AFP/AFP/Archives - Des personnes
s'apprêtent à traverser le fleuve Oubangui à Bangui pour rejoindre la ville de
Zongo, en RDC, le 10 octobre 2013
Près de
100 personnes étaient portées disparues jeudi en Centrafrique après le naufrage
sur le fleuve Oubangui de la "Nouvelle Jérusalem", une barge fluviale détruite
par un incendie après l'explosion de son moteur.
Selon les autorités
centrafricaines, le naufrage de la barge fluviale - type d'embarcations
communément appelées baleinières en Afrique centrale - s'est produit lundi au
niveau de la localité de Modalé, à
Faute de moyens, les
services de l'Etat n'ont pu ensuite envoyer aucun secours aux passagers de la
Nouvelle Jérusalem, qui avait quitté le port fluvial de Bangui pour descendre le
fleuve.
"Au moins 80 personnes
sont montées à bord au départ de Bangui. D'autres ont aussi embarqué avec leurs
bagages au cours du parcours, portant à plus de 100 personnes le nombre des
passagers", a expliqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable de la
force navale centrafricaine.
Selon ce responsable,
"c'est à partir de Modalé, village situé à
- 'Aucune équipe de
secours' -
"Pour l'instant, un
seul corps, celui d'un enfant, a pu être repêché et transféré à Bangui en
compagnie de sa mère, l'un des rares rescapés. Il est encore difficile de
déterminer le nombre exact des personnes disparues. Car il n'y a aucune équipe
de secours", a-t-il ajouté.
De son côté, Joseph
Tagbalé, maire du 7è arrondissement de Bangui où se trouve le port fluvial de la
capitale, a relevé qu'"il est difficile actuellement de dire combien de
personnes sont portées disparues, ni combien ont pu être sauvées. Nous demandons
aux autorités et aux services compétents de favoriser les recherches pour voir
s'il n'y a pas d'éventuels survivants", a-t-il réclamé.
Du fait de l'état du
réseau routier centrafricain, avec des pistes souvent impraticables pendant la
saison des pluie, la navigation fluviale est l'un des principaux moyens de
déplacement dans le pays.
Les baleinières
sillonnent l'Oubangui et les rivières centrafricaines. Souvent vétustes, elles
sont aussi souvent surchargées de passagers, de marchandises, de
bétail.
Et les équipages
s'affranchissent régulièrement du respect des règles de navigation. Ainsi la
navigation de nuit est interdite pour des raisons de sécurité. Mais les barges
ne s'arrêtent pas au coucher du soleil.
Dans ce contexte, des
naufrages - souvent meurtriers, même si les bilans restent inconnus -
surviennent régulièrement.
Ainsi, le 11 septembre
dernier, au moins 80 personnes avaient été portées disparues après un naufrage
sur la rivière M'poko, au sud de Bangui.
"La question qu'on se pose,
c'est comment une centaine de personnes peuvent accepter d'utiliser une
embarcation qui n'est pas recommandée? Que les Centrafricains prennent quand
même soin d'eux, qu'ils protègent leur vie", s'était alors indigné le directeur
général des Transports, Silvère Yabada: "c'est le même constat sur les routes.
On voit des gens bondés dans des véhicules bourrés de marchandises. Cinq à six
personnes se mettent ensemble sur une moto. C'est extrêmement
dangereux".
Dans le cas de la rivière M'poko, un bac assure la traversée - il est régulièrement en panne ou immobilisé faute de carburant. Les candidats à la traversée n'ont alors d'autre choix que d'emprunter des pirogues surchargées.