Centrafrique : Chroniques
douces-amères – 14
« Sans la liberté de
blâmer, il n’y a point d’éloges flatteurs »
(Beaumarchais)
Asinus asinum
fricat !
« L’élite centrafricaine
et sa classe politique ont perdu sur tous les tableaux ». Tel est le
diagnostic d’Adrien Poussou sur la crise centrafricaine. Dans une chronique
brillantissime confiée au Journal de Bangui et intitulée « Mahamat Kamoun,
Catherine Samba-Panza et les Centrafricains », le ministre délégué,
conseiller spécial du Premier-ministre en matière de communication – c’est son
titre ! – fait ainsi l’apologie de la descente aux enfers de la RCA, et
établit les responsabilités : « une certaine élite s’est relayée pour
faire dégringoler au pays la pente du déclin, sur fond de détournements de biens
publics, de déficits en tout genre, d’endettement, d’irresponsabilité et de
malheur social ». Soit !
M. le conseiller omet une
vérité : en qualité d’ancien ministre de la communication de l’ex-président
Michel Djotodia, dans l’éphémère gouvernement Tiangaye 2, il fait partie de
cette élite qui a coulé le pays. Il remet aujourd’hui le couvert sans se
remettre lui-même en question. C’est vilain !
Quant au débat de fond qu’il
appelle de ses vœux, nous l’attendons toujours,
sereinement.
Les diamants de la
mort.
A la mi-août dernier, dans une
localité proche de Bambari au centre du pays, une vingtaine de personnes
auraient trouvé la mort dans une mine de pierres précieuses désaffectée,
appartenant à une société canadienne ayant désertée le pays du fait de
l’insécurité. La mine avait été reprise et remise en activité par les
responsables locaux de l’ex-Séléka. Normalement ces derniers doivent donc être
poursuivis pour au moins trois infractions : homicides involontaires par
imprudence, non assistance à personnes en danger, infractions au code minier et
à la législation sur l’exploitation des diamants et pierres
précieuses.
Pour leur défense, les
responsables locaux des ex-Séléka de Bambari plaident l’ignorance, les mineurs
se seraient introduits nuitamment dans la mine. Autrement dit, les mines
n’étaient pas gardées ?
Les mafieux ont toujours un
système de défense biscornu.
Affrontements entre les
populations Runga et Peulh de Bambari.
Toujours à Bambari, des
affrontements armés entre deux factions antagonistes de l’ex-Séléka auraient
fait une dizaine de morts de part et d’autre. Il ne s’agit pas en l’occurrence
du jeu traditionnel des représailles interconfessionnelles entre anti-Balaka et
ex-Séléka ; les deux camps appartenant au même bord. Aux dernières
nouvelles, les affrontements auraient opposés les hommes d’un certain colonel
Darrass à ceux du « général » Zoundéko, le chef-d’état-major des
ex-Séléka, pour le partage des gains tirés des taxes versés par les
automobilistes aux différents check-points contrôlant l’accès de la ville, mais
aussi de l’exploitation clandestine des mines de diamants
alentours.
Ces affrontements s’étendent
désormais aux autres localités sous contrôle des rebelles : Bria, Bouca,
Boda, etc. C’est donc un réglement de compte entre chasseurs d’or et chasseurs
de primes.
Bambari ? c’est désormais
le far-East centrafricain !
On attend du nouveau
gouvernement qu’il prenne des mesures radicales de nationalisation de toutes les
mines diamantifères et protéger les ressources naturelles du
pays.
Louis Michel à Bangui : un
petit tour et puis s’en va.
L’ancien ministre belge des
affaires étrangères Louis Michel était à Nagui vendredi 29 août 2014, en qualité
d’émissaire du secrétaire général de l’organisation internationale de la
francophonie (OIF). Il a décerné un satisfécit au conseil national de la
transition après un entretien avec le président de cette institution,
Ferdinand-Alexandre N’Guendet : « je puis vous assurer que c’est un
conseil qui fonctionne manifestement très bien », a-t-il
déclaré.
Plus tôt, au Palais de la
Renaissance, il ne boudait pas son plaisir après une audience auprès du Chef
d’Etat de la transition : « J’ai rencontré une présidente avec des
idées claires, avec un cap, avec une
stratégie » !
