Ils
se mobilisent pour la République Centrafricaine. Le Pape François
aussi.
Gabriel
NISSIM,président de l’Acat,Nicolas TRUELLE,directeur général d’Apprentis
d’Auteuil, Guy AURENCHE,président du CCFD-Terre solidaire, P. Emmanuel
MEAUDRE,1er assistant, congrégation du Saint-Esprit,François FAYOL, président de
la Délégation catholique pour la Coopération, Véronique FAYET, présidente du
Secours catholique-Caritas France
OPINION
d’associations qui s’engagent pour la Centrafrique « Nous devons rester
mobilisés ! »
La
croix.com - 12/10/15 - 10 H 50
- Mis à jour le 12/10/15 - 10 H
52
Entre
le 4 et le 11 mai dernier, lors du forum de Bangui, près de six cents
personnes venues de toutes les régions de Centrafrique se sont réunies pour
débattre de la situation et de l’avenir du pays. Plusieurs résolutions fortes se
sont dégagées des discussions. Parmi elles, la volonté d’un « renouveau
politique » par l’organisation d’élections libres et la levée du
gouvernement de transition. Poussées également par la communauté internationale,
ces élections doivent avoir lieu avant le 31 décembre 2015, date de fin du
mandat pour le gouvernement de transition.
Pourtant,
la récente reprise des violences et des pillages menace ces perspectives. Alors
que la situation revenait doucement au calme depuis un an, le territoire s’est à
nouveau embrasé à la fin du mois de septembre 2015. Les exactions
perpétrées une fois de plus au nom de revendications communautaires ont nourri
le discours d’opposants politiques au gouvernement de transition appelant à la
démission de la présidente Catherine Samba-Panza et au départ des forces
françaises et onusiennes déployées sur place. Cette reprise des violences
aggrave une situation humanitaire déjà très préoccupante dans la majeure partie
du territoire :
en juillet 2015, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des
Nations unies (Ocha) recensait plus de 460 000 déplacés dans le pays et
plus de 400 000 réfugiés dans les États voisins. Les violences de ces
derniers jours ont entraîné le déplacement de près de 30 000 personnes en
deux jours à Bangui. Dans ces conditions, le recensement pré-électoral en cours
a de fortes chances d’être très incomplet et tous les citoyens ne seront donc
pas appelés à voter.
Toutefois,
décaler les élections n’est pas non plus sans danger. Les Centrafricains veulent
en finir avec la transition et la communauté internationale tient au respect du
calendrier fixé pour la fin de la transition. Reportées ou non et sans être une
solution miracle, les élections restent une étape nécessaire à la sortie de
crise puisqu’elles doivent permettre de poser les bases d’un État républicain,
démocratique et stable.
Cet
objectif, très ambitieux, ne sera possible qu’avec une mobilisation
internationale massive en amont, mais également en aval des élections afin de
soutenir la population dans ses efforts pour la paix et la cohésion sociale.
Malgré les efforts financiers, humains et techniques qui ont été faits, l’appui
financier de la communauté internationale est, à l’heure actuelle, largement
insuffisant pour reconstruire le pays.
La
conférence des donateurs de la Républicaine centraficaine (RCA), réunie fin mai
2015 à Bruxelles, n’a recueilli que 280 millions d’euros d’engagements
alors que l’Ocha estimait les seuls besoins humanitaires à 565 millions
d’euros.
Afin
d’aider la Centrafrique à s’inscrire dans une paix durable, la communauté
internationale doit donc poursuivre son engagement et rester mobilisée en
fournissant une aide proportionnée et adaptée à la complexité de cette crise.
Au-delà des actions d’urgence, il ne faut donc pas sous-estimer l’importance de
la sécurisation du territoire par l’appui au développement d’une armée et d’une
police nationale républicaine.
De
même, la restauration des services de l’État est essentielle dans des secteurs
prioritaires tels que la justice, l’éducation ou la santé. Beaucoup de ces
services ayant été totalement désorganisés durant la crise, leur relance est
urgente pour pallier les conséquences d’années à vide sur la jeunesse et donner
un nouvel élan à l’économie ainsi que la vie politique du
pays.
En
ce qui concerne la société civile locale, elle doit poursuivre ses actions en
matière de relance du développement et du renforcement de la cohésion sociale.
Les initiatives locales sont en effet de plus en plus nombreuses :
ainsi, dans certains quartiers de Bangui, des jeunes leaders remettent en place
des activités socio-économiques et culturelles auprès des différentes
communautés locales dans le but de recréer de la cohésion et de la mixité
sociale.
Les
organisations de la société civile française doivent elles aussi rester
mobilisées auprès des communautés et des organisations
centrafricaines.
Le
pape François apporte son soutien
C’est
ce peuple centrafricain en marche pour son avenir que le pape François viendra
rencontrer et soutenir le 29 novembre prochain à Bangui. Son engagement
personnel en faveur des plus pauvres et de ceux qui souffrent nous invite tous
(communauté internationale, États, organisations internationales, associations
humanitaires et de développement, etc.) à rester mobilisés pour ce peuple et à
continuer de le soutenir dans la reconstruction de la
Centrafrique.
Gabriel
NISSIM, président de l’ACAT Nicolas TRUELLE, directeur général d’Apprentis
d’Auteuil Guy AURENCHE, président du CCFD-Terre Solidaire Père Emmanuel MEAUDRE,
1er assistant, congrégation du Saint Esprit François FAYOL, président de la
Délégation Catholique pour la Coopération Véronique FAYET, présidente du Secours
Catholique-Caritas France