Elections
présidentielle et législatives reportées : échéance
à la fin du mois de décembre avec un glissement début
2016 ?
_________________________________
Centrafrique
: la présidentielle reportée à décembre
Samedi
17 Octobre 2015 - 15:38 - adiac-congo.com
Comme
pressenties, les élections présidentielles et législatives initialement prévues
pour le 18 octobre, ont été bel et bien reportées à décembre prochain
voire début 2016, indique une source gouvernementale.
« L’idéal serait au mieux de
faire le premier tour fin décembre 2015 et la période de vérification et des
contestations éventuelle en 2016 », a fait savoir Saïd Paguendji,
porte-parole du gouvernement, précisant que le pouvoir en place de transition
restera aux commandes du pays jusqu’à la tenue de la
présidentielle.
L’annonce
intervient alors qu’un regain de violence a surgi à Bangui sur fond de conflit
inter-religieux, et que les autorités de transition ne savent pas à quel
saint se vouer pour sortir le pays d’une crise survenue après un coup
d’Etat.
La
semaine dernière, après une intrusion d’hommes armés, une personne a trouvé la
mort et dix autres ont été blessées au quartier musulman PK5 de Bangui. Des
milliers d’habitants ont fui le quartier et un calme précaire régnait dans la
capitale. Ces derniers ont lancé des attaques contre le PK5 repoussées par des
musulmans armés.
Ces
affrontements ont fait au moins un mort et près de 10 blessés, selon une source
hospitalière. Dans les deux cas, c’est l’assassinat d'un musulman dans le
quartier du PK-5 qui a été à l'origine des heurts.
C’est
le meurtre d’un usager de vélo-taxi qui a servi de détonateur à cette
nouvelle explosion de violences dont la capitale centrafricaine est coutumière
depuis deux ans.
Actuellement,
un dixième de la population centrafricaine, soit environ 460 000 personnes,
serait actuellement réfugiée à l’étranger, principalement au Cameroun, au Tchad,
en République Démocratique du Congo et au
Congo-Brazzaville.
Les
violences qui ont éclaté en RCA rappellent que le désarmement du pays demeure un
préalable à l’organisation de nouvelles élections.
Lundi
dernier, la présidente de transition centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a
entamé des concertations avec les « forces vives de la nation »
sur la situation sécuritaire et le choix de nouvelles dates de
scrutins.
Yvette
Reine Nzaba
_____________________________________________
Par
RFI Publié le 17-10-2015
Dépouillement
du vote du second tour de l'élection présidentielle du CNT, le 20 janvier 2014 à
Bangui.AFP PHOTO / Eric FEFERBERG
En
Centrafrique, les élections n'auront définitivement pas lieu le 18 octobre,
comme cela était initialement prévu. Les autorités évoquent une échéance à la
fin du mois de décembre avec un glissement début 2016.
Aucun
chronogramme officiel n'est encore dévoilé par l'autorité nationale des
élections. Les dates murmurées en coulisse évoquent un premier tour des
élections présidentielles avant la fin du mois de décembre, ce qui permettrait
de boucler le processus électoral en janvier 2016. Le porte-parole du
gouvernement Dominique Said Paguindji assure qu'il ne s'agit absolument pas
d'une troisième
transition.
« Il
y aura un petit glissement de quelques jours sur le mois de janvier 2016 et pour
cela, on n'a pas besoin de demander une prolongation de la transition,
dit-il au micro de RFI. On n'a pas besoin pour cela de modifier la Charte
constitutionnelle. D'ailleurs, les dispositions pertinentes de la Charte
constitutionnelle autorisent les autorités de la transition à rester en place
jusqu'à l'installation des nouvelles autorités régulièrement
élues. »
D'ailleurs
Blaise Fleury Otto, avocat et président de la commission loi au Parlement ne
note pas de problèmes légaux qui empêcheraient le gouvernement de transition de
rester en place le temps que de nouvelles autorités soient élues, si et
seulement si le processus électoral est amorcé avant la fin de l'année. La
communauté internationale devrait valider sur le principe ce débordement sur
2016, si la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) donne
son accord, confie un diplomate à RFI
_______________________________________________
Centrafrique
: la présidentielle reportée à décembre ?
Par
Vincent Duhem, jeuneafrique.com
- 16 octobre 2015 à 18h01
Initialement
prévues le 18 octobre, les élections présidentielle et législatives sont une
nouvelle fois reportées. Une nouvelle date doit bientôt être fixée.
Et
si c’était le dernier report ? D’abord fixées en février, puis en juin, les élections
présidentielle et législatives en Centrafrique n’auront pas lieu le 18 octobre,
dernière date prévue. Sous pression de la communauté internationale,
les autorités de la transition travaillent à l’établissement d’un nouveau
chronogramme. Les toutes dernières discussions semblent converger vers
l’organisation du référendum constitutionnel et du 1er tour en décembre (les
dates du 6 et du 13 sont à l’étude). Le second tour se
tenant début 2016, probablement le 17 janvier.
Avant
de valider ce chronogramme, Bangui doit s’assurer que les chefs d’État de la
Communauté des États d’Afrique Centrale (Ceeac) prolongent de quelques semaines
la transition, qui doit s’achever le 30 décembre. Et que l’Autorité nationale
des élections (ANE) l’accepte. Le 9 octobre, son président Dieudonné Kombo-Yaya, avait
claqué la porte de l’instance dénonçant la pression des autorités et des
partenaires pour que les élections soient organisées avant la fin de
l’année.
Dans
un mémorandum, il a indiqué que l’ANE avait proposé d’organiser le
référendum le 13 décembre, le premier tour des élections couplées le 27 décembre
et le 2ème tour le 07 février 2016.
« Nous ne pouvions faire autrement. Tenter de réduire encore ces délais
serait contre productif », écrit-t-il. Sa démission avait succédé à
celle de son vice-président Godefroy Mokamanédé, qui avait quitté l’ANE il
y a un mois et demi.
Tentatives
de déstabilisation
Si
l’enregistrement des électeurs est un succès, avec un taux de près de 90%,
organiser des élections avant la fin de l’année demeure un défi immense. Outre
les difficultés purement techniques, la sécurisation du scrutin reste
incertaine tant le nombre d’acteurs (politiques et militaires) souhaitant
retarder le processus est grand.
Dans
ce contexte, le retour au premier plan de Noureddine Adam inquiète la
communauté internationale. Le 14 octobre, le représentant en RCA de
la Ceeac s’est rendu à Kaga Bandoro pour rencontrer l’ex-numéro deux de la
Séléka. Ce dernier lui a réaffirmé qu’il souhaitait qu’une troisième transition
voit le jour, qu’il était opposé à l’organisation d’élections en 2015 et qu’il
ferait tout pour les gêner.
Les
tensions communautaires restent également fortes. Le 15 octobre, des
affrontements ont éclaté dans le quartier PK5 de Bangui à la suite de la
mort d’un jeune musulman qui a été tué par des individus supposés anti-balaka.
« Ceux-ci ont ensuite lancé des attaques contre le PK-5 repoussées par des
musulmans armés », a expliqué à l’AFP une source militaire. Ces
violences, accompagnées de tirs nourris ont fait fuir des milliers d’habitants
vers d’autres quartiers de la capitale centrafricaine.