Radio
Ndéké Luka - mardi 25 août 2015 13:06
Le
gouvernement centrafricain a annoncé l'ouverture d'une enquête sur les
événements de Bambari. Déclaration faite ce 25 août 2015 par le porte parole du
gouvernement centrafricain,
Dominique Saïd Paguindji - ministre en charge de la sécurité
publique, 6 jours après les violences inter-communautaires dans la
localité.
« Le
gouvernement centrafricain condamne les actes de violence qui ont été perpétrées
à Bambari et lance un appel au calme et à la retenue », a
déclaré le porte parole du gouvernement qui précise que pour éviter un regain de
tension dans la région, des dispositions ont été prises. Il s'agit entre
autres,
« des discussions ouvertes avec les différents belligérants engagés dans ce
conflit ; l'ouverture d'une enquête pour faire toute la lumière sur les
violences de Bambari en demandant à l'UPC de se désengager de la position
qu'elle occupe actuellement au niveau de LaPago pour revenir après le pont afin
de faciliter le retour des personnes déplacées dans leurs lieux de
résidences ».
Le 21 août déjà, un habitant de Bambari
joint par Radio Ndeke Luka avait, au nom des populations de Bambari, demandé à
ce que le général Ali
Ndarass de l'UPC ainsi que ses complices soient
arrêtées.
« si Ali
Ndarass
n'est pas arrêté, les populations boycotteront le processus électoral dans la
localité », avait-il précisé.
Nonobstant la visite
éclair des autorités centrafricaines dans cette ville, Bambari, Capitale de la
Ouaka est toujours contrôlée par les éléments de l'UPC du chef rebelle Ali
Ndarass. Toutefois, le calme précaire qui règne depuis hier dans cette ville a
permis à certains habitants qui avaient fui pour se réfugier en brousse à
regagner les sites des déplacés, notamment le Camp de la Minusca et
l'aérodrome de la ville.
C'est depuis le 20 août 2015 que Bambari est
plongée dans une spirale de violences après l'assassinat sur l’axe
Bambari-Simbolo d'un jeune musulman par des individus armés assimilés aux
anti-balaka. Une situation qui s'est soldée par une douzaine de personnes tuées
ainsi que plusieurs autres blessés parmi lesquels deux humanitaires du Comité
international de la croix rouge.
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République
centrafricaine : au moins 15 morts dans des violences
intercommunautaires.
Les
affrontements intercommunautaires qui ont éclaté la semaine dernière à Bambari
(Centre) ont repris ce week-end, faisant au moins 15 morts et 20 blessés a
indiqué hier la gendarmerie locale. Vendredi, un premier bilan faisait état de
10 morts et 5 blessés dans les violences de la veille.
«Des
tirs nourris d’armes automatiques ont été entendus dimanche vers 19h dans les
quartiers non musulmans, faisant fuir des milliers d’habitants en brousse», a
affirmé un responsable de la gendarmerie sous le couvert de l’anonymat. Selon
cette source, les tirs provenaient de jeunes musulmans et d’ex-rebelles séléka
et «visaient des positions tenues par les miliciens anti-balaka »,
majoritairement chrétiens. Au total, les violences «ont déjà fait au moins 15
morts et plus de 20 blessés d’après un bilan encore provisoire et qui pourrait
bien s’alourdir», d’après la même source.
«Devant
l’ampleur des tirs, des Casques bleus de la Mission des Nations unies en
Centrafrique (Minusca) et les forces de sécurité et de défense intérieures ont
effectué des tirs de sommation pour séparer les deux camps», a ajouté le
responsable de la gendarmerie.
Jeudi,
des violences ont éclaté après la mort d’un jeune musulman tué par des miliciens
anti-balaka dans les environs de Bambari, déclenchant un cycle de représailles
entre communautés chrétienne et musulmane. Le renversement en mars 2013 du
président François Bozizé par une rébellion à dominante musulmane, la Séléka, a
plongé cette ex-colonie française dans une grave crise, déclenchant des tueries
de masse entre communautés musulmane et chrétienne (notamment les milices
anti-balaka).
Chassée
du pouvoir en janvier 2014 par une intervention militaire internationale
(française et onusienne), l’ex-coalition rebelle séléka a installé son
état-major à Bambari, depuis lors régulièrement secouée par de nouvelles
violences intercommunautaires.
Par
ailleurs, Bertin Béa, secrétaire général du parti de l’ex-président
centrafricain François Bozizé, arrêté le 15 août puis libéré jeudi par ses
militants, a regagné volontairement son lieu de détention à Bangui, a indiqué
hier une source proche du parquet. «Le secrétaire général du Kwa Na Kwa (KNK),
Bertin Béa, a regagné son lieu de détention à la section recherches et
investigations» de la gendarmerie, a déclaré la source. Bertin Béa, arrêté le 15
août alors qu’il allait prendre un vol pour Paris, a été libéré jeudi dernier
par des militants qui ont attaqué le tribunal de Bangui.
Bertin
Béa a annoncé le 7 août la candidature de François Bozizé à la présidentielle
d’octobre 2015. Ce dernier est objet de sanctions onusiennes pour son soutien
aux milices anti-balaka, responsables de nombreuses exactions comme
l’ex-rébellion séléka au cours des violences intercommunautaires de 2013 et
2014.
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RCA:
les violences intercommunautaires se poursuivent à Bambari
RFI
– 25 août 2015
En
République centrafricaine, les affrontements intercommunautaires se poursuivent
à Bambari, dans le centre du pays. La mort d'un jeune musulman à une trentaine
de kilomètres de la ville, jeudi 20 août, a mis le feu aux poudres. Des jeunes
musulmans s'en étaient pris à des populations chrétiennes. Ces premiers combats
avaient fait plusieurs morts et une dizaine de blessés. Des heurts ont à nouveau
éclaté, dimanche 23 août, en fin d’après-midi, faisant de nouvelles
victimes.
Difficile,
pour le moment, d’établir un bilan définitif. Selon une source au sein de la
gendarmerie locale citée par l'AFP, les affrontements de dimanche soir ont fait
cinq morts et une dizaine de blessés.
Du
côté des ONG, on s’appuie habituellement sur les chiffres donnés par le Comité
international de la Croix-Rouge, mais l’organisation ne travaille plus sur le
terrain depuis qu’un de leurs membres a été poignardé jeudi. Par conséquent,
elle ne donne plus de bilan.
Dimanche,
les affrontements ont
eu lieu dans le quartier de Cetero, en fin d’après-midi. De jeunes musulmans et
des membres de l’ex-Seleka ont échangé des tirs avec des éléments chrétiens,
plus ou moins rattachés aux anti-balaka.
Dans
un premier temps, les combats se faisaient à l’arme blanche, mais selon un
humanitaire contactée par RFI, on entendait, dimanche, des tirs de fusil, de
roquettes et des détonations de grenade.
Toujours
selon cette même source humanitaire, le contingent de la Mission des Nations
unies en Centrafrique (Minusca) est arrivé
quarante minutes après le début des heurts. Les Casques bleus n’ont rien pu
faire pour séparer les deux camps.
Selon
une source religieuse, de nombreux habitants de Bambari ont fui en brousse, de
peur que les groupes armés s’en prennent à nouveau à eux.
Le calme est revenu avec la tombée de la nuit. La tension, ce lundi 24 août, était toujours palpable dans la ville. Seuls quelques coups de feu ont retenti à Bambari. Une délégation ministérielle, venue de Bangui, était sur place pour tenter d'apaiser la situation.