CONFERENCE DE PRESSE


CHERS COMPATRIOTES, MESSIEURS LES JOURNALISTES  !


Je souhaite, à l’occasion de cette rencontre citoyenne, mais que je voudrai responsable, vous parler de la République centrafricaine, notre pays, notre seul et unique pays à nous tous, dont nous avons tous la responsabilité, chacun à son niveau.

Je voudrai aussi vous parler du Peuple centrafricain, de ses soucis, de ses souffrances, de ses espoirs, de ses justes intérêts, car il en existe, de ses attentes.

1.- A PROPOS DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, cette terre qui nous été laissée en héritage par nos ancêtres, à charge par nous de l’entretenir, en PROPRIETAIRES, avec tous les droits sur les produits du sol et du sous sol, fort est de constater que, jusqu’à l’heure où je vous parle, cette République qui est pourtant au cœur de l’Afrique, mieux qui est le CŒUR de l’AFRIQUE , BEAFRICA, avec la fonction que l’on attend de cet organe, celle d’irriguer toute l’Afrique, est dangereusement acculée à un état végétatif dû à des catastrophes du fait de la NATURE certes, mais surtout du fait de l’HOMME , de l’homme politique singulièrement sans doute, mais aussi de l’homme qui a DELIBEMENT choisi d’évoluer en marge de la politique, les « INDIFFERENTS », ces gens que l’on doit HAÏR, parce que leur indifférence est un acte objectif de complicité dans l’accomplissement des pires crimes contre le Peuple . Je hais les INDIFFERENTS en effet !

L’Indépendance, nous l’avons réclamée à cor et à cri depuis 1958 avec Barthelemy BOGANDA et nous l’avons eue avec David DACKO. Mais la question centrale qui se pose et nous interpelle est celle de savoir si nous étions, POLITIQUEMENT, IDEOLOGIQUEMENT, et TECHNIQUEMENT prêts à assumer avec bonheur cette indépendance qui est EXIGENTE par nature et par vocation, ne s’accommodant donc pas du très paresseux et criminogène : « Prenons le pouvoir et là bas on verra », ce qui revient en clair, à la légitimation du PILOTAGE A VUE, du « APPRENDRE la Politique en la faisant au pifomètre », bref du BRICOLAGE dans la gouvernance de la République.

Nous devons nous poser cette question si nous voulons savoir d’où l’on vient pour savoir après où l’on doit aller avec le maximum d’assurance et d’efficacité, car, quoique l’on dise ou que l’on pense, la POLITIQUE avec un P Majuscule est et doit rester le PRIVILEGE des femmes et des hommes qui s’y engagent pour être efficaces non pas pour créer une société centrafricaine idéale des Homme tous heureux, disposant de tout ce qui est nécessaire à leur vie, loin s’en faut, mais pour EIIMINER SYSTEMATIQUEMENT les inégalités qui sont à la portée de la main, dont on peut ici et maintenant se rendre MAITRE mais que l’on ignore superbement quand on ne le vit pas soi-même.

Je me suis posé cette question de savoir d’où vient le Centrafrique d’aujourd’hui qui offre le paysage d’un pays dévasté, un no man’s land, une vaste étendue de terre arable, à peine trouée timidement par de tous petits champs de petits cultivateurs isolés, un pays sans industrie, sans grandes propriétés foncières, sans propriétaires nationaux de PME et PMI, bref un pays à problèmes littéralement assiégé par des chômeurs de tout âge. Je me suis posé cette question et crois savoir, avec une certitude certaine que cette désolante situation est le fait de L’INELEGITIMITE PERMANENTE des Chefs de l’Etat ‘’catapultés’’ au pouvoir par les puissants intérêts extérieurs qui ont la réalité du pouvoir économique et veillent aux grains. De manière systématique en effet, ces puissants intérêts étrangers S’OFFRENT des Chefs d’Etat avec des missions précises 1°, jouer les bourreaux , prêts à écraser dans la boue et dans le sang, comme sous la coloniale, toutes celles et tous ceux des Centrafricains, toutes couches sociales comprises, qui s’aviseraient à inquiéter l’ordre établi, le statu quo, 2° servir de fusibles, lorsque sur le front social, rien ne va décidément plus et qu’il vaut mieux désamorcer des mouvements du peuple en colère, pour fait d’injustice sociale criarde, en sacrifiant leurs CREATURES, ces Chefs d’Etat qui n’ont plus la tête à l’emploi. Chacun d’entre vous peut vérifier cette affirmation en prenant le temps, tout le temps qu’il faut, pour analyser comment, de DACKO I (1960) à nos jours, l’alternance au pouvoir de l’Etat s’est réalisée et les rôles des Chefs d’Etat hissés à la hauteur de la responsabilité de l’Etat, de Dako 1 à Dotodja Am non Droco, en passant par Bokassa, Dacko II , Kolingba, Bozizé.

