Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en Centrafrique pour évaluer la situation sécuritaire, première étape d'une tournée qui doit la conduire ensuite à Addis-Abeba et au Burundi.

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L’ONU en Centrafrique pour évaluer la situation sécuritaire

Par RFI - le 11-03-2015 à 10:55

 

Des soldats de l'ex-Seleka dans un pick-up, au nord de Bangui, en janvier 2014

Des soldats de l'ex-Seleka dans un pick-up, au nord de Bangui, en janvier 2014.REUTERS/Siegfried Modola

Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU est arrivée mardi 10 mars au soir en Centrafrique, première étape d'une tournée qui doit la conduire ensuite à Addis-Abeba et au Burundi. En RCA, les ambassadeurs doivent se rendre en province pour une évaluation de la situation sécuritaire et politique.

Evaluer et encourager sont les mots d’ordre de la visite exceptionnelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies, comme l’a expliqué l’ambassadeur français à l’ONU François Delattre. La France préside le Conseil en ce mois de mars, c’est donc M. Delattre qui emmène ses collègues sur le terrain. Mais cette visite est coprésidée par l’ambassadeur angolais dont le pays est également très impliqué dans la résolution de la crise centrafricaine.

L’enjeu est donc d’évaluer l’amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain, six mois après le lancement de la mission onusienne, et le processus de transition à quelques semaines du forum national de Bangui. Les autorités de transition ont besoin d’être encouragées dans le difficile chemin vers les élections prévues théoriquement cet été 2015.

Programme chargé pour les ambassadeurs. Des rencontres étaient prévues, ce mercredi 11 mars, avec les autorités de transition, la société civile, l’autorité nationale des élections et les forces internationales. Et également un déplacement en province à Bria, théâtre récemment d’affrontements entre les forces internationales et l’ex-Seleka pour la reprise des bâtiments publics.

 

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Centrafrique: le Conseil de sécurité de l'ONU doit dénoncer les attaques contre les musulmans

lundi, 09 mars 2015 11:38  - aps.dz

NAIROBI - Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont une délégation entamera sa première visite en République centrafricaine le 9 mars, devraient dénoncer publiquement les attaques persistantes perpétrées contre les civils, notamment contre les musulmans pris au piège dans des enclaves, a déclaré Human Rights Watch lundi.

"Cette visite est l'occasion pour les membres du Conseil de sécurité de l'ONU d'intervenir et d'affirmer à ceux qui commettent des atrocités en République centrafricaine que le temps de l'impunité est révolu", a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch.

"L'amélioration de la protection des civils et la garantie de la justice pour les meurtres brutaux qui ont ravagé le pays devraient figurer en priorité de leur agenda", a-t-il ajouté.

La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU passera près de 36 heures en RCA, où elle rencontrera des autorités du gouvernement de transition, des hauts responsables de la mission de l'ONU pour la consolidation de la paix (MINUSCA), ainsi que des représentants d'organisations non gouvernementales.

"Il est crucial de s'attaquer à l'impunité endémique régnant en République centrafricaine afin d'obtenir une paix à long terme", a insisté M. Bekele.

Les membres du Conseil de sécurité devraient également profiter de leur visite pour évoquer le calvaire de centaines de résidents musulmans pris au piège dans des enclaves dans l'ouest de la RCA.

Dans l'enclave de Yaloké, environ 500 bergers peuls musulmans vivent dans des conditions déplorables, et le nombre de décès évitables va croissant.

Depuis février 2014, au moins 44 Peuls musulmans, des enfants pour la plupart, sont morts de malnutrition, de maladies respiratoires et autres maladies.

Depuis décembre, les distributions de denrées alimentaires dans cette enclave ont augmenté et quelques enfants ont pu être réunis avec leurs familles. Mais il n'y a toujours aucune solution pour la majorité des autres, selon la même source.

Des agences humanitaires de l'ONU et Human Rights Watch ont appelé à maintes reprises à l'évacuation des musulmans pris au piège, qui ont clairement exprimé le souhait de partir. Le gouvernement s'oppose à toute nouvelle évacuation de musulmans sans son consentement, craignant d'être considéré comme contribuant à un nettoyage ethnique.

"Les forces de maintien de la paix ne devraient pas se rendre complices de mesures empêchant les musulmans de quitter Yaloké ou tout autre enclave, et elles devraient plutôt les aider à partir dans la dignité et en toute sécurité", a indiqué Daniel Bekele.

"Les membres du Conseil de sécurité doivent signifier aux autorités gouvernementales de revoir des politiques qui violent les droits des musulmans à rechercher la sécurité à l'étranger".

La République centrafricaine traverse une crise profonde depuis que les rebelles de la Séléka, musulmans pour la plupart, se sont emparés du pouvoir en 2013, lors d'une campagne marquée par des violations des droits humains généralisées.

A la mi-2013, des groupes se désignant eux-mêmes sous le nom d'anti-balaka se sont soulevés pour combattre la Séléka. Les anti-balaka, qui nourrissent une haine contre les musulmans, ont d'abord commis des attaques à grande échelle en représailles contre des civils musulmans et plus tard contre d'autres personnes.

Le cycle meurtrier de violence sectaire a dévasté des régions situées dans l'ouest du pays en 2013 et 2014. Cela a provoqué l'exode massif d'environ 415 000 personnes, musulmanes pour la plupart, vers les pays voisins.