On peine à partager
l’enthousiasme de M. Louis Michel, en se souvenant que l’OIF fut le principal
artisan des élections générales de 2011 qui officialisèrent la victoire de
François Bozizé et du Kwa na Kwa… On connait la suite.
L’Onu a son siège à
Bangui.
L’accord de siège sur le
transfert des compétences de la Misca à la Minusca a été signé ce mardi 2
septembre 2014 à Bangui, entre le représentant spécial du secrétaire général des
Nations unies et chef de l’organisation des Nations unies en RCA d’une part, et le ministre centrafricain
des affaires étrangères d’autre part.
Concrètement, les Casques bleus
prendront la relève des soldats de la Misca à partir du 15 septembre 2014 à
l’occasion d’une cérémonie officielle au camp M’Poko.
Prévu pour atteindre un format
de 12 000 hommes, la composition de cette nouvelle mission commence à être
connue : elle comptera dans ses rangs des Burundais, des Zambiens, des
Matrocains mais aussi les habituels soldats pakistanais, indonésiens, etc. Avec
les européens de l’Eufor-RCA et les Français de la Sangaris, pas moins de 79
nationalités composeront les forces internationales sur
site !
La Minusca sera la dixième
mission de l’Onu en Centrafrique. Qui dit mieux ?
Les voyages de la présidente de
la transition, part 1.
Dans une interview aux accents
enfiévrés accordés par la présidente de la transition à un média chinois, le
Chef d’Etat de la transition s’est félicitée de la coopération
chinoise : « La Chine est un pays ami qui a toujours été aux côtés de
la RCA. Au plus fort de la crise, quand les armes tonnaient partout, l’ambassade
de Chine est restée ». Et d’énumérer tous les domaines où la coopération
chinoise s’exprime en Centrafrique : l’énergie, les infrastructures, la
santé, la sécurité alimentaire, etc. Surpris par cette déclaration énamourée on
voulait savoir. La présidente ne se fit pas prier :
« le jour où j’aurai
l’opportunité d’aller en Chine, ce sera avec un très grand plaisir que j’irai
rendre une visite officielle au président
chinois » !
Toute cette démonstration pour
quérir un rendez-vous officiel ?
A la place de Xi Jinping, on se
méfierait. Le proverbe africain dit : qui dit bonjour madame, dit au revoir
l’argent.
Les voyages de la présidente de
la transition, part 2.
A la vitesse de l’éclair, la
présidente de la transition a effectué un voyage express de 24 heures à Mangamo,
en Guinée équatoriale. Samedi après-midi, elle a eu l’occasion de visiter la
basilique de l’Immaculée conception de la Vierge Marie, les installations du
parc de l’Amitié, le siège paroissial de Notre-Dame de la Vierge Guadeloupe, la
place historique des présidents etc. Dimanche matin, elle a assisté à une messe
à la basilique avant de regagner Bangui. C’est plus qu’une visite, un
pèlerinage.
Interrogée sur le sens de cette
3ème visite en moins d’un an, l’intéressée s’est justifiée :
« quand je suis arrivée (au pouvoir) c’est grâce à la solidarité de la
sous-région que nous avons pu tenir. Si nous n’avons pas eu l’appui financier
des pays membres de la CEEAC, nous n’aurions pas pu payer les premiers
salaires ».
« Si je vais dans ces
pays-là, c’est d’abord pour leur témoigner ma gratitude et ensuite pour demander
qu’ils continuent à m’accompagner dans la gestion de la
transition »
Autant le reconnaître, mendier
est devenu un sacerdoce.
Les voyages de la présidente de
la transition, part 3.
Invitée à prendre la parole
lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies à
New-York, à la fin de ce mois, la présidente de la transition en Centrafrique
verse dans l’euphorie et les niaiseries d’un premier second rôle féminin :
« ça va être l’occasion de faire du plaidoyer, de faire du lobbying, de
rencontrer toutes les personnalités importantes qui pourront avoir un impact en
termes de développement ou d’appui pour la République centrafricaine. Donc, j’y
serais, je compte rencontrer le parlement américain, je compte rencontrer les
autorités américaines et puis nous aurons beaucoup de « side events »
en marge pour parler de la République
centrafricaine » !