Et comme il s’agit des alternances anti démocratiques, la gouvernance de la République ne pouvait pas être démocratique. Elle fonctionnait, comme de bien entendu avec des personnalités triées sur le tas, juxtaposées, en provenance de tout bord et de tout acabit, SANS LE MOINDRE LIEN IDEOLOGIQUE NI POLITIQUE, bref, des simples INSTRUMENTS au service d’un homme, « L’ELU DU MILIEU», lui-même sans surface ni profondeur politique et idéologie donc sans la moindre capacité de secréter une « vision propre », sans un soupçon de ce qui pourrait être « son  projet  à lui » de la société centrafricaine, pour tout dire, le « parfait invité surprise ».

Les conséquences de ces « catapultages » systématiques des Chefs d’Etat au pouvoir, le Peuple centrafricain les a eues. Ces Chefs d’Etat qui ne vivaient pas une VIE D’AISANCE que leur aurait procuré leur STATUT ACQUIS DE RICHES, dans le style de ce que l’on trouve dans les pays industrialisés du Nord, n’ont jamais rêvé et ne pouvaient rêver que des trophées d’un « Etat-Butin » à gestion patrimoniale, familiale, clanique, tribale, ethnique, régionaliste, surtout dans une République centrafricaine qui garde tout ou presque tout de son statut colonial, celui de « chasse gardée » ; même si les choses ont quelque peu évolué depuis et que les lignes ont bougé, dans un contexte de rudes compétitions entre les pays industrialisés du Nord. Le Peuple centrafricain souffre terriblement de cette situation de prédation et d’imposture permanentes.

II.- A PROPOS DU PEUPLE QUI SOUFFRE

Nous l’avons dit plus haut, la république centrafricaine a tout d’un « no man’s land », une immense étendue de terre arable restée pour l’essentiel en l’état nature, en l’état de friche. Il N’Y A DANS CE PAYS QUE DES ‘’PAUVRES’’ A LA LIMITE DE LA MISERE ET DES ‘’MOINS PAUVRES’’, cette dernière catégorie que l’on peut trouver dans la fonction publique où apparaît une petite bourgeoisie politico administrative et dans les rarissimes entreprises privées pour la plupart de capitaux étrangers dont les intérêts sont rapatriables sans trop de restriction à la faveur, à ce qui se dit, d’une politique attractive. Il n y a pas de « riches » au sens féodal du mot et SURTOUT SURTOUT, au sens capitaliste du mot avec une bourgeoisie industrielle et financière qui ‘’fait du développement de compétition’’ grâce un colossal « surcoût » de la production, au détriment des travailleurs.

