LE PARTI USD-COMODES : Pendant que les autorités de la Transition se monétisent, la transition, elle, se démonétise. L’odeur de l’argent infeste tout.



Le feu est là dans la transition. Il a encerclé toute la transition et il consume de l’intérieur. La transition est carbonisée. Il est urgent de maitriser la situation pour avoir la chance d’ici là de continuer la transition jusqu’aux élections. Les flammes gagnent du terrain sur leur passage par la perte de confiance totale des centrafricains qui ne croient plus et n’attendent plus rien de cette transition.


La transition s’est décomposée en 3 têtes. Du coup, la transition a trois (3) présidents : le Président du Conseil national de transition, la Présidente de transition et le Président de la primature de transition. Le Premier ministre lui-même est Président dans toutes les commissions structurelles de gestion, il vaut mieux de l’appeler Président que Premier ministre, il est donc Président au même titre que les deux (2) autres. C’est ce qu’on appelle le monopole du pouvoir.


Ils ont donc chacun un gouvernement, voilà qui divise et qui sépare. Cette situation met en jeu les intérêts politiques propres nourris par les 3 têtes. Chacun d’eux campe sur son département et pour être plus nombreux pour la bataille, le Premier ministre vient d’augmenter l’effectif de son département.


Il y a un torchon d’incompétence qui brule entre NGUENDET, SAMBA PANZA et KAMOUN. Ils se partagent plus grand-chose. Ces derniers jours, ils ont simulé un coup d’état comme pour exciter les centrafricains. On n’a appris que le chef d’état major des FACA a démissionné et n’est plus joignable. Il n’y a aucune application des recommandations du forum de Bangui comme quoi le Forum avait un autre objectif, celui de prolonger la transition. Le gouvernement et le CNT ne font rien pour changer les roues totalement crevées de la transition. Cette transition n’est plus à la hauteur de la mission de redressement et de restauration de l’État pour une sortie réelle de crise, avec des conditions correctes de sécurité pour des élections sans ambiguïtés.


Et cette fin de transition, qui inquiète SAMBA PANZA et ceux qui profitent qui voient la fin arriver. Les états d’âme craignent pour leurs intérêts.

Madame SAMBA PANZA est très embêtée qu’elle veut à tout prix repousser l’échéance aussi loin qu’elle le pourra. Elle se refuse que les centrafricains se prononcent sur l’éventualité d’un arrêt qui risquerait de mettre fin à ses rêves. Elle veut tenir le cap de la prolongation de la transition, elle ne veut pas bouger, elle ne veut pas se plier face au désamour, aux trafics et aux affaires qui plombent le gouvernement et les critiques. Elle y croit dur comme fer. Vous imaginez le cauchemar, Madame SAMBA PANZA Présidente de l’État de transition jusqu’à 2017. Le plus dur à supporter et à admettre, c’est que, pendant que les autorités de la transition se monétisent, la transition, elle, se démonétise.



Preuves, de piètres campagnes de sensibilisation et de mobilisation pour le recensement électoral, la grève des agents recenseurs pour leur salaire et leur nombre insignifiant dans les bureaux de recensement, la non-couverture du territoire par les élections, la non-couverture des provinces par les services centraux marquant le retour et l’autorité de l’État, le manque de soutien de la transition aux déplacés pour faciliter le retour chez eux, etc. Et tout ça par manque d’argent alors que les autorités brillent de business.


Quelque soit la manière qui mettra fin à cette transition, toute la transition sera jugée pour des questions des affaires et de gestion; une gestion malapprise.


Au-delà de la carbonisation, il y a l’illégitimité de l’autorité de la transition. Il faut inscrire à l’esprit que toute autorité qui n’émane pas de la volonté générale, est incontestablement illégitime.


L’autorité qui n’émane pas de la volonté générale est illégitime que par cela quelque soit son étendue et quelques soient les objets sur lesquels, elle s’exerce.

Sans légitimité, l’autorité de la transition est la justification du despotisme.


Cette transition fait perdre à l’État centrafricain le temps nécessaire pour lui de se redresser de cette crise; notre transition est rampante et insignifiante. Il nous faut passer aux élections pour permettre à notre pays de se doter d’une identité et d’une souveraineté.


La transition centrafricaine, nous le répétons, n’est pas comparable à celle du Burkina Faso qui est l’œuvre de sa population. Notre transition, c’est languissant, vexant et végétant. Il est urgent de l’arrêter. Cette forme de transition nous conduit droit dans un état d’abroutissement et désétatisation.

La transition burkinabé porte toute la griffe identitaire d’un État et exprime toute la volonté de son peuple. Le despotisme a été vaincu par la volonté générale. Là-bas les casques bleus n’y sont pas.


L’universalité des citoyens est le souverain, c’est-à-dire nulle association ou groupe d’individus ne peut s’arroger la souveraineté.

Le peuple centrafricain a été écarté de ses droits d’existence. Ce faisant la transition a franchi la ligne de la juridiction de la souveraineté ; la transition s’est rendue coupable d’illégitimité, son autorité est donc sans objet et sans source.


Même si l’acceptation de la majorité exprimée n’est pas toujours suffisante dans toutes circonstances pour donner aux actes le caractère de loi, elle mérite d’être exprimée pour traduire l’expression de la volonté générale, base de la démocratie.


La transition, elle ne saurait être un État entier car elle vexe le citoyen dans son identité et ne peut être légitime quoiqu’elle fasse. Elle arrive à son terme le 17 Août 2015, date tragique. Au-delà, c’est la volonté générale du peuple qui doit se manifester.


Robert ENZA, Entrepreneur politique.


(Mise en ligne : 15 juillet 2015)