Abus
sexuels en Centrafrique. Un rapport indépendant critique l'Onu
NATIONS UNIES, 17 décembre
2015 (Reuters) - Les Nations unies et les agences qui en dépendent ont géré de
façon très discutable le dossier des accusations d'abus sexuels sur mineurs
visant des militaires étrangers en République centrafricaine, selon un groupe de
travail indépendant qui a rendu public son rapport jeudi.
Au moins 13 militaires
français de la force Sangaris, deux soldats de Guinée équatoriale et trois de
l'armée tchadienne sont mis en cause dans ces affaires qui se seraient déroulées
entre décembre 2013 et juin 2014.
Le groupe de travail
indépendant, composé de trois membres, critique vivement dans son rapport la
manière dont l'Onu a traité ce dossier et accuse deux hauts responsables des
Nations Unies, notamment le chef de la Minusca, la mission onusienne sur place,
d'avoir abusé de leur autorité.
Les allégations contre les
militaires sont passées de bureau en bureau dans plusieurs services des Nations
unies "sans que personne ne veuille prendre ses responsabilités", affirme le
rapport.
Le secrétaire général des
Nations unies, Ban Ki-moon, a accepté les conclusions du rapport. "J'exprime mon
profond regret de voir que ces enfants ont été trahis par ceux-là mêmes qui
avaient été envoyés pour les protéger", a-t-il dit.
Le parquet de Paris a ouvert
le 7 mai dernier une information judiciaire contre X sur des soupçons de viols
de mineurs par des soldats français en Centrafrique en 2013 et 2014.
(Louis
Charbonneau, Guy Kerivel pour le service français)
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Viols
d'enfants en Centrafrique: l'«échec flagrant» de l'ONU
dénoncé
lapresse.ca
- Publié le 17 décembre 2015
L'opération
française Sangaris, qui n'est pas sous commandement de l'ONU, avait été
déclenchée en 2013 pour stabiliser la situation en Centrafrique, en proie au
chaos et aux violences entre communautés chrétienne et musulmane. PHOTO PACOME
PABANDJI, ARCHIVES AFP
Agence France-Presse
- NATIONS UNIES, New York
Un groupe d'experts
indépendants a dénoncé jeudi un «échec flagrant» de l'ONU dans la gestion des
accusations de viol d'enfants par des soldats français et africains en
République centrafricaine.
«Le résultat final a
été un échec flagrant de la part de l'institution à réagir à ces accusations de
manière significative», souligne le rapport d'un groupe de trois experts présidé
par la juge québécoise Marie Deschamps.
«La manière dont des
agences de l'ONU ont réagi à ces accusations a été entachée de graves défauts»,
ajoute le texte.
Le rapport d'une
centaine de pages, qui était très attendu, fait état de dysfonctionnements au
sein de l'institution internationale, sur place à Bangui ainsi que de la part de
hauts responsables à Genève et à New York après la révélation de
l'affaire.
Il critique en
particulier l'ancien chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (MINUSCA), le
Sénégalais Babacar Gaye, qui a démissionné en août.
Il critique aussi des
responsables de l'UNICEF à Bangui et du Haut commissariat pour les droits de
l'homme de l'ONU pour ne pas avoir transmis les accusations à leurs supérieurs
hiérarchiques, ou ne pas avoir pris assez vite des mesures pour protéger ou
aider les enfants.
«Les informations sur
ces accusations sont passées de bureau en bureau (...) personne ne voulant
prendre la responsabilité de traiter ces graves violations des droits de
l'homme», affirme le rapport.
Dans un long
communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait nommé le
groupe d'experts en juin dernier, a «pris acte des conclusions générales du
rapport» et a promis d'en tirer les conséquences «sans
délai».
Il a exprimé «son
profond regret que ces enfants aient été trahis précisément par les gens envoyés
pour les protéger».
M. Ban rappelle aussi
qu'il revient aux pays dont des Casques bleus fautifs sont originaires de les
sanctionner, ce que «trop souvent», a-t-il dit, ces pays ne font pas ou pas
assez vite.
«Beaucoup restent à
faire, notamment de la part des États membres (de l'ONU) pour éradiquer ces
odieux abus sexuels devenus trop fréquents, par des soldats et des civils de
l'ONU ainsi que par des membres d'autres organisations de maintien de la paix»,
a estimé le Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al
Hussein, dans un communiqué.
La justice française
a entendu début décembre quatre militaires français sur des soupçons de viols
d'enfants en Centrafrique en 2013 et 2014. En tout, 14 soldats français étaient
mis en cause, de même que des militaires de Guinée équatoriale et du
Tchad.
L'opération française
Sangaris, qui n'est pas sous commandement de l'ONU, avait été déclenchée en 2013
pour stabiliser la situation en Centrafrique, en proie au chaos et aux violences
entre communautés chrétienne et musulmane.
