Les élections en
Centrafrique pourraient "ne pas se tenir", avertit le président
gabonais
AFP -14 septembre 2015
Le président gabonais
Ali Bongo Ondimba (G) et son homologue centrafricaine Catherine Samba Panza (D)
Le président gabonais
Ali Bongo Ondimba a mis en garde lundi contre le "risque" que les élections ne
puissent pas être organisées en Centrafrique, soulignant les efforts qui restent
à faire dans ce pays, notamment financiers.
Après deux reports,
les autorités de transition en Centrafrique ont fixé la tenue des élections
présidentielle et législatives au 18 octobre, mais le pays peine à se relever de
décennies de troubles incessants ayant abouti en 2013-2014 à des violences
intercommunautaires sans précédent.
"Il y a un risque
effectivement que les élections ne puissent pas se tenir", a estimé M. Bongo,
interrogé sur la possibilité d'un nouveau report du scrutin, à l'issue d'une
rencontre à Paris avec le président François Hollande.
"C'est toute la
question du soutien aux élections, notamment la question financière", a souligné
le président du Gabon, qui assure actuellement la présidence tournante de la
Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (Ceeac).
L'organisation
régionale a annoncé mi-août le report de la fin de la transition politique, du
17 août au 30 décembre, sans préciser si les élections se tiendraient ou non à
la date prévue.
"C'est un report qui
est embêtant, on aurait vraiment préféré passer cette période là", a déclaré Ali
Bongo, en soulignant "les efforts que nous devons tous faire, nous d'abord en
tant qu'Africains - notamment les pays de la sous-région qui avons toujours
soutenu la Centrafrique - et la communauté internationale pour que les élections
puissent se tenir."
"C'est très important
pour la stabilité de ce pays, c'est très important pour la stabilité
sous-régionale", a-t-il insisté.
Lors de leurs
échanges, MM. Bongo et Hollande ont "marqué leur attachement à la tenue
d'élections nationales crédibles et transparentes" en Centrafrique, selon un
communiqué de l'Elysée.
Ils se sont aussi
"félicités de l'amélioration graduelle de la situation sécuritaire et de la
baisse du nombre de déplacés intérieurs dans ce pays", ajoute la présidence
française.
Le renversement en
mars 2013 du président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane,
la Séléka, a plongé l'ex-colonie française, déjà très instable, dans l'une des
pires crises depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse
entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont le pays peine
toujours à se relever