Ouverture du Forum de Bangui par le Chef de l’Etat de transition, Catherine Samba-Panza et le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la  crise centrafricaine

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Catherine Samba Panza incite les délégués au Forum de Bangui à des réponses réalistes à la crise centrafricaine

Bangui, 4 mai (ACAP) - Le Chef de l’Etat de transition, Catherine Samba-Panza, a exhorté ses compatriotes délégués au Forum de Bangui à définir les grands axes d’orientations en vue de promouvoir une nouvelle citoyenneté, celle de la responsabilité individuelle et collective vis-à-vis de l’Etat, à l’ouverture des travaux dudit forum, lundi 4 mai 2015 à Bangui.

 

L'ouverture des travaux dudit forum, lundi 4 mai 2015 à Bangui: photo de famille

 

Le but de cette assise nationale est de réfléchir sur les maux surgissant en République Centrafricaine presque toutes les décennies et d’y proposer des réponses idoines.
 
Catherine Samba a également invité ses compatriotes à veiller sur les nouvelles institutions, de façon à ce qu’elles soient solides, compétentes et capable de moderniser l’Etat, dans un contexte de mondialisation.
 
Elle a émis le vœu que les élections, auxquelles elle ne prendra pas part, se tiennent au mois d’août prochain, pour qu’il en sorte « un gouvernement légitime ».
 
Comme définis par les consultations à la base et appuyés par la commission préparatoire du Forum de Bangui, les thèmes retenus pour les travaux en commissions les autres jours du forum portent sur la paix et la sécurité ; la justice et la réconciliation ; la gouvernance ; le développement économique et social. Catherine Samba Panza y a adjoint la sécurité, la cohésion sociale et le pardon qui n’est pas synonyme de « impunité ».
 
Pour le Médiateur international dans la crise centrafricaine, le Chef d’Etat congolais Denis Sassou Nguesso, il a demandé aux Centrafricains de transcender leurs divergences afin de bâtir un pays aux multiples richesses.
 
Rappelons que le Forum de Bangui a regroupé 570 délégués provenant de la capitale Bangui, de l’intérieur du pays et des pays limitrophes. Ils représentant les autorités de la transition, les autorités locales, les délégués des 78 sous-préfectures de la République Centrafricaine, les déplacés internes et réfugiés, la société civile, la plateforme religieuse, les associations féminines et de jeunesse, les partis politiques, les organisations des droits de l’homme, les opérateurs économiques, les syndicats, les groupes armés et les médias.

 

Lundi 4 Mai 2015

Sébastien LAMBA/ACAP

 

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Ouverture du Forum de Bangui: comment organiser le retour à la paix?

Par

 

A Bangui s'ouvre lundi 4 mai, le Forum de la réconciliation tant attendu

A Bangui s'ouvre lundi 4 mai, le Forum de la réconciliation tant attendu.AFP PHOTO / PACOME PABANDJI

C'est ce lundi que doit débuter le très attendu Forum de Bangui. Après des mois de retard et de report, le grand rendez-vous national de la réconciliation en Centrafrique démarre pour une semaine. Près de 600 personnes y sont conviées pour parler des enjeux actuels et futurs du pays.

Au cœur de ces assises d’une semaine censées sceller la réconciliation en Centrafrique : les groupes armés. Les trois factions de l’ex-Seleka, les « comzone » anti-balaka et les autres groupes politico-militaires signataires des accords de Brazzaville, en juillet 2014, feront l’objet de toutes les attentions.

 

Les autorités de transition espèrent un geste de contrition de la part de ces groupes en particulier des deux principales mouvances. Mais plus précisément, il sera question pour eux de la mise en application des dispositions de l’accord de Brazzaville : cantonnement des hommes, désarmement, démobilisation, réinsertion des combattants, rapatriement…

 

Pour les belligérants, il s’agit notamment de voir comment organiser un retour à la paix et à la sécurité pour permettre la tenue d’élections. Les partis politiques seront là aussi, ainsi que la plateforme religieuse regroupant les confessions catholiques, musulmanes et protestantes. La société civile sera également représentée. Il faut aussi compter sur les institutions ou encore les partenaires internationaux.

Au-delà des causes de la crise et des solutions immédiates, le Forum se veut le lieu des projets. Des projets concrets comme la forme que pourrait prendre la future armée centrafricaine, ou plus généraux comme les projets de société pour les 25 prochaines années. Des travaux s’articuleront autour de commissions sur des thèmes comme la sécurité, la cohésion sociale, l’économie, le pardon ou la lutte contre l’impunité.

