Les
Anti-balaka toujours bien armés
A Bangui, le week-end a été
fortement marqué par des scènes de pillages et d'exactions attribuées aux
miliciens Anti-balaka. Certains ont refusé de lever les barricades installées
dans la capitale centrafricaine.
A quel jeu
jouent les Anti-balaka ? C'est la question que se posent de nombreux habitants
de Bangui, choqués par ce que leur ont fait vivre depuis quelques jours les
hommes de Patrice-Edouard Ngaissonan. Samedi, les rebelles ont pourtant promis à
la présidente de la transition de renoncer aux exactions attribuées à leurs
éléments. En contrepartie, Catherine Samba Panza a accepté d'examiner une partie
de leurs requêtes. Mais juste après cette rencontre, les violences et les
pillages ont repris de plus belle. Beaucoup d'observateurs ont aussi noté que
les miliciens Anti-balaka sont encore lourdement armés. D'où tirent-ils leur
équipement militaire ? Un enseignant de l'Université de Bangui, qui a requit
l'anonymat a son avis.
‘'Très
honnêtement, la plupart des Anti-balaka sont des ex-FACA - les Forces armées
centrafricaines. Le soi-disant désarmement qui a été fait au début de la crise,
notamment en décembre dernier par Sangaris, c'était un leurre. Les gens sont
toujours armés jusqu'aux dents. On connaît leur base, mais on ne fait rien pour
les désarmer. Quant on voit des Anti-balaka passer, armés jusqu'aux dents devant
les Casques bleus qui ne font rien pour les désarmer, c'est qu'il y a un
problème. Quelles sont les clauses en-dessous que la population ne connaît pas
?''
Détournements
de fonds publics
Dans ce
contexte d'insécurité, le premier ministre, Mahamat Kamoun devrait donner plus
de détails sur l'utilisation d'une partie d'un don accordé à son pays par
l'Angola. Le montant est évalué a plus d'un milliard de francs CFA. En mars
dernier, Luanda avait offert la somme de dix millions de dollars américains à la
RCA. Deux millions et demi de dollars n'auraient pas été versés dans les caisses
du Trésor public. Même si les proches de Catherine Samba Panza restent formels,
sur le fait que cette somme a bien été utilisée pour faciliter la transition
politique. Toutefois, le gouvernement conduit par Mahamat Kamoun doit encore
convaincre les 135 membres du Conseil national de transition sur la destination
de ce bien public.
DW-World.de
13 octobre 2014