Le 28 Avril 2015, J’avais fait une déclaration sur
la situation que vit
Devant une telle situation, seul un accord
politique peut rétablir la paix, car il est encore temps d’espérer. A
l’occasion, j’ai alors présenté un Plan de sortie de crise largement diffusé et
soutenu, tant par des nos compatriotes que par nos partenaires
internationaux.
En effet, compte tenu de cette situation
catastrophique reconnue par tous, la seule voie possible pour sortir de ce chaos
est de mettre en place, de façon urgente, une nouvelle forme de gouvernance en
étroite coopération avec
de l’Union Africaine, de
C’est l’une des conditions de la stabilité du
pays.
J’avais aussi mis en garde les Autorités de
Transition contre des élections précoces qui fragiliseraient davantage la
situation et diviseraient les Centrafricains en l’absence d’un véritable
dialogue, de réconciliation nationale, de DDR pour une sortie de
crise.
« Toute élection organisée dans les
conditions actuelles en Centrafrique, serait un déni de démocratie et ceux qui
accepteraient cette pantalonnade démontreraient qu’ils n’entendent pas
servir l’intérêt général. »
Pour illustrer mes propos, je cite les
cas récents :
Hélas ! Le régime en place, non content de
bâillonner les Centrafricains au cours du fameux « Forum de Réconciliation de
Bangui », s’est en outre permis d’imposer des élections mal préparées
et
inopportunes, connaissant par avance les résultats et les conséquences
désastreuses et suicidaire .Madame Catherine SAMBA-PANZA s’emploie dans des
manœuvres dilatoires pour se maintenir au pouvoir.
Elle rejette la décision des Centrafricains qui
ont exprimé un « non » massif au Forum pour aller aux élections hâtives sans
désarmement sur l’ensemble du territoire national. C’est pourquoi, cette
tentative ne peut être qu’un mépris, déniant toute intelligence à ceux qui
n’acceptent pas
les pratiques insolentes et mafieuses de ce régime. Le
calendrier des élections proposé par le régime n’est qu’une illustration de ses
nombreuses incohérences.
Comment peut-on organiser des élections sur une
partie du territoire national, alors qu’une élection nationale doit se tenir sur
l’ensemble du territoire du pays avec l’électorat de tous les centrafricains en
âge de voter ? Nombreux de nos compatriotes réfugiés et déplacés
internes
sont dans des situations difficiles et ne peuvent s’exprimer
librement, Quelle démocratie le régime veut-il apprendre à son peuple
?
Pire, le régime de transition parle d’élection
partielle, ou seule une partie de la population votera. Cette élection ouvrira
le chemin à de nouvelles contestations. Ce serait sans nul doute la consécration
de son soutien à la partition proposée par certains de nos compatriotes. Les
Centrafricains ne peuvent pas accepter une élection dont le résultat amènera
d’autres conflits et la partition inadmissible de notre
pays.
12 Madame Catherine SAMBA-PANZA ne peut
ôter les droits fondamentaux des Centrafricains au sein même de leur patrie, tel
est le libre choix et la liberté de choisir leur propre destin, sans
contrainte
aucune. Les Centrafricains aimeraient choisir librement leur
Président de
C’est pourquoi, il est indispensable de rechercher
l’union et l’unité du peuple centrafricain. Le pardon, la réconciliation
nationale, l’inclusivité, la démocratie apaisée, doivent demeurer la voie
privilégiée pour la reconquête de la sécurité et de la paix dans notre pays.
Seule une volonté politique ferme, stable, propice à la discussion et au
dialogue permet de décanter les situations les plus complexes et
inextricables.
La crise que vit notre pays nous conduit
inexorablement vers une faillite, d’où l’unité et la cohésion nationale doivent
triompher de la division politique et partisane pour la refondation d’une
Centrafrique Nouvelle.
Les actions de reconstruction de notre pays visent
trois (3) domaines d’intervention majeure et rapide :
a. La
restauration de
b.
L’instauration et la promotion d’un Etat de droit ;
c. La
promotion de la bonne Gouvernance politique, économique et
sociale.
C’est pourquoi, il est bon de retenir un seul
schéma : le départ de Madame Catherine SAMBA-PANZA et de son Gouvernement pour
leur manquement à la mise en œuvre de la feuille de route de
Par contre, le CNT ayant accompli sa part
de mission et acquis une expérience de gestion parlementaire en périodes de
crises, doit poursuivre avec son président, sa contribution aux actions de
relèvement
du pays.
Chers compatriotes, la crise est profonde. Nous
savons tous que c’est à travers un système abject de management, basé sur le
mépris, la jalousie, le clanisme, le régionalisme, la frustration, la haine et
la vengeance que
C’est pourquoi, j’invite fraternellement, en tant
que Centrafricain qui aime ses compatriotes et son pays, toutes les forces
vives de la nation de tout bord et de toute origine ethnique et religieuse
à s’associer à cette volonté de paix et de réconciliation pour le bien de
pour nous sortir de l’impasse.
Le rétablissement de la sécurité, de l’ordre, de
la paix sur l’ensemble du territoire, et la stabilité socioéconomique et
politique implique le vrai dialogue politique inclusif, la justice et l’équité,
l’état de droit, la promotion et la protection des droits de l’homme et
l’intervention humanitaire. Ce sont là des actions préalables à la
préparation des élections inclusives libres, transparentes, démocratiques et
apaisées.
Que DIEU bénisse
Fait à Paris le, 05 Août 2015
Elie
Doté
Ancien Premier Ministre, Ancien Président de
l’Assemblée Nationale.