 

La guerre des nombres

 

Après les polémiques sur la composition du comité chargé d’organiser ce forum, le nombre de places accordées à chaque entité participante aura également suscité les controverses. Le nombre de participants au nom des différentes entités est fixé à 585 : 234 places sont réservées aux représentants des 78 sous-préfectures du pays, représentants désignés lors des consultations à la base.

Du côté des groupes armés. Anti-balaka et ex-Seleka sont logés à la même enseigne : 20 places pour la mouvance anti-balaka dans sa globalité, autant pour l’ex-Seleka toutes factions confondues. Ce qui n’a pas manqué de susciter des protestations. Polémique aussi chez les politiques. Une plateforme regroupant plusieurs partis conditionnait la semaine dernière sa participation au forum, à l’augmentation des places accordées aux formations politiques, de 30 à 70.

 

Les organisations musulmanes ont également fait savoir leur mécontentement face à ce qu’elles estiment être une sous-représentation : 13 places, huit pour les associations musulmanes plus cinq au nom de la plateforme religieuse. Un nombre insuffisant selon elles. En réalité, si l’on ajoute les délégués des régions du Nord, les sultans, certains officiels etc., il y aura bien plus de 13 musulmans présents au forum de réconciliation. Mais ils seront encore très loin de la moitié des participants comme se prenaient à rêver certains musulmans du km 5, il y a quelques semaines encore.

 

Les forces en présence

 

Parmi les participants très attendus, des représentants de l’ex-Seleka, des anti-balaka et d’autres groupes armés signataires des accords de Brazzaville de juillet 2014 sont invités à se mettre autour d'une table. En plus de ces entités, des membres de partis politiques, de la société civile seront autour de la table.

Certains semblent tout bonnement avoir été oubliés. Le maire de Kabo, située à 400 kilomètres de Bangui, attendait toujours dimanche soir que l’on vienne chercher la petite délégation représentative de la ville et la sous-préfecture de l’Ouham. Le gouvernement admet un problème de logistique. Difficile pour des raisons d’éloignement, mais aussi de sécurité d’acheminer tout le monde en temps et en heure.

 

Le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine sera le seul chef d’Etat étranger présent à l’ouverture du Forum de Bangui ce matin. Annoncé, son homologue tchadien, Idriss Deby, ne sera finalement pas présent pour des questions d’agenda, explique-t-on du côté du gouvernement centrafricain. Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, dont le nom avait un temps circulé, n’assistera pas non à plus à ces rencontres.

 

Dans le petit village de Nguérengou, à 30 kilomètres de la capitale, Seihla Awa ignorait l'existence du Forum de Bangui. Ce qui préoccupe cette commerçante ce n'est pas sécurité mais plutôt l'enclavement. Les taxis s'aventurent rarement jusqu'ici.

Reportage à la rencontre des Centrafricains ruraux 04/05/2015 - par Mattéo Guidoux

Ecouter

 

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Ouverture du Forum de Bangui pour la réconciliation : "priorité aux élections" (médiateur Sassou Nguesso)

(AFP 04/05/15)

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la profonde crise centrafricaine, a estimé que la "priorité" était à l'organisation d'élections en ouverture lundi du Forum de Bangui pour la réconciliation, qui réunit des représentants de tout le pays.

 

"Au sortir du Forum, sans tergiversations, sans atermoiements, la priorité doit être donnée à l'organisation des élections", a affirmé le président congolais.

 

"Il y a le défi des élections. C'est un défi majeur. C'est un défi urgent. En même temps que le peuple centrafricain, tous nos partenaires requièrent que les élections aient lieu dans les délais prévus (au mois d’aout, ndlr). Afin que la transition ne déborde plus de l'ultime terme qui lui a été prescrit", a-t-il insisté.

 

La Centrafrique a plongé dans le chaos après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka.

Les exactions commises par la Séléka dès son arrivée au pouvoir contre les populations majoritairement chrétiennes du pays ont ensuite débouché sur la création de milices d'autodéfense, les anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans, plongeant le pays dans une grave crise, sans précédent. Des violences contre les civils qui ont entraîné l'opération Sangaris des forces françaises en décembre 2013, toujours présentes dans le pays ainsi que la force onusienne Minusca.