Accusations de viols en Centrafrique : la France aurait dû enquêter plus tôt, selon l'Onu. La justice française se saisit du dossier. La Centrafrique va engager des "poursuites"

 

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Accusations de viols en Centrafrique : la France aurait dû enquêter plus tôt, selon l'Onu

 

par Rédaction de France Info vendredi 8 mai 2015 22:03

Après les accusations de viols d'enfants qui secouent l'armée française, l'Onu s'est exprimée pour la première fois. Le haut-commissaire aux Droits de l’Homme s'est étonné que la France n'ait ouvert une enquête qu'en juillet 2014 alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014.

"Quelqu'un était au courant et n'a rien dit. Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'enquête nationale (en France) ?" à ce moment-là, a demandé vendredi à Genève le haut-commissaire de l'Onu aux droits de l'Homme. Zeid Ra'ad Al Hussein a eu des propos durs contre la France, ne comprenant pas pourquoi elle n'a ouvert qu'en juillet 2014 une enquête sur les accusations de viols d'enfants par des soldats français en Centrafrique alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014.

"Quelqu'un était au courant (...) Cela peut être un officier subalterne, cela peut être un sous-officier. Il est impossible de croire que ces soldats aient agi sans que personne d'autre ne soit au courant", a insisté le haut-commissaire. "Il faut une enquête sur ce qui s'est passé", a-t-il répété, appelant les autorités françaises à mener "une enquête très sérieuse" afin de comprendre pourquoi les allégations de viols n'ont pas été vérifiées plus tôt. Il a toutefois salué l'engagement de la France en Centrafrique, via l'opération Sangaris, estimant qu'elle a sûrement permis d'éviter un génocide.

Les autorités françaises ont ouvert leur enquête fin juillet 2014, après avoir été saisi d'un rapport de l'Onu transmis à la mi-juillet par un fonctionnaire du haut-commissariat, Anders Kompass. Celui-ci avait été suspendu pour avoir transmis ce rapport confidentiel à la France. Il a été réintégré dans ses fonctions mardi suite à un jugement d'un tribunal administratif de l'Onu.

[14 soldats français seraient mis en cause dans cette affaire.]

 

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Accusations de viols en Centrafrique : la France aurait dû enquêter plus tôt estime l'ONU

 

par La rédaction numérique de RTL , Avec AFP -  le 08/05/2015 à 19:12

 

Alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 214, la France n'a ouvert qu'en juillet 2014 une enquête sur des viols dans l'armée.

La France s'est-elle réveillée trop tard concernant les accusations de viols d'enfants par des soldats français en Centrafrique ? Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme s'est étonné ce vendredi 8 mai que la France n'ait ouvert une enquête qu'en juillet 2014 alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014.


Les autorités françaises ont ouvert après avoir été saisi d'un rapport de l'ONU transmis à la mi-juillet par un fonctionnaire du Haut-Commissariat, Anders Kompass. Mais pour le Haut-Commissaire Zeid Ra'ad Al Hussein, quelqu'un au sein des forces armées françaises sur place a forcément été informé des faits avant la remise du rapport, voire quand ils se sont produits.

"Quelqu'un était au courant et n'a rien dit"

"Quelqu'un était au courant et n'a rien dit. Pourquoi n'y a-t-il pas eu d'enquête nationale (en France)?" à ce moment là, a-t-il demandé, lors d'une conférence de presse à Genève. "Quelqu'un était au courant (...) Cela peut être un officier subalterne, cela peut être un sous-officier. Il est impossible de croire que ces soldats aient agi sans que personne d'autre ne soit au courant", a insisté le Haut-Commissaire.

"Il faut une enquête sur ce qui s'est passé", a-t-il répété, appelant les autorités françaises à mener "une enquête très sérieuse" afin de comprendre pourquoi les allégations de viols n'ont pas été vérifiées plus tôt. Il a toutefois salué l'engagement de la France en Centrafrique, via l'opération Sangaris, estimant qu'elle a sûrement permis d'éviter un génocide.

Selon une source judiciaire française, 14 soldats français sont mis en cause dans cette affaire potentiellement désastreuse pour l'image de la France et de son armée en Afrique, dont certains, "très peu" selon cette source, ont été identifiés. Cette enquête, menée par le Parquet de Paris, est restée secrète jusqu'à ce qu'un article du quotidien britannique The Guardian révèle l'affaire la semaine dernière.

