Centrafrique:
l'envoyé de l'ONU, Zeid
Ra'ad Al Hussein,
pour
une action "bien plus robuste" contre les milices
BANGUI
- Le Haut Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a appelé
vendredi à Bangui à une approche "bien plus robuste" contre les groupes armés
qui, dans plusieurs régions de Centrafrique, continuent de commettre de nombreux
crimes en toute impunité.
"Je
pense qu'il faudrait une approche bien plus robuste envers ces groupes armés,
afin qu'ils commencent à comprendre qu'ils ne peuvent impunément bafouer l'état
de droit quand, où et comme ils le souhaitent", a-t-il déclaré dans une
déclaration à la presse dans la capitale centrafricaine.
"Les
dirigeants les plus connus, qui ont tant de sang sur les mains, ne sont ni
arrêtés, ni poursuivis, ni jugés, ni condamnés", a-t-il constaté, avant
d'appeler au renforcement de la Mission des Nations unies (Minusca) en
Centrafrique afin quelle puisse "faire un usage plein et entier du mandat fort
du Chapitre 7 qui lui a été conféré par le Conseil de
sécurité".
"Les
Etats qui ont promis mais pas encore fourni le total des contingents militaires
et policiers aux forces de maintien de la paix de l'ONU, ni les équipements
vitaux comme les hélicoptères d'attaque, devraient intensifier leurs efforts car
ils font cruellement défaut", a ajouté M. Zeid.
Selon
lui, "le désarmement devrait être une priorité absolue. Les criminels et
meurtriers notoires doivent être traduits en justice, quel que soit le groupe
auquel ils appartiennent".
Mais,
a-t-il poursuivi, "pour que cela arrive, il faut que les gouvernements présents
et futurs et leurs soutiens internationaux, dont ma propre organisation,
accroissent leurs efforts pour mettre en place une justice qui
fonctionne".
La
Minusca, composée de contingents d'une dizaine de pays, dispose actuellement de
quelque 9.200 militaires et 1.580 policiers, ainsi que de personnel
civil.
Mais
les principales milices, les anti-balaka (chrétiens) et l'ex-Séléka (ancienne
rébellion musulmane), contrôlent des zones entières dans les régions du centre,
l'est et du nord-est. Elles s'y affrontent sporadiquement, provoquant un cycle
incessant de représailles, de violences envers les civils et de déplacements
forcés des populations.
Le
renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la Séléka a plongé
l'ex-colonie française, déjà très instable, dans sa plus grave crise depuis son
indépendance en 1960, déclenchant des tueries de masse entre communautés
musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014, dont elle peine toujours à se
relever.
Source :
vendredi, 04 septembre 2015 17:37 -
http://www.aps.dz/monde/28066-centrafrique-l-envoy%c3%a9-de-l-onu-pour-une-action-bien-plus-robuste-contre-les-milices