Election
en République Centrafricaine : un chronogramme présenté ce jour 19 juin
2015 prévoit des scrutins (référendum constitutionnel, élections présidentielle
et législatives groupées) dès octobre 2015.
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Par
Christian
PANIKA | AFP – 19 juin 2015 19h25
Les autorités de transition
centrafricaines ont annoncé vendredi un ambitieux calendrier électoral, avec une
présidentielle fixée au 18 octobre, dans un pays qui peine à se relever des
violences intercommunautaires de 2013-2014.
Il s'agit du troisième
report de ce scrutin initialement prévu en novembre 2014 dans cette ex-colonie
française plongée dans la plus grave crise de son
histoire.
Selon le nouveau
calendrier rendu public à la radio nationale, proposé par l'Autorité nationale
des élections (ANE) et validé par le Comité stratégique de suivi des élections,
le premier tour des législatives et de la présidentielle est fixé au 18 octobre
et l'éventuel second tour de ces deux scrutins au 22
novembre.
C'est juste au sortir
de ces échéances cruciales que le pays recevra la visite du pape François: le
souverain pontife se rendra en Ouganda et en Centrafrique du 27 au 29 novembre,
pour son premier voyage en Afrique, a annoncé vendredi le
Vatican.
Avant les élections,
le régime centrafricain de transition prévoit un référendum constitutionnel le 4
octobre, a déclaré à la radio Adrien Poussou, conseiller en communication du
Premier ministre.
- Recensement
électoral dès juin -
Le recensement
électoral doit, lui, débuter dès le 27 juin et être achevé le 27 juillet, dans
un pays où les infrastructures routières sont pourtant dans un état déplorable
et où des bandes armées sévissent toujours dans certaines
régions.
Jusqu'ici, il était
prévu que les élections soient organisées au plus tard à la
mi-2015.
Mais, face à la
situation sécuritaire et au manque de fonds, un forum de réconciliation
nationale avait demandé le 11 mai le report des élections. Ce report avait été
sollicité en dépit des demandes insistantes de la communauté internationale pour
un retour rapide à la normalité constitutionnelle à Bangui.
Les exactions commises
par
Ces violences ont
conduit à l'intervention militaire de
Ce calendrier très
serré s'annonce d'ores et déjà comme une gageure et laisse sceptiques de
nombreux acteurs politiques centrafricains, face au délabrement de
l'administration, qui a cessé d'exister dans certaines zones du pays, et aux
déplacements massifs de populations provoqués par les
violences.
- 'Pistolet sur la
tempe' -
Pour que les scrutins
se tiennent dans des conditions correctes, il faut également que les bandes
armées soient neutralisées.
Aussi, une des clés du
problème pour ce pays qui vit sous perfusion de l'aide internationale est le
financement non seulement des élections, mais aussi du programme DDR
("Désarmement, démobilisation, réinsertion") des anciens
combattants.
"Le verrou était le
"DDR". Sans "DDR", rien ne se passera", expliquait fin mai à l'AFP Anicet
Dologuélé, un des favoris de la présidentielle, ancien Premier ministre sous
Ange-Félix Patassé (président de 1993 à 2003), en se félicitant que les groupes
armés aient majoritairement signé le programme "DDR" en mai lors du forum de
Bangui.
Mais le financement de
ce programme n'est encore ni chiffré ni même acquis.
"Il faudra aussi
s'assurer de la libre circulation des populations, pas seulement des candidats.
Si on n'a pas ça, les gens ne pourront s'inscrire sur les listes électorales,
aller aux meetings ou aller voter", souligne un autre favori de la
présidentielle, Martin Ziguelé, également ancien Premier ministre de
Patassé.
"On ne vote pas avec
un pistolet sur la tempe. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, on
risque d'avoir un président mal élu et c'est justement ce qu'il faut éviter si
on ne veut pas repartir pour 10 ans d'instabilité", selon une source
politique.
"Il faudrait plutôt,
ajoute-t-elle, tabler sur un référendum constitutionnel en décembre et une
élection en mars".
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France
24, 19/06/2015
Les
autorités de transition centrafricaines ont annoncé, vendredi 19 juin, un
ambitieux calendrier électoral, avec une présidentielle fixée au 18 octobre,
dans un pays qui peine à se relever des violences intercommunautaires de
2013-2014.
Il
s'agit du troisième report de ce scrutin initialement prévu en novembre 2014
dans cette ex-colonie française plongée dans la plus grave crise de son
histoire.
Selon
le nouveau calendrier rendu public à la radio nationale, proposé par l'Autorité
nationale des élections (ANE) et validé par le Comité stratégique de suivi des
élections, le premier tour des législatives et de la présidentielle est fixé au
18 octobre et l'éventuel second tour de ces deux scrutins au 22
novembre.
Auparavant,
le régime de transition prévoit un référendum constitutionnel le 4 octobre, a
déclaré à la radio Adrien Poussou, conseiller en communication du Premier
ministre. Le texte définitif du projet de nouvelle Constitution, ainsi que le
code électoral, doivent d'ici là être prêts.
Un
calendrier qui laisse sceptique de nombreux acteurs
politiques
Le
recensement électoral doit lui débuter dès le 27 juin et être achevé le 27
juillet, dans un pays où les infrastructures routières sont pourtant dans un
état déplorable et où des bandes armées sévissent toujours dans certaines
régions.
Jusqu'ici,
il était prévu que les élections soient organisées au plus tard à la mi-2015.
Mais, face à la situation sécuritaire dans une partie du pays et au manque de
fonds pour organiser les scrutins, un forum de réconciliation nationale avait
demandé le 11 mai le report des élections, en prenant acte de l'impréparation
des autorités de transition. Ce report avait été sollicité en dépit des demandes
insistantes de la communauté internationale pour un retour rapide à la normalité
constitutionnelle à Bangui.
Ce
calendrier aussi serré s'annonce d'ores et déjà comme une gageure et laisse
sceptiques de nombreux acteurs politiques centrafricains, face au délabrement de
l'administration, qui a cessé d'exister dans certaines zones du pays, et aux
déplacements massifs de populations provoqués par les
violences.
Avec
AFP
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Centrafrique
: l’élection présidentielle aura-t-elle lieu le 18 octobre?
Par
Vincent Duhem
Les
autorités de transition en Centrafrique ont fixé vendredi la tenue de l'élection
présidentielle au 18 octobre.
Ce
dernier a fixé le premier tour de la présidentielle au 18 octobre, le second
étant organisé le 22 novembre, soit plus d’un mois après. Avant cela, un
référendum constitutionnel doit se tenir le 4 octobre. Le recensement est censé
débuter le 27 juin et s’achever un mois plus tard. Il a été décidé que les
réfugiés voteraient eux aussi.
Centrafrique : une présidentielle d’accord, mais quand et comment
?
Officialisé
vendredi, ce calendrier laisse en tout cas perplexe un certain nombre
d’observateurs qui ne seraient pas étonnés par un nouveau report. « Il est très
ambitieux et ne supportera aucun imprévu », estime un diplomate en poste un
Bangui. « C’est intenable, le budget n’a été bouclé qu’à 50 % », poursuit
un proche conseiller de
La
présidente de transition pousse pourtant pour que les élections soient
organisées avant la fin de l’année 2015. Certaines sources avancent même qu’elle
aimerait que tout soit réglé avant la visite du pape François en Centrafrique. Or, le
souverain pontife est attendu le 30 novembre…
Et
notre diplomate de conclure : « C’est une décision politique pour sortir en
beauté. Mais il y a de gros risques que les élections soient bâclées si elles se
tiennent avant 2016. »