Anders Kompass réintégré dans ses fonctions

Les témoignages des enfants sont contenus dans un rapport de l'ONU. Ils retracent des faits commis envers un petit nombre de mineurs, sur le site de l'aéroport de M'Poko, à Bangui. "Les abus rapportés dans le document (de l'ONU, ndlr) n'étaient probablement que la pointe de l'iceberg", selon Zeid Ra'ad Al Hussein, qui a exprimé "son dégoût" face à de tels actes.

Il a par ailleurs indiqué avoir rencontré Anders Kompass pour faire le point. Le directeur des opérations du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait été suspendu le 17 avril pour avoir transmis à l'été 2014 ce rapport confidentiel à la France. Il a été réintégré dans ses fonctions mardi suite à un jugement d'un tribunal administratif de l'ONU. Le cadre suédois continue malgré tout de faire l'objet d'une enquête interne de l'ONU qui l'accuse d'avoir transmis un document confidentiel, sans avoir pris la précaution d'enlever les noms des victimes présumées, et d'avoir court-circuité ses supérieurs.

 

http://www.rtl.fr/actu/international/accusations-de-viols-en-centrafrique-la-france-aurait-du-enqueter-plus-tot-estime-l-onu-7778281726

 

 

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Viols en Centrafrique. Le Drian demande la déclassification de l'enquête

 

8 mai 2015 à 10h26 - letelegramme.fr

 

A la demande du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le dossier sur les soupçons de viols commis par des soldats français en Centrafrique devraient être ouvert aux juges centrafricains et français, c'est en tous les cas le souhait du ministre français après sa demande de déclassification du dossier.

 

Selon une information de Reuters, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a demandé, ce jeudi, la déclassification de l'enquête interne de l'armée menée après les accusations de viols d'enfants portées contre des soldats français en Centrafrique. "Il y a eu une demande du ministère de la Justice au ministère de la Défense pour déclassifier le rapport de commandement, cette demande a été acceptée et le processus de déclassification du rapport de commandement est en cours ", a dit à la presse le porte-parole du ministère, Pierre Bayle. Seule la Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN) est habilitée à lever la classification du dossier.

 

La demande de déclassification sera étudiée le 28 mai, si jamais elle est accordée, le ministre donnera son feu vert. Le communiqué du procureur de la République de Paris précise que l'enquête va être confiée à des juges d'instruction français. Le Parquet a annoncé que deux juges français allaient se rendre en Centrafrique pour enquêter sur l'affaire, en parallèle de l'enquête déjà lancée par les autorités centrafricaines.

 

6 enfants de 9 à 13 ans

 

Le rapport de l'ONU, à l'origine de l'ouverture de l'information judiciaire, faisait état des témoignages de six enfants, âgés de 9 à 13 ans, qui dénonçaient des abus sexuels commis par des militaires français de l'opération Sangaris, dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014. Quatorze militaires français ont été mis en cause, dont trois ont pu être identifiés par les témoignages des enfants. L'affaire a été révélée par le quotidien britannique The Guardian la semaine dernière. Dans un premier temps, l'Onu et le ministère de la Défense avaient été accusés de vouloir étouffer le dossier. Les deux instances se sont défendues de cette accusation. "Si quelqu'un a sali le drapeau, parce que c'est de cela qu'il s'agit, il faut qu'il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées", avait déclaré dimanche dans Le JDD le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Le ministre a évoqué une "enquête complexe", en soulignant que "depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d'opérations".

 

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/france/viols-en-centrafrique-le-drian-demande-la-declassification-de-l-enquete-08-05-2015-10621692.php?utm_source=rss_telegramme&utm_medium=rss&utm_campaign=rss&xtor=RSS-29

 

 

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Viols présumés en Centrafrique : la justice française se saisit du dossier

AFP - leJDD.fr - jeudi 07 mai 2015

L'enquête française sur les accusations de viols d'enfants portées contre des soldats français en Centrafrique va être confiée à des juges d'instruction, a annoncé jeudi dans un communiqué le procureur de la République de Paris.

Mercredi soir, un ministre centrafricain annonçait que la justice de son pays allait se saisir de l'affaire des accusations de viols d'enfants portées contre des soldats français en Centrafrique. Une enquête va également être confiée à un juge d'instruction en France, a annoncé jeudi dans un communiqué le procureur de la République de Paris. L'information judiciaire est ouverte "contre personne non dénommée des chefs de viols sur mineurs de quinze ans par personnes abusant de l'autorité conférée par leurs fonctions et complicité de ce crime", précise le procureur François Molins dans le communiqué.

