ACTES
DE TERREUR DE BRIA, FATIMA ET PETEVO : BOKO HARAM EN RCA ET AUX PORTES DE
BANGUI
Publié
par CENTRAFRIQUE LIBRE le 10
sept 2015
«La secte islamique Boko Haram est
désormais présente en RCA. Elle est même présente dans la capitale. Boko haram
est présent dans le quartier km5 depuis plusieurs mois et est sur la voie de
s’implanter au centre-ville de Bangui » a déclaré Abdoulaye, un jeune
opérateur économique centrafricain de 35 ans habitant à Kokoro dans le 3è
arrondissement.
Après
avoir incendié l’église évangélique de la Pentecôte Centre 1 de Bria, chef-lieu
de la préfecture de la Haute Kotto le 7 septembre, des hommes aux allures des
islamistes ont frappé simultanément Bangui, la capitale de la RCA dans le 6è et
le 3è arrondissement.
Hier
aux environs de 19h d’après des sources dignes, des hommes en tréllis sont
arrivés en moto au niveau de la station de Total du quartier Pétévo dans le
6èarrondissement. Sans motif apparent, ils ont dégoupillé des grenades et les
ont lancées en direction de la station d’essence. Leur objectif était
d’atteindre cette station-service et provoquer une grave explosion dans le
quartier. Des faits similaires se sont aussi déroulés à Fatima à proximité du
bar dancing Air Force One à la même heure.
Maladroits,
les terroristes n’ont pas atteint leur principal but qui était de décimer ces
quartiers et semer la mort et la désolation dans les ménages
centrafricains déjà touchés par trois années de détresse et de souffrance.
Ces incidents présentent un bilan lourd : un mort sur le coup à Pétévo et
treize blessés dans un état très grave. A Fatima, on a déploré trois blessés
dont les pronostics vitaux sont engagés. Aux dernières nouvelles, on est passé à
neuf morts.
Les
policiers centrafricains de l’aéroport de Bangui m’Poko dont les pouvoirs sont
limités se disent exaspérés par l’arrivée massive de plusieurs
mercenaires dont la majorité ne parle ni le français, ni le sango qui sont les
deux langues les plus parlées dans ce pays. Il suffit de se rapprocher de la
police des frontières de l’aéroport Bangui M’Poko pour constater quotidiennement
le retour en masse des hommes aux noms à consonance
arabo-musulmanes.
C’était
déjà le cas au mois de mai dernier. Ce jour, la police avait interpellé quatre
suspects, trois de nationalité tchadienne et un libanais. Interpellés,
transférés au commissariat du port et présentés à la justice centrafricaine,
nous ignorons à présent où se trouvent ces derniers. Notons que l’un de ces
malfrats M. Mahamat Seny Abdelkerim est connu comme un dangereux assassin
du KM5 sous le magistère de la Séléka. Il égorgeait les chrétiens et les
musulmans qui ne voulaient pas rallier leur rang et les jetait dans les
puits.
Souvent
arrêtés à leur arrivée et transférés au commissariat du port fluvial, les
policiers reçoivent l’ordre de la part des autorités pour libérer ces
malfrats, qui gonflent aussitôt le rang des milliers terroristes qui se
trouvent déjà dans la capitale, notamment au KM5.
Au
terme de trois années de tergiversation, des enrichissements illicites, de la
démission et de l’irresponsabilité, les autorités de la transition et la classe
politique sont incapables de trouver un terrain d’entente pour imposer le retour
des forces armées centrafricaines à la communauté
internationale.
Ces
derniers pour des intérêts égoïstes et pour servir leurs maîtres,
préfèrent utiliser les motifs ethniques et tribaux pour empêcher le réarmement
de leurs propres militaires.
La
communauté internationale dominée par des puissants pays s’accommode de la
bassesse de l’esprit des centrafricains et de l’absence de leur patriotisme pour
faire main basse sur les richesses de leur sous-sol en laissant librement les
groupes armés semer du désordre et devenir de facto leurs chiens de garde.
Les autorités controversées de la transition pour lesquelles la vie des
centrafricains ne vaut pas un beignet, n’ont jamais manifesté une volonté ferme
pour faire intégrer les FACA au sein des unités de la MINUSCA comme c’est le cas
dans tous les pays assistés.
M.
Ladsous, Sécretaire général adjoint des Nations Unies qui a séjourné
dernièrement en RCA, a confirmé l’entente tacite qu’il y a entre son institution
et le trio des affamés qui dirigent actuellement la RCA au sujet du
blocage du retour des FACA. Il a affirmé entendre «l’appel des autorités de la
Centrafrique pour la remise sur pied des Forces armées centrafricaines (FACA) ».
Les Nations unies travailleront «de concert avec les autorités pour une armée
professionnelle, représentative et équilibrée ».
En
attendant la supposée mise en place de cette armée professionnelle,
représentative et équilibrée Boko Haram a commencé à frapper et frappera
sans doute encore. Nous sommes bien en Centrafrique, le pays de tous les
paradoxes
Wilfried
Maurice SEBIRO
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La
phrase du jour :
Mgr
Dieudonné Nzapalainga « Il faut que les autorités de ce pays
prennent leurs responsabilités pour atténuer la souffrance des populations. La
communauté internationale aussi qui est venue a également une responsabilité à
prendre pour que la violence ne puisse pas être exponentielle mais réduite le
plutôt possible. Or, on a l’impression parfois où on est passif ou on est
incapable.
Source :
http://www.centrafriquelibre.info/?p=19588
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Centrafrique: deux tués
à Bangui dans des attaques à la grenade
(AFP
10/09/15)
Deux civils ont été
tués mercredi soir à Bangui par des grenades lancées par des inconnus armés dans
deux quartiers de la la capitale centrafricaine, a annoncé jeudi la force de
l'ONU en Centrafrique (Minusca).
"Des individus armés
non-identifiés" ont lancé au moins deux grenades dans les quartiers Petevo et
Fatima "qui ont causé la mort de deux personnes et fait de nombreux blessés",
indique un communiqué de la Minusca.
Condamnant des "actes
odieux et lâches", la Minusca "déplore que ces attaques surviennent à un moment
où se note une amélioration de la situation sécuritaire à Bangui ainsi qu'une
reprise des activités économiques".
"Des enquêtes sont en
cours pour identifier les auteurs de ces crimes afin qu'ils répondent de leur
forfait devant la justice centrafricaine", ajoute le texte.
Le renversement en
mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka a plongé l'ex-colonie
française, déjà très instable et l'un des pays les plus miséreux au monde, dans
sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de
masse entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle
peine toujours à se relever.
Le niveau des
violences a depuis considérablement baissé. Mais des groupes armés sévissent
toujours dans certaines parties du territoire et de très nombreuses armes de
guerre - dont des grenades