Mahamat
Kamoun répond aux conseillers nationaux, 22 octobre 2015
Radiondekeluka.org
- vendredi 23 octobre 2015 07:39
Le chef du Gouvernement de Transition, Mahamat Kamoun, a répondu ce jeudi 22
octobre 2015 aux préoccupations des représentants du peuple sur les questions
fondamentales de l’heure : l'insécurité qui prévaut dans le pays, la tenue
des élections présidentielle et législatives prévu pour la fin de l'année 2015
ainsi que la question de la justice.
Répondant
aux préoccupations des parlementaires, le Premier ministre Kamoun a
d’abord regretté les évènements du 26 septembre qui, ne sont autres qu’une
tentative de prise de pouvoir par les armes. Mahamat Kamoun a rassuré que
des dispositions ont été prises pour protéger certains lieux stratégiques. Il a
indiqué que le niveau de la situation d’insécurité dépasse le niveau des forces
intérieures de défense.
Sur
le plan du réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA), M. Kamoun
a expliqué que le Gouvernement de transition est tenu au respect du mandat du
conseil de sécurité de l’ONU relatif à l’embargo sur les armes à destination de
la République Centrafricaine.
A
propos du Désarmement-démobilisation-réinsertion (DDR) des ex-combattants, le
chef du Gouvernement de Transition a souligné que l’échec observé dans les
opérations précédentes, a suscité la méfiance chez les donateurs qui ont
souhaité changer de stratégie.
Au
sujet du désarmement forcé exigé par les parlementaires nationaux, les risques
sont non-mesurables, selon le Premier ministre. « Nous faisons face à
des groupes extrémistes. Les forces internationales multiplient les stratégies
pour mieux maîtriser la situation », a-t-il
expliqué.
Sur
le chronogramme électoral, Mahamat Kamoun a souligné qu'il ne
relève pas de sa responsabilité de communiquer une date aux représentants du
peuple. Il a confirmé que les opérations ont largement avancé et sont en phase
d’élaboration des fichiers électoraux. Le gouvernement veillera à ce que le code
électoral soit appliqué. « Nous ferrons tout pour que le référendum et
le 1er tour aient lieu d’ici fin 2015. Le 2nd tour en début 2016 », a
indiqué Mahamat Kamoun.
Au
sujet du vide constitutionnel, il est possible que l’actuelle transition glisse
légèrement sur janvier 2016 sans davantage de commentaires, a montré le chef du
Gouvernement. La Minusca travaille en ce moment à un plan de sécurisation de ces
scrutins a-t-il ajouté. Ce plan impliquera les casques bleus, la Sangaris, les
forces de l'ordre et de sécurité intérieures (gendarmes, policiers), et peut
être des jeunes des groupes d’auto-défense.
Sur
le plan judiciaire, le Premier ministre a fait savoir que plusieurs enquêtes
sont ouvertes, notamment sur l’assassinat du jeune conducteur de moto-taxi à
l’origine des troubles du 26 septembre à Bangui, la tentative du coup de force,
l’évasion des prisonniers de la maison carcérale de Ngaragba et les déclarations
appelant au trouble. Le parquet est en train de rassembler les preuves. Un appel
à témoins a même été lancé par M. Kamoun.
Concernant
les accusations l’impliquant dans la tentative du coup d’état manqué à
Bangui, Mahamat Kamoun a sourit et a décliné sa responsabilité…
Parlant
de la double démission du vice-président et du président de l’Autorité Nationale
des Elections (ANE), le Premier ministre a déclaré prendre acte, car
« Ils sont libres de tout mouvement », a-t-il mentionné
relevant que le gouvernement a pris des mesures urgentes pour combler le vide et
continuer la mission…
L’exécutif,
selon les représentants de la nation, a largement montré ses limites en matière
de restauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire, de lutte contre
l’impunité, de réarmement et du redéploiement des Forces armées centrafricaines
(FACA), de désarmement des milices, mais aussi de l’impuissance de la Mission
onusienne à faire appliquer les résolutions telles que défini par le conseil de
sécurité des Nations Unies.
Les conseillers nationaux avaient recommandé qu'en cas de réponses non satisfaisantes, ils ne lésineraient pas à demander en urgence un remaniement ministériel.