Centrafrique:
des élections au plus tôt en août 2015
La
gendarmerie de Bangui en Centrafrique le 11 octobre 2014.
afp.com/Str
On s'en
doutait. On en a désormais la certitude : initialement programmées le 15 février
2015, les élections générales en République centrafricaine (RCA) -scrutin
présidentiel en tête- seront différées d'au moins un semestre. Il est vrai que
cette échéance ô combien volontariste, censée boucler un processus de transition
laborieux et convulsif, relevait au mieux de la pensée magique, au pire de la
chimère.
L'enjeu
calendaire a été de nouveau évoqué lors d'un récent "briefing politique" de la
Minusca, la Mission onusienne en cours de déploiement sur le territoire de
l'ancien Oubangui-Chari. Il fut alors question d'un report à la mi-août, période
dans laquelle les "conditions minimales" de la tenue d'une consultation
électorale crédible pourraient être considérées comme
réunies.
Objectif
louable, mais sans doute un rien illusoire. Le 1er septembre, au
micro de RFI, le président de l'Autorité nationale des élections, Dieudonné
Kombo-Yaya, avait certes jugé intenable la date du 15 février prochain. Mais,
compte tenu des impératifs climatiques -la saison des pluies atteint son apogée
entre juillet et septembre-, lui avançait alors l'hypothèse d'un retour aux
urnes au cours de l'automne 2015. "Vision optimiste" à l'en croire.
Reste
que le décalage dans le temps et ses modalités doivent faire l'objet d'un
consensus. Il faudra notamment -si ce n'est déjà fait- recueillir l'aval du chef
d'Etat congolais Denis Sassou-Nguesso, médiateur en chef, mais aussi ceux de
l'Onu, de la France, de la présidente centrafricaine par intérim Catherine
Samba-Panza, de la Cour constitutionnelle de transition, et des principales
figures politiques d'une nation exsangue.
L'hypothèque du timing en annonce une autre, plus
"technologique". Tout porte à croire que, contrairement à ce qui avait été
annoncé, les scrutins de l'exercice 2015 devront se passer de l'apport de la
biométrie, supposée prévenir tout risque de fraudes massives. "Trop long, trop
compliqué, avance un expert avisé. L'établissement d'un fichier électoral
crédible relèverait déjà de l'exploit."
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/centrafrique-des-elections-au-plus-tot-en-aout-2015_1617221.html#xtor=AL-447