INTERVIEW
EXCLUSIVE A PARIS DE Me LANGA PRESIDENT DE " LES AMIS DE LA R.C.A "SUR LE
FORUM DE BANGUI : « LA PRÉSIDENTE
CENTRAFRICAINE DOIT PARTIR »
Président
de l'association "Les amis de la RCA", Michel Langa critique la gestion de la
crise centrafricaine par les autorités de la transition. A Bangui le climat est
aux règlements de compte. Homme politique réputé proche de la France et protégé
du président congolais Sassou, Karim Meckassoua vient de se faire retirer son
passeport. Ambiance
Censé poser les
jalons d'une paix durable, le forum de Bangui qui s’est tenu du 4 au 11 mai
s’est achevé dans un climat de grande tension. Des tirs ont éclaté devant
l’Assemblée nationale où se tenait la cérémonie de clôture tandis que les
milices ex Séléka et anti balaka ont érigé des barages dans plusieurs zones de
la capitale Bangui. Une situation qui laisse peu d'espoir quant à une prochaine
stabilisation de ce pays plongé dans une crise humanitaire et sécuritaire
grave depuis plus de deux ans.
Interviewé par
Mondafrique, Michel Langa, avocat et président de l'association "Les amis
de la République centrafricaine" critique le bilan de la transition et de
la présidente Catherine Samba-Panza dont la candidature avait été soutenue par
la France.
Une tâche
herculéenne
L'absence, lors du
forum, des anciens chefs d'Etat centrafricains François Bozizé et Michel
Djotodia qui exercent encore une grande influence dans le pays
limite grandement les chances d'amorcer un processus de
réconciliation efficace. Sur le terrain, les milices ex Séléka composées
essentiellement de musulmans et les anti balaka à dominante chrétienne ne sont
toujours pas désarmés et continuent de semer le trouble dans le pays. Intervenus
en décembre 2013 pour mettre fin aux massacres
intercommunautaires, les militaires de la force française Sangaris
accusés de viols sur des enfants centrafricains sont desormais sous le feu
des critiques. En coulisses, on murmure que les français n'auraient plus qu'une
idée en tête : se retirer. Quitte à laisser derrière eux un pays
en ruine. Face à ce sombre tableau, la mise en oeuvre
des recommandations adoptées lors du forum de
Bangui constitue une tâche herculéenne.
Scandales à go
go
D'autant que
jusqu'à présent, les autorités de la transition ont surtout brillé par leur
incompétence. Reconduites pour six mois à la suite du forum, la
présidente Catherine Samba-Panza affiche un bilan très médiocre. Non
seulement les violences continuent sur le terrain mais la présidence
se trouve elle-même empêtrée dans des scandales financiers. Après
l'affaire dite de "l'Angola Gate" qui mettait en cause directement la présidente
Samba-Panza pour sa gestion opaque d'un don de 10 millions d'euros octroyé
par son homologue angolais Dos Santos, un autre dossier tout aussi venimeux
menace les autorités. Un accord conclu en février 2015 entre le
ministre de la Sécurité publique centrafricain et la société française
"Cofrexport" spécialisée dans les matériels d'écoute prévoit la livraison
de produits de surveillance à l'Etat centrafricain pour un montant de commande
fixé au minimum à 20 millions d'euros. Cerise sur le gâteau, le contrat
est censé courir jusqu'en 2018, soit bien au delà de la date de fin de la
transition qui les élections prévues pour fin 2015 doivent cloturer.
VIDEO :
https://youtu.be/D8r_AyH86hE
Source : http://mondafrique.com
PAR
LA RÉDACTION DE "MONDAFRIQUE" -
Publié le 18 Mai, 2015