Communication de Alexandre Ferdinand N’GUENDE, Président du Conseil National de Transition, après le drame sécuritaire et humanitaire ravageant plusieurs quartiers du sud-ouest de Bangui
C’est
avec beaucoup de tristesse que nous suivons le drame sécuritaire et humanitaire
qui ravage plusieurs quartiers du sud-ouest de la capitale Bangui, obligeant de
milliers de personnes à trouver refuge dans le secteur sud de la
ville.
D’après
les bilans provisoires, plusieurs personnes ont été tuées par balle ou égorgées
et plus de cent(100) maisons sont incendiées au cours de ces affrontements qui
se poursuivent depuis plusieurs jours.
Devant
la gravité de la situation, le Conseil National de Transition dénonce avec force
cette violence aux relents communautaires et appelle tous les habitants de la
ville de Bangui à la retenue et au calme.
Il
condamne l’attitude des groupes extrémistes qui trouvent toujours des raisons
pour mettre en péril le retour à la paix et à la cohésion
nationale.
Il
indique que rien, absolument rien ne peut justifier de tels actes de violence
dans un contexte où le peuple centrafricain tout entier aspire à la paix, à la
réconciliation entre les communautés et à l’organisation des élections d’ici la
fin de l’année.
Le
Conseil National de Transition a pris son temps pour observer le Gouvernement
dans la gestion de cette crise puisqu’il est de ses prérogatives d’assurer
l’ordre et la sécurité dans le pays.
Mais
le constat est triste et décevant, le Gouvernement a laissé les communautés
s’entre-tuer sans interposition.
Il
n’a pas pris les mesures efficaces pour garantir la sécurité des citoyens et
préserver leurs biens.
Sinon, comment peut-il aujourd’hui expliquer le sombre
bilan que nous connaissons et qui s’évalue à des morts, des maisons d’habitation
de plusieurs familles entièrement détruites, des biens des particuliers pillés
?
Cette
attitude répétée du Gouvernement de ne pas être en mesure de prendre des
décisions adaptées devant les actes de violence est une trahison vis-à-vis du
peuple qui vit sans défense et qui a espoir sur la protection des autorités qui
avaient pourtant prêté serment de leur assurer la sécurité et le bien être
social.
Un
Gouvernement ne dénonce pas les actes de violence, mais il
agit.
Il
doit agir pour rétablir par tous moyens l’ordre et la sécurité. C’est une
mission régalienne dont il ne peut se dérober.
La
transition ne signifie pas la négation de l’Etat.
L’Etat
doit continuer à jouer son rôle de gendarme et de protecteur des
citoyens.
Au
terme de sa concertation de ce jour, le Conseil National de Transition retient
ce qui suit :
1.
Il prend acte de la déclaration de Madame le Chef de l’Etat de Transition en
date du 02 novembre 2015 reconnaissant les limites dans les actions des forces
internationales et donne au Gouvernement un délai d’une semaine en vue du
réarmement des Forces Armées Centrafricaines et leur implication dans les
opérations de pacification du pays ;
2.
Il organisera demain mercredi 04 novembre 2015 à 10 heures, une marche pacifique
en faveur de la paix et pour demander le réarmement des Forces Armées
Centrafricaines ;
3.
Il interpellera le Ministre de la Défense Nationale le mercredi 11 novembre 2015
pour des questions orales sur la sécurité du pays.
Fait
à Bangui le 03 novembre 2015
Pour
le Conseil National de Transition
Le
Président
Alexandre
Ferdinand N’GUENDET