Centrafrique :
l’ONU n’a pas ramené la paix, déplore la présidente
Le
Monde.fr Le 03.11.2015 à 10h38 • Mis à jour le 03.11.2015 à 10h55
Un
soldat de la Minusca patrouille à Bangui en octobre 2015. Crédits : EDOUARD
DROPSY / AFP
L’intervention
de la mission des Nations unies en République centrafricaine n’a pas permis
d’enrayer les violences à Bangui, où 90 personnes ont été tuées depuis la fin
septembre, a déploré lundi la présidente par intérim, Catherine
Samba-Panza.
Le
pape
François, qui doit se rendre
dans la capitale centrafricaine les 28 et 29 novembre, avait laissé entendre
la veille qu’il pourrait renoncer
à cette visite pour des raisons de sécurité.
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fausses promesses et véritable occasion de justice
Cinq
personnes, dont trois femmes, y ont encore été tuées lundi, selon un
coordinateur de SOS Enfants sans frontières, et des dizaines d’habitations
incendiées. Plusieurs centaines de personnes se sont par ailleurs enfuies d’un
quartier attaqué ce week-end
par des habitants de PK5, un secteur musulman de la ville, rapportent des
témoins.
On
ignore la cause de cette attaque, mais il pourrait s’agir de représailles à la
mort de quatre personnes tuées jeudi dans les mêmes circonstances à
PK5.
Nouveau
cycle de violence
Ce
nouveau cycle violences a débuté fin septembre à la découverte du corps d’un
musulman, mais la Centrafrique
a sombré dans le chaos en mars 2013 lorsque les rebelles musulmans de la
Séléka ont pris le pouvoir.
Leurs
exactions leur ont ensuite valu les représailles des milices chrétiennes
anti-Balaka et l’armée
française a dû intervenir
dans le cadre de l’opération Sangaris pour mettre
fin aux massacres.
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des heurts à Bangui font au moins quatre morts
Des
élections présidentielle et législatives censées tourner
la page du conflit devaient avoir
lieu le 18 octobre. Elles ont été reportées au 13 décembre en raison
de la poursuite des violences.
« Des
efforts supplémentaires doivent être
faits pour renforcer
l’action des forces internationales et négocier
la création de bases avancées dans les quartiers pour assurer
la sécurité au niveau local »,
a déclaré la présidente, qui s’adressait à la nation.
Les
casques bleus, a-t-elle poursuivi, doivent agir
de façon vigoureuse afin que « Bangui soit sûre pour les prochains
événements qui sont cruciaux pour le pays. La visite du pape et les élections
doivent être des événements fédérateurs pour le peuple
centrafricain ».
Dix
groupes armés
ont signé un accord de paix en mai qui prévoit leur désarmement, mais
l’optimisme qu’il a suscité est vite retombé. Selon le rapport d’octobre du
Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le conflit a
fait 400 000 déplacés et 440 000 réfugiés.