Par RFI - le 28-06-2015 à 04:38
Les
parlementaires avaient donné une majorité de leurs suffrages à Catherine
Samba-Panza, maire de Bangui, le 21 janvier 2014 pour le poste de présidente de
la transition.AFP PHOTO / Eric FEFERBERG
Le recensement
pré-électoral en Centrafrique devait commencer vendredi dans une école du 3e
arrondissement de Bangui, il ne démarrera que lundi. La faute à une agression
sur un conseiller du maire de cet arrondissement lors de la cérémonie de
lancement officiel de la campagne. Les agresseurs étaient, selon plusieurs
sources, d'anciens membres de la branche de
Il s'appelle
Amadou Roufaï, il est conseiller du maire du troisième arrondissement de Bangui
et se trouvait dans l'école Koudoukou, pour l'ouverture officielle de la
campagne de recensement. Il raconte comment il a été agressé, en présence de
l'ambassadeur de France et du chef de
« Ils ont fait irruption dans l’établissement
et ils ont commencé à un injurier l’ambassadeur français. Comme la personne est
venue s’adresser directement à l’ambassadeur de France, je lui ai dit, comme
c’est un frère, nous sommes tous des musulmans, c’est le mois de ramadan. Je lui
ai dit ça, et il a dit « vous êtes de traitres vous qui êtes de la
mairie ». C’est de là que tout a capoté. Directement, il m’a
boxé. »
Marie-Madeleine
Koué est rapporteur générale de l'Autorité nationale des élections (ANE), le 3e
arrondissement, où vivent de nombreux musulmans, représente pour elle un symbole
fort du processus de paix, y réussir le recensement est un véritable
pari.
« C’est dans ces arrondissements, notamment le
3e arrondissement, que la crise a été la plus forte. Nous avons choisi à dessein
cet arrondissement pour montrer à nos compatriotes qui y vivent, que nous
voulons vraiment faire la paix et aller aux élections. Avec une plus grande
sensibilisation, nous arriverons à les convaincre. Parce que de toute les façons
il faudrait que nous organisions ces élections sur tout
le territoire centrafricain, notamment dans tous les arrondissements de
Bangui. »
Pour l'heure,
les premières banderoles pour l'enregistrement ont été accrochées dans la capitale
centrafricaine, les agents recenseurs achèvent tout juste leur formation et une
nouvelle cérémonie sera organisée lundi. Ce sera dans le 7e arrondissement de
Bangui où habite Catherine Samba-Panza, pour que la chef de l'Etat de
transition, puisse montrer l'exemple, en s'enregistrant la
première.
Par RFI -
le 20-06-2015 à 14:42
En République
centrafricaine, l’Autorité nationale des élections (ANE) a rendu public,
vendredi 19 juin, un ambitieux calendrier électoral, qui fixe le référendum
constitutionnel au 4 octobre, le premier tour des législatives et de la
présidentielle simultanément le 18 octobre, et le second tour de ces deux
scrutins au 22 novembre. Cependant et avant cela, l’ANE va lancer un grand
recensement des électeurs dans tout le pays dès le 27 juin durant un
mois.
Les électeurs
seront appelés à s’inscrire sur les listes électorales dans des bureaux
implantés un peu partout sur le territoire lors du recensement électoral qui
doit débuter dès le 27 juin et être achevé le 27 juillet. C’est un travail
colossal car les archives ayant survécu à la crise sont rares. L’ANE a
renoncé à l’enrôlement
biométrique, mais la
prochaine carte d’électeurs comportera un certain nombre d’informations
personnelles ainsi que la photo.
Joint par RFI,
Julius Ngouadé-Baba, porte-parole adjoint de l’ANE, invite ses compatriotes à se
faire inscrire massivement et se procurer ainsi, par la même occasion, un
document d’identification. « L’Office national d’informatique dispose de
quelques listes encore de 2011. Seulement, nous ne pouvons pas travailler avec
cette liste pour la simple raison que l’exigence du code électoral voudrait,
cette fois-ci, que l’option qui a été arrêtée par l’Autorité nationale des
élections, après consensus, soit juste une liste informatisée, avec des cartes
d’électeur sur lesquelles il y aura des photos. Du coup, nous sommes obligés de
reprendre l’inscription à zéro parce que l’électeur inscrit doit disposer aussi
de sa photo sur cette liste-là », a-t-il
précisé.
« Ce serait aussi une très bonne chose,
ajoute M. Ngouadé-Baba,
parce que la crise que nous avons connue a occasionné de très grandes
destructions. Du coup, la plupart de nos compatriotes ne disposent plus de
documents tenant lieu de pièce d’identité. Aussi, une carte d’électeur qui
contiendrait les informations sur l’affiliation de la personne, son lieu de
résidence et sa photo - sans que cela remplace la carte nationale
d’identité - peut servir à l’identification du Centrafricain qui sera
inscrit sur la liste électorale. C’est pourquoi j’inviterais mes compatriotes à
se faire inscrire massivement sur les listes
électorales. »
Le calendrier
est-il tenable ?
Pour l’ancien
Premier ministre, Nicolas Tiangaye, et actuel président de
Nicolas Tiangaye
souligne, par ailleurs, la situation des réfugiés et des déplacés qui ne
pourront pas tous voter : « Ce
que nous souhaitons, c’est que la majorité de la population puisse participer à
ces élections. C’est notre souhait. Néanmois, dans les conditions actuelles, il
sera bien entendu difficile que tout le monde y participe, d’autant plus que
nous avons environ 400 000 réfugiés dans les pays voisins et 500 000
déplacés internes. Il faut donc tenir compte aussi de tous ces
éléments-là. »
Cyriaque Gonda,
président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN), parti de
l’ancienne majorité présidentielle sous François Bozizé, considère, quant à lui,
que l’on peut s’attendre à quelques glissements ou encore quelques retards mais
il ne faut surtout pas dépasser décembre 2015. « On peut effectivement organiser les consultations
référendaires, les élections législatives et la présidentielle en octobre,
novembre, décembre. C’est la période que je considère adaptée. On aurait déjà eu
un minimum de sécurité, on aurait déjà entamé les frais du programme de
désarment, démobilisation et réinsertion (DDR) », a-t-il
déclaré à RFI.
« Les élections constituent une opération vitale
pour une nation, et particulièrement une nation qui est en crise comme