Combats
en Centrafrique dans la région de Sibut entre forces internationales et
ex-rebelles Séléka
Bangui
– AFP, 11 octobre 2015 11h57 - Des échanges de tirs opposaient dimanche
les forces internationales en Centrafrique à des ex-Séléka, au deuxième jour
d'une opération militaire contre des positions rebelles dans la région de Sibut,
à environ 180 kilomètres au nord de Bangui, a déclaré à l'AFP une source
militaire.
"Des
tirs nourris d'armes automatiques ont été entendus dans la région de Sibut, où
une opération des forces internationales contre des ex-Séléka a été lancée pour
mettre ces derniers en déroute",
a dit cette source à Bangui, précisant qu'il y avait eu des morts, sans
toutefois pouvoir donner de bilan.
L'opération
menée par les soldats français de l'opération Sangaris et les forces de l'ONU
visait, selon cette source, "à
contraindre les ex-Séléka à regagner leur position vers Kaga Bandoro",
à environ 200 km plus au nord.
Les
rebelles de Kaga Bandoro avaient quitté leur position le mois dernier, "affirmant vouloir descendre à
Bangui". "Ils ont réussi
à contourner le dispositif (de la force onusienne) et se sont rapprochés de
Sibut ces derniers jours", a ajouté cette
source.
"Après
avoir sommé en vain les ex-Séléka de regagner leur position, les forces
internationales ont lancé un ultimatum qui est arrivé à expiration samedi. Ce
qui a justifié l'opération qui est en cours",
a dit la source.
Les
forces internationales n'avaient pas confirmé officiellement l'opération
dimanche matin.
Plusieurs
habitants joints à Sibut dimanche ont confirmé avoir entendu des "tirs nourris" dans les environs
de la localité et un "déploiement
inhabituel" de forces internationales dans la
région
"On
ne peut pas parler d'affrontement à Sibut pour l'instant. Tout se passe en
dehors de la ville et on entend les tirs un peu plus loin",
a expliqué à l'AFP Blaise
Boïkandjia, un habitant.
"Certains
habitants de Sibut ont cherché refuge en brousse pour s'abriter des tirs,
redoutant des affrontements dans le centre",
a affirmé Hilaire Yagaza, un
autre habitant de la ville.
Le
renversement en mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à
dominante musulmane, la Séléka, a plongé l'ex-colonie française, déjà très
instable, dans sa plus grave crise depuis son indépendance en
1960.
La
crise s'est traduite par des des tueries de masse entre communautés musulmanes
et chrétiennes en 2013 et 2014, dont le pays peine toujours à se
relever.
Fin
septembre, Bangui a connu un regain de violences qui ont fait au moins 36 morts
et près de 30.000 déplacés en quelques
jours.