Il apparait de cette situation telle qu’elle est, que l’amélioration exponentielle du niveau de vie du Peuple centrafricain, notamment le niveau de vie du « petit peuple » des campagnes et des villes est durablement comprise. Et de fait, de l’indépendance du 13 Août 1960 à nos jours, on constate que tout se dégrade et tombe en ruine dans les villes ou ce qui tient des villes construites sous la colonisation, tout vraiment tout, depuis les écoles, les magasins d’habillement et d’alimentation, les hôpitaux, les écoles, les routes, et j’en passe. La grande agriculture de production de masse du coton, du café etc… qui permettait un certain flux monétaire dans les provinces et soulageait petitement les familles a disparu. La fameuse opération Bokassa n’a pas réussi un retournement. Les toutes petites PMI et PME en grande partie sinon en totalité à capitaux étrangers ont délocalisé , aggravant un chômage de masse historiquement dû à la tyrannie des structures économiques héritées de la colonisation avec un capitalisme anti dévelopementaliste inspiré de la stratégies des « ilôts », des « pôles » de développement, sans perspective d’embrayer sur l’ensemble des secteurs économiques POUR SOULAGER le plus grand nombre de personnes malades de la faim, des gens qui n’ont plus rien, qui ne sont plus rien. Et comme pour ne rien arranger, la déferlante SELEKA a fait son apparition en cassant tout ce qui tenait encore debout, pillant tout ce qu’il y avait à piller, tuant femmes et hommes jeunes et moyens jeunes, avec comme conséquence, la chute du Centrafrique, précipitée au fond d’un très profond gouffre, condamné à subir l’affreux supplice de SISYPHE, ce malheureux contraint par les ‘’dieux’’ à remonter la pente sans jamais parvenir au sommet. Certes, il y a depuis, le secours international, mais ce dernier n’était manifestement pas le BON RECOURS, à ce que l’on peut observer au niveau des résultats à mi parcours

ALORS QUE FAIRE POUR SORTIR DEFINITIVEMENT LE CENTRAFRIQUE DU GOUFFRE

Il n’y a pas mille solutions, le CENTRAFRIQUE se fera par lui-même ou Rien ! Ce pays doit se relever de lui-même et par lui-même ! Ni Dieu, ni César, ni Tribun ne peut en effet sauver le peuple sans le peuple lui-même ! L’aide étrangère a été d’un IMMENSE secours il n’ y pas le moindre doute, nous l’avons dit et souligné plus haut, mais ce secours est et doit rester juste ce qu’il fallait pour freiner les ardeurs de la cohorte barbare de envahisseurs qui allaient dans tous les sens et s’étaient répandus à une vitesse incroyable sur toute l’étendue du territoire nationale, prenant de court et en otage toute la population qui avait vraiment l’impression que le ciel lui tombait dessus !

En pareille circonstance on devient en effet groggy, on perd la tête, on est éperdu, paniqué. La partie internationale a fait SA PART, même si, dans la ‘’précipitation’’ et la ‘’frilosité’’ que le terrain militaire DES PREMIERS MOMENTS provoquait, la conception de la gouvernance politique que cette communauté Internationale a arrêtée comme REPONSE à cet événement qui a tué l’Etat N’AVAIT AUCUNE CHANCE DE RETABLIR L’ORDRE ET LA SECURITE. En effet, sans autre forme de procès, il a été décidé d’une « MESURE DE CONFIANCE », une ‘’recette’’ qui écartait irrévocablement les FACA de toutes les opérations militaires de ratissage et de désarmement, alors que les chances de succès de ces types d’opération résident dans une très bonne sinon parfaite connaissance du terrain, pour traquer, débusquer, désarmer l’ennemi et autres fauteurs de trouble qui savent où se « nicher » et rester inaperçus.

Les contingents militaires étrangers n’avaient pas cette connaissance de terrain et peut-être ne l’auront-ils jamais quand en plus, à ce qui a été répandu dans le grand public, ils n’ont pas mission à désarmer par la force mais plutôt, à ne rien risquer qui n’ait pas été évalué avec le maximum de précision et de prudence. Ainsi donc, par cette décision et A CAUSE de cette décision, les Autorités Politiques de la TRANSITION se sont retrouvées privées de L’ESSENTEL : une force militaire centrafricaine, sous leur ordre, obéissant à leur ordre, SINGULIEREMENT dans une situation à feu et à sang, où le patriotisme à la limite du chauvinisme est un stimulent indiscutable qui fait reculer la peur devant la balle ennemi.

