FORAC : LA VERITE SI JE MENS,
ELECTION PRESIDENTIELLE EN CENTRAFRIQUE
Le forum pour le rassemblement Centrafricain (FORAC) considère
qu’aujourd’hui l’objectif de l’engagement de la France, des pays de la
sous-région, de l’union européenne et de l’ONU qui ne peuvent tergiverser plus
longtemps est le suivant : la stabilisation et l’accompagnement du
processus de transition jusqu’à la tenue effective de l’élection présidentielle
dans des conditions de bonne organisation démocratique afin de donner une réelle
légitimité aux nouvelles autorités.
L’analyse politique du déroulement et
du bilan intermédiaire de la période de transition ne doit pas tourner autour de questions
secondaires.
FORAC affirme avec force que pour contribuer à la réussite du
processus de transition et aboutir à l’élection d’autorités légitimes et
incontestées, trois dimensions sont à
respecter :
Ø
L’engagement sécuritaire avec le désarmement effectif et contraint
de toutes les milices anti-balaka et séléka afin de reconstruire un embryon
d’armée centrafricaine en appui au dispositif Police/Gendarmerie pour permettre
d’enraciner la paix civile.
Ø
L’engagement financier indispensable au financement du processus
électoral mais aussi au redémarrage de l’administration de l’Etat et à la
relance de l’activité économique. Cet engagement est indispensable non seulement
pour la stabilité du processus de transition politique mais aussi pour l’après
élection.
Ø
La démocratisation et la facilitation du dialogue politique entre
tous les partis et partisans sincères de l’apaisement et de la stabilité du pays
après l’élection présidentielle.
La période de transition arrive à terme au mois d’août prochain.
Les perspectives de tenue de
l’élection présidentielle sont incertaines et ce doute se nourrit des
contradictions politiques au sein même de l’exécutif, sur fond de
déclarations…
Le premier ministre confirme la tenue
de l’élection courant juin/juillet 2015, information démentie de façon voilée
par la Présidente de la transition Madame Catherine Samba-Panza et son Conseiller
chargé de la sécurité et des relations avec Sangaris et la Minusca, Monsieur Jean-Jacques Demafouth.
Interpellés lors de la réunion de
mise en place du démembrement de l’Autorité Nationale des Elections (A.N.E.) en
France le samedi 28 mars 2015 à Paris, Monsieur Julius Ruffin NGOUADE-BABA, Président
de la Commission Logistique et Madame Marie-Madeleine N’KOUET, Rapporteur
Général, n’ont pu à leur niveau apporter de précisions sur la date (précise) de
tenue de l’élection.
Comment expliquer, dans la situation
actuelle du pays que des voix discordantes sur un sujet aussi important soient
émises au sein même de l’exécutif, nourrissant ainsi le flou et
l’incertitude des centrafricains et
de nos partenaires soucieux et pressés de voir sortir rapidement la RCA de cette
crise ?
A la lecture des propos de Monsieur
Jean-Jacques Demafouth recueillis
par Monsieur Joan Tilouine – Le
Monde, 25.03.2015 – le Conseiller à la sécurité dit à propos de la tenue de
l’élection je cite : « je souhaite que cette élection se déroule vite,
si possible avant décembre 2015 ».
Dans son entretien avec Pierre Pinto – RFI, le 24 mars 2015 -
Madame la Présidente de la transition Catherine Samba-Panza sur la tenue de
l’élection présidentielle, ne dit
pas exactement ce qu’il faut faire mais dit qu’elle fera tout pour respecter le
délai et que c’est un pari pour elle. Et, dit-elle, si ce n’est pas le cas, elle
se retournera vers les autres Chefs d’Etats de la sous-région pour trouver une
solution autrement dit, une prolongation.
La charte constitutionnelle de la
transition prévoit une durée légale de la période de transition de 18 mois qui
prend fin en août 2015. Au-delà nous entrons dans l’illégalité constitutionnelle
ce qui ouvre la voie à un vide juridique.
Il plane donc un sentiment
d’incertitude mêlée d’une espèce de passivité attentiste, de procrastination qui
ne fait que repousser l’échéance aux calendes grecques.
Un forum pour la réconciliation
nationale doit se tenir mi-avril pour la paix et la justice. Les résultats
seront déterminants pour assurer un processus électoral convenable.
Un report de l’élection serait
opportun, avec une date précise pour enlever toute ambiguïté et éviter des
élections précipitées et bancales.
Le Forum pour le Rassemblement Centrafricain (FORAC) interpelle
avec force les autorités de la transition pour qu’elles prennent leur entière
responsabilité en vue de la réussite du processus électoral et après. Dans le
cas contraire, on peut craindre l’arrivée au pouvoir de nouvelles autorités
anticonstitutionnellement élues et réputées pour leurs échecs antérieurs, ce qui n’est pas l’objectif recherché ni
par la communauté internationale ni par les centrafricains eux-mêmes en quête de
paix et de sécurité.
Joseph YAKETE
Président du FORAC