Lire notre enquête : L'armée française à l'heure du soupçon

Après avoir été saisi par le ministère de la Défense, le parquet avait ouvert une première enquête préliminaire fin juillet 2014. Aucun enfant ni militaire mis en cause n'a été entendu dans le cadre de cette enquête. Mais quatorze militaires français ont été mis en cause, dont trois identifiés, par les témoignages de six enfants de 9 à 13 ans recueillis dans une note de l'ONU en 2014.

Une fonctionnaire de l'ONU répond par écrit au parquet de Paris

Dans son communiqué, le parquet explique qu'il a d'abord voulu entendre la fonctionnaire de l'ONU rédactrice du rapport, mais que la demande de levée d'immunité nécessaire à cette audition a été refusée par les Nations unies. L'employée a finalement répondu par écrit et cette réponse est arrivée le 29 avril, selon le parquet. Le rapport de l'ONU fait état des témoignages de six enfants, âgés de 9 à 13 ans, qui dénoncent des abus sexuels commis par des militaires français de l'opération Sangaris, dans le camp de l'aéroport M'Poko à Bangui, entre fin 2013 et mai-juin 2014.

L'affaire a été révélée par le quotidien britannique The Guardian la semaine dernière. L'ONU et le ministère de la Défense se sont défendus d'avoir voulu étouffer le dossier. "Si quelqu'un a sali le drapeau, parce que c'est de cela qu'il s'agit, il faut qu'il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées", a déclaré dimanche dans le JDD le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Le ministre a évoqué une "enquête complexe", en soulignant que "depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d'opérations".

Lire notre interview de Jean-Yves Le Drian : "Que les soldats se dénoncent"

 

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Viols présumés par des militaires : la Centrafrique va engager des "poursuites"

AFP - leJDD.fr - mercredi 06 mai 2015

La Centrafrique va engager des "poursuites" contre des militaires français soupçonnés de viol d'enfants à Bangui, a déclaré mercredi le ministre de la Justice Aristide Sokambi, lors de la première réaction officielle du gouvernement centrafricain à ce sujet.

Après la France, par la voix de Jean-Yves Le Drian dans le JDD dimanche, la République centrafricaine a enfin réagi officiellement dans le dossier très sensible des viols présumés d'enfants par des militaires étrangers. "Des poursuites vont être engagées (...) c'est quand même des actes très graves (...) J'insiste sur le fait qu'il ne faut pas d'amalgame, ce n'est pas Sangaris, ce n'est pas la France. C'est des individus, c'est des militaires et c'est contre ceux-là que nous nous insurgeons", a déclaré mercredi à l'AFP le ministre de la Justice Aristide Sokambi, lors de la première réaction officielle du gouvernement centrafricain à ce sujet.

Lire notre interview de Jean-Yves Le Drian : "Que les soldats se dénoncent"

"Nous déplorions le fait de ne pas avoir été associé à ces investigations alors que nous avons des accords de coopération avec la France. Donc, j'ai instruit le procureur de la République pour ouvrir une enquête, puis essayer de prendre les éléments qui sont déjà à la disposition de la partie française" afin de suivre "cette affaire qui est en fait extrêmement grave", a précisé ce responsable, à propos des accusations de viols sur mineurs commis en 2014 dans un camp de déplacés, situé près de l'aéroport M'Poko et du camp de l'opération militaire française Sangaris.

La France "aurait dû être associée" à l'enquête

Le ministre centrafricain a également regretté que son pays n'ait pas été alerté par la partie française. "Le pays aurait dû être associé parce que tel que les accords le prévoient, nous devons ensemble faire les investigations", a-t-il dit, avant de conclure : "Mais je pense que le plus important" est "que la vérité soit faite sur cette affaire."

Selon une source judiciaire française, 14 soldats français sont mis en cause dans cette affaire potentiellement désastreuse pour l'image de la France et de son armée en Afrique, dont certains, "très peu" selon cette source, ont été identifiés par l'enquête, ouverte en France fin juillet 2014 et toujours en cours.

Lire notre enquête : L'armée française à l'heure du soupçon