De grâce, Madame la Présidente,
l’Assemblée générale des Nations Unies n’est pas faite pour taper les autres
présidents et leur soutirer des sous.
On vous demande surtout à cette
occasion inespérée de donner et de défendre notre vision du monde, de proposer
ce que la RCA et le peuple centrafricain peuvent apporter à l’humanité,
d’affirmer ce à quoi nous croyons.
Quant aux « évènements
parallèles » en marge de cette réunion, épargnez-nous l’affront d’un
shopping sur la 5ème avenue.
La relève militaire française
se prépare…
Le 3ème régiment
d’infanterie de Marine basé à Vannes (Morbihan) retournera en République
Centrafricaine fin octobre 2014, sous la forme d’une compagnie de combat. Cette
compagnie intègrera un groupement tactique et son état-major, soit 250 hommes,
appelés à rejoindre un groupement tactique interarmes de 600 militaires au sein
de l’opération Sangaris.
Positionné certainement entre
Sibut et Bambari, pour une mission de 4 à 5 mois, le 3èRiMa constituera le
verrou sud du dispositif militaire dans l’est de la République
centrafricaine.
… Et les Casques bleus
accélèrent le mouvement.
Le compte à rebours a commencé.
Un convoi de 344 véhicules de l’Onu a été déchargé ce lundi 8 septembre 2014 à
Bangui, entre autres matériels logistiques, en préparation du déploiement des
Casques bleus prévu à partir de lundi prochain, 15 septembre
2014.
Cette mission de maintien de la
paix de l’Onu, qui aura un format initial de 7 800 Casques bleus, pour atteindre
11 800 soldats vers la fin avril 2015, comprendra trois
états-majors :
-
Bouar, dans l’ouest du pays, à
la frontière avec le Cameroun ;
-
Kaga-Bandoro, dans le
centre-ouest frontalier au Tchad ;
-
Bria, dans le nord-est
limitrophe du Sud-Soudan.
Ce dispositif de défense en
ligne a pour vocation de tracer une frontière de démarcation entre les
différentes forces négatives des ex-Séléka et des anti-Balaka. Suffira-t-il à
faire rendre gorge aux différentes bandes armées ou assoira-t-elle
définitivement la partition entre le nord et le sud ?
Les religieux centrafricains
poursuivent leur courageux combat de témoignage.
Loin du pays, deux prêtres
centrafricains venus en France assurer l’intérim de leurs confrères, à Lesneven
et Beauvais, n’oublient pas le conflit qui déchire la RCA. Les pères Alain et
Jérôme sont formels, le retour à la paix passera par le désarmement des milices,
et par plus de fermeté de la part des forces internationales. C’est le
témoignage qu’ils ont porté devant leurs ouailles à Brest où ils étaient venus
se reposer.
Pour les deux prêtres, qui ont
vécu l’enfer des églises pillées, qui ont procédé à l’exfiltration des petits
séminaristes qui avaient peur d’être enrôlés comme enfants-soldats, et qui ont
accueilli, sans grand moyen, les déplacés internes venus se réfugier sur le
parvis de leurs églises, la population attendait beaucoup de l’opération
Sangaris. Elle a été déçue. On a laissé partir les agresseurs avec leurs armes.
Ils se trouvent à présent dans le nord et sont prêts à repasser à
l’action.
Il est parfois réconfortant
d’entendre la vérité sortir de la bouche des hommes de la foi, sans
parti-pris.
Michel Djotodia, en mamamouchi
aux grands boubous.
« Après cinquante ans de
gouvernance par les chrétiens, un musulman vient au pouvoir, et on fait un
tapage de telle manière que ça a entraîné le chaos. Pour qu’il ait équité, il
faut qu’on redonne ce pouvoir-là à l’ex-Séléka ».
