ces Zones. Nous sommes bien dans le cas de la guerre des
autres, menée par les Centrafricains, pour les intérêts
étrangers.
Face à cette
situation, il s’est opéré une résistance : Celle des
ANTI-BALAKAS.
Il s’agit d’une
force montée de l’intérieur sur des valeurs intérieures par des Centrafricains,
jaloux de leur dignité, de leur honneur, de leurs intérêts et du respect de
leurs mânes. Ces Centrafricains ont décidé d’affronter les outils de fabrication
étrangère (kala, B12, grenades, tanks et tout l’arsenal sophistiqué de guerre),
le tout avec des outils de fabrication locale : machettes, GALAPONDES ou
BANDAS AGUI KOUA (des armes
rudimentaires) ! Ils sont montés au front pour défendre leur sol, leurs
pères, leurs mères, leurs frères, leurs sœurs, grands parents égorgés, pendus,
éventrés, coupés en petits morceaux par une horde de personnes venues de partout
et parlant arabe, décidé à tout détruire sur leur passage pour imposer la
terreur et le règne des ténèbres aux Centrafricains pour mieux les exploiter
dans un silence total, ce fut le cas entre le 12/12/2012 et le 5/12/2013, en
épargnant les musulmans coopérant et leurs biens (cf supra)
L’intervention des
ANTI-BALAKAS participe à la limite, de la légitime défense. C’est dire que toute
cette situation que nous vivons tient du fait que le pays était déjà sans ETAT,
sans armée, sans gendarmerie, sans police. Alors que, dans le même temps, il est
de notoriété publique qu’il est, ce pays, un scandale de la nature par ses
richesses colossales minières,
forestière et faunique qui font des envieux.
On comprend donc
qu’il n’y a jamais eu un conflit entre les CHRETIENS et les MUSULMANS de
Centrafrique :
La Morale de
l’ANCIEN TESTAMENT disait « œil pour œil, dent pour dent ». Elle
refusait qu’on ne fasse plus de mal que celui subi.
La Foi Chrétienne
confesse : « Si on te gifle sur la joue droite, tends ta joue gauche»
En d’autres termes, elle, cette foi,
confesse le pardon. Comment les chrétiens, d’éducation JUDEO-CHRETIENNE,
pourraient transgresser leur foi jusqu’à créer une milice ? Comment les
gens peuvent défigurer ainsi toute une religion, qui représente des milliards de
personnes dans le monde ? Nous voilà encore dans le passé où, pour
justifier les rigueurs de la colonisation, on disait que « certains
Oubanguiens avaient des queues comme des singes » (conf. Mr PENNEL)
Pas plus qu’il
n’existait une milice chrétienne, il n’y a donc jamais eu un conflit entre
Chrétiens et Musulmans. Une fois ceci affirmé, nous sommes situés sur la
question de la paix.
II – LA PAIX DANS
L’ESPRIT DES FEMMES ET DES HOMMES
La paix n’est pas
une absence de violences ou de guerre.
La paix donne lieu
à un processus par lequel on développe des valeurs, des connaissances, des
attitudes et des aptitudes favorables à la promotion d’un comportement
constructif. La paix fabrique une
société normale, qui évite les conflits ou les minimise en procédant à leur
règlement par les méthodes pacifiques.
Les Autorités au
sommet de l’Etat doivent définir une politique portée par une vision claire des
objectifs à atteindre dans les principaux secteurs de la vie, en rapport avec
les ressources du pays.
A – Vue sous cet
angle, il apparait que depuis plusieurs décennies, le pays ne connaissait pas la
paix. Il n’y avait pas d’efforts significatifs dans les secteurs
suivants :
-
La Connaissance.
Les Autorités n’ont jamais fait et ne font pas la promotion de la connaissance
comme la clef d’une vie d’homme digne.
