samedi 16 mai
2015 12:09 - RNL
La défense de l'ancien
ministre, Abdou Karim
Méckassoua constituée de trois avocats, Maîtres Arlette Sombo-Dibélé,
Albert Panda et
Mathias Morouba, met
les bouchées doubles pour établir la vérité sur la confiscation du passeport de
l'ancien ministre par la police des frontières de l'aéroport Bangui
M'Poko.
« Le mardi 12 mai, son passeport a été
confisqué par Mme le commissaire de l'aéroport Bangui M'Poko. Lorsqu'il s'est
renseigné, on lui a dit que c'était le Procureur de la République qui avait
intimé l'ordre. Il s'est rapproché le 15 mai du Procureur de la République en
compagnie de Me Morouba. Et le Procureur leur a dit qu'il n'avait donné
aucune consigne et qu'il n'avait pas de dossier contre notre
client », a expliqué Me Arlette Sombo-Dibélé, avocat au
Barreau de Centrafrique, qui s'est dite étonnée d'une procédure lancée contre
son client.
« Ce 15 mai, à ma grande surprise par la voix
de RNL, j'ai entendu qu'une procédure était engagée à l'encontre de M.
Méckassoua et qu'il relevait de l'autorité judiciaire. (...)
Nous disons vouloir reconquérir les droits fondamentaux qui font la base d'une
société démocratique. Et en matière de justice, il y a le principe du
contradictoire. Bien sûr que le ministère public instruit à charge ou à
décharge, mais le justiciable a le droit d'être informé des griefs qui sont
élevés en son encontre », a fait savoir l'avocate.
La défense de M.
Méckassoua dénonce
une violation dans le mécanisme mis en marche pour contraindre son client à
rester à Bangui par rapport à l'esprit du dialogue inter-centrafricain.
« Notre souci, c'est le caractère
totalement arbitraire des pratiques que nous observons, alors qu'il y a l'esprit
du Forum qui consiste en ce qu'il y ait une réconciliation entre les différents
membres de la société centrafricaine », a-t-elle souligné.
« Nous estimons qu'étant donné que les
principes démocratiques font état de la séparation de pouvoir, le ministère
public ne peut pas être transformé en garçon de course de l'exécutif, parce
qu'en droit, mêmes les gouvernants sont passibles de
poursuite », a conclu Me Arlette Sombo-Dibélé.
L'avocate relève que le
code pénal, en ces articles 336 à 338, instruit que les atteintes à la liberté
constitutionnellement garantie d'aller et de venir peuvent être poursuivies
lorsque le gouvernant pose un acte qui ne repose sur aucun texte législatif
réglementaire, et c'est ce qu'on appelle « voie de
fait ».
Ce mardi, l'ancien
conseiller en matière du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à la
Primature, Joachim
Kokaté, a été également empêché en même temps que l'ancien
ministre Abdou Karim
Méckassoua de quitter le territoire national. Une source
judiciaire a précisé vendredi à RNL qu'Abdoul Karim Méckassoua et
Joachim Kokaté ont
été empêchés de voyager suite à des soupçons d'instigation aux troubles qui
pèsent sur eux. La justice déterminera la suite a conclut cette
source.