C’est la déclaration qu’aurait
livrée à un quotidien de Cotonou le président démissionnaire Michel Djotodia, en
exil au Bénin. Que l’actuel président du front populaire pour la renaissance de
la Centrafrique (FPRC) ne soit pas agrégé de philosophie, on le savait. Qu’il
soit un peu bas du chapeau, on pouvait le deviner. Mais on était loin de se
douter qu’il fut aussi piètre politicien, ignorant et cynique. On est donc
surpris de le voir considérer le pouvoir comme un mégot que l’on se passerait de
main à la main, entre personnes de bonne compagnie.
Mais ce qui étonne le plus en
la présente circonstance, c’est la mansuétude des autorités béninoises à l’égard
d’un réfugié politique qui ne respecte pas l’obligation de réserve attachée à sa
condition. En l’occurrence, le président Boni Yayi rend un mauvais service à
l’Afrique.
Il est vrai que ce dernier peut
se sentir délié de tout responsabilité ou engagement lorsque la présidente de la
transition elle-même considère Michel Djotodia comme son marabout, et le
consulte à tout bout de champ, par conseiller interposé.
Les priorités du nouveau
gouvernement Mahamat Kamoun.
Un séminaire a réuni ce lundi 8
septembre 2014 les 31 membres du gouvernement du premier-ministre Mahamat
Kamoun, sous la présidence du Chef d’Etat de la transition, « pour se
mettre d’accord sur une feuille de route qui devrait guider leurs
actions ».
Episode précédent : on se
souvient que le gouvernement du premier-ministre André Nzapayéké avait, après
moult hésitations et tergiversations, présenté devant le CNT, au mois de mai
2014, la feuille de route héritée du gouvernement de Nicolas Tiangaye. Ce
document revisité, intitulé « Programme d’urgence et de développement
durable –2014/2016 » avait été validé par l’instance parlementaire de la
transition.
Entendre donc le nouveau
gouvernement organiser un séminaire sur le sujet dépasse
l’entendement.
En un mot comme en cent, on
tourne en rond depuis huit mois !
Une information essentielle
passée sous silence !
Le jeudi 7 août 2014, une
information capitale a été oblitérée : la création d’un tribunal spécial
chargé de statuer sur les nombreux crimes et délits perpétrés depuis la fin de
l’année 2012 sur l’ensemble du territoire centrafricain.
Annoncée par le procureur de la
République près le tribunal de grande instance de Bangui, il s’agit d’une
juridiction spéciale avec compétence nationale. Un comité d’experts, composé de
huit spécialistes du droit centrafricain et international, et présidé par le
procureur général près la Cour criminelle de Bangui, devait entamer les travaux
de mise en place de cette juridiction. Un mois plus tard, aucune information ne
filtre sur l’état d’avancement de ces travaux. Comme toujours en Centrafrique,
la composition de cette instance n’a pas été rendue publique, ni son
agenda.
Cette juridiction spéciale,
dont nous avions proposé la création au mois d’avril dernier, il y a bientôt
cinq mois donc, risque de demeurer un projet, au risque de sombrer dans les
dédales du Palais de la Renaissance. Dommage !
Le report des élections
générales entache le crédit de la transition.
La période de transition
actuellement en cours devait se clore au mois de février prochain à l’issue
d’élections générales, présidentielle et législative en particulier. Le report
de la date de ces scrutins par le Conseil national de la transition, sans
qu’aucune autre date ne soit adoptée, pose le problème de la légalité des
actuelles autorités de la transition, dont les mandats respectifs courent
jusqu’à la fin du mois de février prochain.
Certes, aux termes de la charte
constitutionnelle de la transition, le Chef d’Etat de la transition peut
demeurer en place jusqu’à la désignation d’un président de la République
démocratiquement élu.
C’est ouvrir une longue période
d’incertitude et, surtout, récompenser l’incompétence des actuelles responsables
de la transition qui n’auront pas respecté la feuille de route qui était la
leur.
Deux difficultés majeures
justifieraient ce report : l’insécurité due à la guerre civile, le défaut
de moyens matériels et financiers. Ces deux difficultés ne sont pas
rédhibitoires. Pour les contourner, on peut proposer un schéma soft et projeter
d’organiser une élection low-cost : faire élire le président de la
République par un « collège de grands électeurs », les Chefs de terre
et chefs de village. C’est le Conseil des anciens ou des Sages. Ces derniers
seront regroupés à Bangui, avec l’appui logistique de la Minusca. Leur sécurité
sera ainsi garantie.
