Centrafrique: signature à Brazzaville d'un accord de fin des hostilités

Brazzaville (AFP) - 23.07.2014 19:26

 

Les délégués du forum de Brazzaville pour la réconciliation en Centrafrique ont signé mercredi soir un accord de cessation des hostilités devant prendre effet immédiatement sur l'ensemble du territoire du pays, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Entamées lundi, les négociations de Brazzaville s'achèvent ainsi sur un accord a minima, les délégués n'étant pas parvenus à fixer le cadre du désarmement et de la démobilisation des combattants des diverses milices dans le pays ni à tracer une feuille de route pour un nouveau processus de normalisation politique.

Selon une copie du projet d'accord obtenu par l'AFP, la cessation des violences doit intervenir "des la signature de l'accord" et "prendre effet sur l'ensemble du territoire de la République centrafricaine".

Le document prévoit aussi la cessation de "tous les actes de violence contre les populations civiles, le respect et la protection des droits humains", "l'arrêt et l'abstention de toutes actions et incitations de nature a nuire aux efforts visant a faire valoir l'esprit de fraternité" et de concorde nationale".

Aux termes du projet, les chefs des groupes armés signataires doivent "communiquer publiquement et dans un délai de 24h a compter de la date de signature du présent accord la cessation des hostilités par leurs chaînes de commandement respectives ainsi qu'a la population civile".

Les deux premiers à signer le texte ont été Mohamed Moussa Dhaffane, représentant de l'ex-rébellion Séléka, et Patrice-Edouard Ngaissona, coordinateur national des milices anti-balaka.

Au total, une quarantaine de délégués ont signé l'accord au ministère des Affaires étrangères congolais ainsi que quelque représentants étrangers comme le président congolais Denis Sassou Nguesso.

L'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, et l'imam Layama Kobine, président de la communauté islamique de Centrafrique, ont signé sous les applaudissements et les youyous.

La salle des représentants a ensuite entonné en chœur l'hymne national centrafricain.

 


La Séléka prête à signer un cessez-le-feu en Centrafrique

BRAZZAVILLE/DAKAR (Reuters), 23 juillet 2014 - Les ex-rebelles de la Séléka, majoritairement musulmane, ont annoncé mercredi leur intention de signer dans la journée un cessez-le-feu avec les milices chrétiennes "anti-balaka" en République centrafricaine.

"Nous signerons un accord de cessation des hostilités cet après-midi", a dit à Reuters le colonel Youssouf Ben Moussa, un haut responsable de la coalition, joint par téléphone dans le nord de la RCA.

"Notre requête concernant la partition du pays (entre un Nord musulman et un Sud chrétien, NDLR) a été abandonnée", a-t-il ajouté. Cette demande est obsolète maintenant, nous nous sommes mis d'accord sur un partage du pouvoir."

Les délégués de la Séléka présents à Brazzaville dans le cadre de pourparlers entamés lundi pour mettre un terme aux violences qui ont fait des milliers de morts et un million de déplacés ont confirmé cette information mais refusé de donner davantage de détails avant la signature de l'accord.

L'appel de la Séléka en faveur d'une partition du pays avait fait planer le risque de faire dérailler les négociations, qui réunissent 169 délégués représentant le gouvernement de transition, la société civile et différents groupes armés centrafricains.

Les pourparlers visent à conclure un cessez-le-feu et à aboutir au désarmement des ex-rebelles de la Séléka et des milices chrétiennes "anti-balaka".

Les tensions communautaires restent vives en Centrafrique plus d'un an après le coup d'Etat de l'ex-Séléka en mars 2013 qui avait été suivi par une série d'exactions entre les civils, notamment chrétiens.

Cette vague de violences avait provoqué la réaction des anti-balaka, des milices d'auto-défense majoritairement chrétiennes, qui s'en étaient en retour pris à la communauté musulmane.

(Christian Elion, Bate Felix, Jean-Stéphane Brosse et Marine Pennetier pour le service français)

 


 

Bangui: marche pour la partition de la Centrafrique

Par avec APA - 23/07/2014

Malgré la manifestation pacifique, la partition du pays n’agrée pas toute la communauté musulmane de Centrafrique

 

La communauté musulmane, retranchée à la Mosquée centrale, dans le 3è arrondissement de Bangui, a organisé une marche pacifique, ce mercredi, pour exprimer son accord au projet de partition de la Centrafrique suggéré par des Sélékas au forum de Brazzaville. Brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: «Oui à la partition de la RCA» ou «Oui à la partition condition sine qua non du retour de la paix entre les musulmans et les chrétiens», les marcheurs ont démarré au rond-point «Professeur Abel Goumba», dans le 5è arrondissement, puis ont pris l’avenue Koudoukou, en passant devant la mosquée Centrale avant de s’arrêter au rond-point Koudoukou dans le 3è arrondissement. «Nous avons marché pour soutenir la déclaration de la partition de la RCA, pour qu’enfin nous soyons chez nous et dans la quiétude», a lancé un marcheur.

 

 

Ce musulman a, pour sa part déclaré : «Si la partition est la solution pour la crise centrafricaine je le ferai. Attendons de voir les issues du forum de Brazzaville». Un témoin furieux et observant la marche de loin la marche s’est ainsi écrié : ‘’ils ont été stoppés net dans leur marche par les troupes de la MISCA. Je ne comprends plus nos frères les musulmans ».

 

Pour sa part, le vice-président de la communauté islamique centrafricaine (CICA), El hadj Rator, a déclaré ‘’ne pas être au courant de cette marche », soulignant être ‘’surpris comme tout autre centrafricain » par la manifestation.

 

La partition du pays n’agrée pas toute la communauté musulmane de Centrafrique, car à Alindao, l’une des sous-préfectures de la Basse Kotto (534 km de Bangui), les populations ont marché pour «dire non à la division» de la Centrafrique.