L’autre faiblesse notoire dans cette conception, (toujours par l’extérieur), de la gouvernance de la TRANSITION, c’est d’avoir décidé de confier cette aventure très délicate où le Peuple est la matière première à des « non politiques » à des gens de la société civile, c'est-à-dire en langage clair, à des gens qui, pour la réussite nécessaire de leurs AFFAIRES PRIVEES dont dépend leur vie, celle de leur petite famille nucléaire et plus largement la vie de leurs employés n’ont des yeux que pour leurs affaires, restant TOTALEMENT INDIFFERENTS au sort des AUTRES, les canards boiteux, le tout sur la dictée d’un égoïsme surdimensionné. Or la gouvernance politique, c’est l’art D’AVOIR MAL AUX AUTRES’, un art qui n’est pas donné, qui s’apprend, c’est une lutte en continue contre soi-même, un SUR-MOI en permanence !  

Mais ce qui est fait est fait ! Il faut tourner la page et avancer pour dire que le Centrafrique a ce qu’il faut pour sortir du guêpier. I° Il y a des intelligences et de idées dans ce pays, ces femmes et ces hommes en grand nombre dont il faut développer la qualité par une instruction de qualité ET par la politisation à la bonne dose, pour en faire les « matières premières par excellence ». 2° Il y a aussi les richesses naturelles immenses, ces « autres matières premières » qui elles aussi, peuvent concourir, comme de puissants leviers à un décollage économique qui fera des heureux, des CENTRAFRICAINS enfin dignes et fiers d’être centrafricains.

Un piège à éviter absolument dans cette volonté ‘’d’émergence’’ des fond des mers, c’est celui qui guette tous les Etats pauvres devenus riches de la richesse que leur procure la mise en œuvre de leurs mythiques richesses naturelles faramineuses, c’est le « CAPITALISME D’ETAT » avec ses dérives de tout capitalisme, dont notamment les FRACTURES SOCIALES, grosses de stupides guerres civiles dont on doit faire l’économie à un peuple acculé jusqu’ici à un destin cruel. Ces fractures sociales peuvent en effet être évitées dans un choix idéologique « conforme » , celle où le ‘’sacrifice du Peuple n’est pas le prix du progrès’’, « l’idéologie de confluent ». Suivez mon regard !

Il faut espérer que Les élections annoncées qui devront se tenir à A BONNE DATE et dans les CONDITIONS DE CLARTE, mettront définitivement fin à ce ‘’cafouillage artistique savamment orchestré de l’EXTERIEUR depuis 55 ans, au niveau de la gouvernance de la République. Il faut espérer que ces suffrages universels fourniront enfin aux CENTRAFRICAINS l’occasion ATTENDUE de se situer sur le choix de l’idéologie qui devra porter leur DESTIN, aux regards de la réalité, de toute la réalité de leur « sol intérieur tel qu’il est ». Cependant, interpelé par la déstabilisation chronique de ce pays, le ventre mou de la sous région, il serait d’une très grande importance de rappeler AVEC GRAVITE que ce  choix de l’idéologie, si judicieux qu’il soit, et bien qu’il soit  sorti droit des urnes et s’impose de ce fait comme la « Vérité Commune du Peuple », NE POURRA JAMAIS AU GRAND JAMAIS PROSPERER sans une ARMEE REPUBLICAINE TRES FORTE ET TRES PUISSANTE , de la force et de la puissance de ses soldats, de ses officiers et de ses sous officiers passés au feu du « PATROTISME ECONOMIQUE », ce phénomène basé sur la RAISON et la SAGESSE cumulativement qui restitue toutes ses couleurs et toute sa réalité à l’indépendance politique , protège et virilise la Démocratie.

Je vous remercie

Maître Henri POUZERE

Premier SECRETAIRE NATIONAL de LONDO