Le rétablissement de l'Etat de droit représente un défi immense pour les autorités du gouvernement de transition et pour les forces de maintien de la paix de l'ONU.

 

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Plan de guerre contre Boko Haram de l’Afrique centrale adopté au Cameroun

09-03-2015 - lesafriques.com

 

Les Chefs d’État de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont adopté, à la clôture des travaux du Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil pour la paix et la sécurité en Afrique centrale (Copax pour Council for Peace and Security of Central Africa on the fight against the terrorist group Boko Haram) de Yaoundé, une déclaration qui consacre, sans équivoque, leurs engagements en matière de lutte contre le groupe terroriste.

 

Le Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui s’est tenu le 16 février 2015 à Yaoundé et dont le défi sécuritaire sous régional étant le seul point inscrit à l’ordre du jour, s’est soldé par l’adoption «d’un Plan de guerre» contre la secte terroriste nigériane Boko Haram. Ce mouvement intégriste et obscurantiste est coupable d’assassinats, d’attentats et de prises d’otages aussi bien au Nigeria, que dans l’espace de la CEEAC, en occurrence, au Cameroun, et au Tchad, depuis quelque temps. Pour combattre efficacement cette nébuleuse qui rêve d’établir un califat fondamentaliste au Nigeria et dans la région, les Etats de la CEAAC ont décidé de venir en aide au Cameroun et au Tchad, en adoptant un plan d’urgence de 50 milliards de f CFA. Des fonds qui permettront de renforcer l’arsenal militaire, au moment où l’on parle du déploiement d’une Force mixe multilatérale (FMM) de 7 500 hommes, extensible à 8 700 soldats d’ici la fin de l’année.

 

Paul Biya donne le ton 

Partant du postulat selon lequel quand la maison de ton voisin brûle, il faut se mobiliser pour étendre le feu au risque que votre maison s’embrase à son tour, sic chefs d’Etat de la sous-région ont répondu présent aux assises de la capitale camerounaise : outre l’hôte du sommet, le président Paul Biya du Cameroun, il y a eu la présence de ses homologues Idris Déby Itno du Tchad, par ailleurs, président en exercice de la CEEAC, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée équatoriale, Dénis Sassou Nguesso du Congo, Ali Bongo Ondimba du Gabon et le chef d’Etat de transition en Centrafrique madame Cathérine Samba-Panza. A leurs côtés, le Premier ministre de Sao-Tomé et Principe, ainsi que les délégations des autres pays de la CEEAC, l’Angola, le Burundi, la République démocratique du Congo conduites par les ministres. 

 

L’appui de la Communauté internationale 

Dans son intervention, le président camerounais a promis de venir à bout de Boko Haram, car non seulement parce qu’il compte sur la mobilisation des pays de la région, mais, également, parce que la communauté internationale a compris la nécessité de combattre avec fermeté cette organisation du mal, à l’instar des autres mouvements terroristes à travers le monde. « Il nous faut mettre un terme aux actions et agissements des mouvements terroristes. », a-t-il martelé, d’autant qu’« il y a d’un côté, le nôtre, les tenants d’une société moderne et tolérante, garantissant l’exercice des droits de l’homme, dont ceux de religion, ainsi que la démocratie représentative. Et de l’autre côté, c’est-à-dire du côté de Boko Haram et des mouvements qui lui ressemblent, il y a les partisans d’une société obscurantiste et tyrannique, sans considération aucune de la dignité humaine. Vous en conviendrez avec moi, il y a une totale incompatibilité entre ces deux modèles de société. Et partant une totale impossibilité de compromis ». 

 

Une position réaffirmée par le président Idris Déby Itno, pour qui, « le Boko Haram ne trouvera pas de place en Afrique centrale », avant de rendre un hommage appuyé aux forces de défense et de sécurité camerounaises et tchadiennes déployées sur le front de guerre contre ces fondamentalistes. Des encouragements et de l’Union africaine (UA) et des Nations unies dont les représentants de la présidente de la Commission de l’UA et du Secrétaire général de l’ONU ont pris une part active aux travaux, démontre de la volonté de la communauté internationale d’éradiquer le Boko Haram. Ces deux organisations continentale et mondiale ayant promis d’apporter leur « soutien sans réserve » à l’Afrique centrale pour mettre fin aux exactions de Boko Haram. 

 

Réduire les risques d’infiltration

Par ailleurs, les pays de la CEEAC ont invité le Nigeria à accroître la lutte contre cette organisation terroriste, d’où leur décision « de mener des actions politico-diplomatiques en sa direction en vue d’accroître leur coopération. Ils ont chargé les chefs d’État de Guinée équatoriale et du Congo de se rapprocher du Président de la République fédérale du Nigéria à cet effet », convaincus qu’une plus grande mutualisation des efforts constitue un atout pour venir à bout de Boko Haram ». Le communiqué final du sommet de la CEEAC souligne à grand trait, la nécessité de « renforcer la surveillance de leurs territoires respectifs et de mener des actions se sensibilisation et communication au profit de leurs populations pour réduire les risques d’infiltration des membres de Boko Haram à l’intérieur des frontières de leur sous-région et couper leurs réseaux de ravitaillement ». 

 

Achille Mbog Pibasso, Rédacteur en chef Zone Cemac, Yaoundé