Ils voteront tous ensemble en
un jour donné, afin de départager les candidats que la Cour constitutionnelle
aura au préalable sélectionnés, selon les critères inscrits dans la charte
constitutionnelle (cette question sera traitée plus spécifiquement par
ailleurs).
Il appartiendra alors au
président ainsi élu de préparer la nouvelle constitution, qui sera soumise à
référendum. Il gouvernera par ordonnance jusqu’à l’élection d’une nouvelle
assemblée.
Sun Tse dit : « Pour
le bon stratège, l’essentiel est dans la victoire, non pas dans les opérations
prolongées.
Ils se voyaient déjà en haut de
l’affiche.
Dans la distribution des rôles
à l’issue du Forum de Brazzaville convoquée par le président congolais Denis
Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, certains participants se
voyaient déjà tenir le haut du pavé, calife à la place du
calife.
On apprend en effet que le
président du Conseil national de transition, Alexandre-Ferdinand N’Guendet, qui
avait effectué un intérim de 15 jours à la suite du président démissionnaire
Michel Djotodia, se voyait encore rempiler.
Fort soutien de Karim
Meckassoua, candidat pressenti au poste de premier-ministre, il espérait la
démission de la présidente de transition si son poulain était nommé à la
Primature. Patatras, Catherine Samba-Panza eut vent de la combine et changea son
fusil d’épaule en désignant Mahamat Kamoun, son principal conseiller, sans
provoquer le courroux espéré du peuple ; un mahométan pour un musulman,
l’affaire était dans le sac.
Lorsqu’on se fait le vassal
d’un prince étranger, on devient l’ennemi de son peuple.
Sun Tse dit : le Tao est
l’harmonie entre le peuple et son souverain, c’est pourquoi il est prêt à vivre
et à mourir pour lui, sans jamais le trahir.
Le soutien déterminé de Paris à
la RCA.
Dans une correspondance
adressée le mardi 9 septembre 2014 à la Présidente de la transition, François
Hollande a transmis le soutien de son pays : « la France continuera à
apporter son soutien déterminé à la République centrafricaine, afin de
contribuer à la résolution de la crise, dans les domaines sécuritaires,
humanitaires, financiers et de développement ».
Le Chef d’Etat de la transition
en RCA aurait tort de prendre cette lettre pour une recommandation personnelle
et un adoubement.
En langage diplomatique, le
soutien au pays traduit un déficit de confiance dans les
autorités.
Sun Tse dit : « Quand
vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez
l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes
loin, feignez la proximité ».
Trois femmes tuées dans un
accident de la circulation à Bangui.
Trois femmes ont trouvé la mort
jeudi 11 septembre 2014 à Bangui, lorsque la motocyclette qui les transportait a
été heurtée par un véhicule officiel de la sécurité
publique.
Selon les témoins, le véhicule,
qui transportait des policiers au retour d’une mission, était en excès de
vitesse sur l’avenue Koudoukou lorsqu’il heurta un moto-taxi qui transportait
trois femmes à l’intersection avec la rue Bamboula. Les trois passagères furent
tuées sur le coup et le conducteur de la moto grièvement
blessé.
A l’annonce de cet accident,
les gens du quartier sont sortis et ont incendié le véhicule en signe de
protestation.
On ne regrettera pas le
véhicule brûlé, bien qu’il s’agisse de la destruction d’une preuve matérielle
qui peut contrarier l’enquête sur la recherche des véritables causes de
l’accident. En l’occurrence, ce qui est choquant dans cette affaire, outre le
drame de trois vies ôtées à jamais, c’est la misère et sa cohorte
d’incivisme ; une motocyclette n’est pas conçue pour transporter plus de
deux personnes en toute sécurité.
Sun Tse dit :
« Ainsi, une règle essentielle de la stratégie consiste à : se
préparer à déjouer une attaque, au lieu d’espérer qu’elle ne se produise
pas ».
Paris, le 12 septembre 2014
Prosper
INDO