-
Les valeurs
ancestrales ont disparues : les enfants ne parlent plus la langue de leurs
parents : ils ne connaissent pas la culture de la famille qui a la charge
de transmettre les valeurs. Plus rien ne réunie les enfants et les parents, même
pas le repas car enfants et parents
mangent séparément (même en occident, la télévision réunie parents et enfants,
le repas du soir est pris ensemble à table) En Afrique de l’Ouest les enfants
parlent leur dialecte et mangent en cercle à la main, même quand ils sont en
occident. Ils renforcent ainsi le sens de la famille. La régression de notre société est
énorme !!! De là est né la curieuse race des enfants de la
rue »
-
Les valeurs telles
la bravoure, la Dignité, l’honnêteté, le travail, l’honneur, l’unité citoyenne
ne sont pas mises en honneur : La « rectitude » a disparue du
vocabulaire. Seul l’argent est roi, à tout prix, la manière de le gagner importe
peu : la réussite s’achète à tous les niveaux : en classe, au Bureau.
(même quand on n’a pas le niveau pour un emploi, ou pour passer en classe
supérieure, on l’achète) On est à la dévotion de celui qui
paie !!!
-
Les attitudes
négatives ne sont pas systématiquement dénoncées et réprimées, l’impunité chasse
la justice. On a créé et favorisé le « REGNE des
TENEBRES »
Les Centrafricains
de tout bord, doivent prendre leur destin en main et forger la classe des hommes
d’ETAT, ceux qui possèdent la lumière : les poteaux
porteurs.
B- Une Vision claire de la société
s’impose.
-
Le premier Pilier
est de repenser l’environnement familial afin qu’elle devienne
« propre »
Rendre l’école
obligatoire jusqu’à 16 ans avec des cours de
citoyenneté
-
Créer des emplois.
Les secteurs d’occupation ne manquent pas : (agriculture, forêts, route et
la construction routière etc.) Que l’Etat joue son rôle et les initiatives
privées se développent !!!
Les acteurs
principaux de l’insécurité développée lors de ce pogrome sont des jeunes. Ils
vont là où on peut les occuper ! On a laissé germer à outrance, l’oisiveté,
la pauvreté par l’absence d’occupation de la main d’œuvre jeune. Comment peut-on
imaginer acheter les grains aux voisins pour la soudure centrafricaine alors
qu’on ne prouve pas que le pays était victime de la sécheresse ? Il faut
remettre les Centrafricains au travail en transformant localement leurs
productions.
-
Renforcer
l’autorité des chefs des quartiers et des chefs traditionnels crédibles, parce
que reconnus par leurs communautés ; avec obligation de rendre compte à la
hiérarchie
-
Créer et gérer les
chaînes de commandement crédibles, fiables entre les chefs de quartiers, les
maires, les sous-préfets, les préfets et le Ministère de l’Intérieur. Nous
entendons bien que ces hommes soient choisis sur la base de leur qualité et
compétence, non pour « parer
au chômage des siens »
L’implication des
Centrafricains eux-mêmes à la définition de ces concepts s’avère primordiale, contrairement à la
prépondérance des séminaires internationaux qui développent des clichés
inadaptés à notre culture. Nous Centrafricains, devrions savoir de quoi nous
avons besoin ! A ce sujet, la Décentralisation sera d’un grand secours,
contrairement à la centralisation Bonapartiste que nous vivons, sans moyens de
communication routière et aérienne. L’exemple des cantons en SUISSE et des
landers en Allemagne cristallise les valeurs locales tout en s’ouvrant à
l’intérêt national
Ces réformes
courageuses, ces novations et ces innovations, devront s’appuient sur les
progrès du numérique pour alphabétiser la population (90% analphabète) et permettre à l’administration centrale de
contrôler rapidement toutes informations
reçues de la base afin de déclencher la procédure de « l’alerte précoce » en cas
de besoin. L’essentiel est de redonner confiance à tous les Centrafricains,
entre eux-mêmes d’abord, ensuite entre eux et les Autorités du
pays.
Conclusion
Nous répétons
encore qu’il n’y avait aucun conflit religieux en Centrafrique. Face à une
situation incongrue, les SELEKA, qui a dérapée, entrainant des milliers de morts
et destructions de biens, il y a eu
aussi une réponse : LES ANTI-BALAKAS, avec des dérapages également. Il
s’agit des activités humaines désastreuses qu’il faut maintenant très
courageusement corriger.
Voici quelques
idées et observations qui nous permettent d’ouvrir le
débat.
Je vous
remercie
Rosalie
POUZERE