L'ONU, critiquée pour
sa gestion de ce scandale, avait ouvert une enquête et a édicté des
recommandations pour améliorer sa réponse à de nombreux cas d'abus ou de
harcèlement sexuels dans ses missions de maintien de la
paix.
La commission
d'enquête externe qui a publié le rapport était présidée par Marie Deschamps,
ancienne juge à la Cour suprême du Canada. Ses deux autres membres étaient
Hassan Jallow (Gambie), procureur du Tribunal international pour le Rwanda, et
Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l'homme en Afrique du
Sud
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Viols
d'enfants en Centrafrique: "échec flagrant" de l'ONU, selon des
enquêteurs
Par AFP – 17 décembre 2015
AFP/AFP/Archives - Un Casque bleu à Bangui, le 13 décembre 2015
Un groupe d'experts
indépendants a dénoncé jeudi un "échec flagrant" de l'ONU dans la gestion des
accusations de viol d'enfants par des soldats français et africains en
République centrafricaine.
"Le résultat final a
été un échec flagrant de la part de l'institution à réagir à ces accusations de
manière significative", souligne le rapport d'un groupe de trois experts présidé
par la juge canadienne Marie Deschamps.
"La manière dont des
agences de l'ONU ont réagi à ces accusations a été entachée de graves défauts",
ajoute le texte.
Le rapport d'une
centaine de pages, qui était très attendu, fait état de dysfonctionnements au
sein de l'institution internationale, sur place à Bangui ainsi que de la part de
hauts responsables à Genève et à New York après la révélation de
l'affaire.
Il critique en
particulier l'ancien chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), le
Sénégalais Babacar Gaye, qui a démissionné en août.
Il critique aussi des
responsables de l'Unicef à Bangui et du Haut commissariat pour les droits de
l'homme de l'ONU pour ne pas avoir transmis les accusations à leurs supérieurs
hiérarchiques, ou ne pas avoir pris assez vite des mesures pour protéger ou
aider les enfants.
"Les informations sur
ces accusations sont passées de bureau en bureau (...) personne ne voulant
prendre la responsabilité de traiter ces graves violations des droits de
l'homme", affirme le rapport.
Dans un long
communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait nommé le
groupe d'experts en juin dernier, a "pris acte des conclusions générales du
rapport" et a promis d'en tirer les conséquences "sans délai".
Il a exprimé "son
profond regret que ces enfants aient été trahis précisément par les gens envoyés
pour les protéger".
M. Ban rappelle aussi
qu'il revient aux pays dont des Casques bleus fautifs sont originaires de les
sanctionner, ce que "trop souvent", a-t-il dit, ces pays ne font pas ou pas
assez vite.
"Beaucoup reste à
faire, notamment de la part des Etats membres (de l'ONU) pour éradiquer ces
odieux abus sexuels devenus trop fréquents, par des soldats et des civils de
l'ONU ainsi que par des membres d'autres organisations de maintien de la paix",
a estimé le Haut commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al
Hussein, dans un communiqué.
La justice française
a entendu début décembre quatre militaires français sur des soupçons de viols
d'enfants en Centrafrique en 2013 et 2014. En tout, quatorze soldats français
étaient mis en cause, de même que des militaires de Guinée équatoriale et du
Tchad.
L'opération française
Sangaris, qui n'est pas sous commandement de l'ONU, avait été déclenchée en 2013
pour stabiliser la situation en Centrafrique, en proie au chaos et aux violences
entre communautés chrétienne et musulmane.
L'ONU, critiqué pour
sa gestion de ce scandale, avait ouvert une enquête et a édicté des
recommandations pour améliorer sa réponse à de nombreux cas d'abus ou de
harcèlement sexuels dans ses missions de maintien de la
paix.
La commission
d'enquête externe qui a publié le rapport était présidée par Marie Deschamps,
ancienne juge à la Cour suprême du Canada. Ses deux autres membres étaient
Hassan Jallow (Gambie), procureur du Tribunal international pour le Rwanda, et
Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l'Homme en Afrique du
sud.
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Abus sexuels en Centrafrique : un rapport dénonce "l'échec flagrant" de l'ONU
©
Pacôme Pabandji, AFP | Des casques bleus rwandais patrouillent à Bangui, en
décembre 2014.
Dernière
modification : 17/12/2015 - france24.com/fr/
Un rapport, publié
jeudi par des experts indépendants, accable la gestion par les Nations unies des
accusations de viols d'enfants en Centrafrique par des soldats français,
équato-guinéens et tchadiens.
Un
groupe d'experts indépendants a dénoncé, jeudi 17 décembre, un "échec flagrant"
de l'ONU dans la gestion des accusations de viol d'enfants par des soldats français et
africains en République centrafricaine.
"La
manière dont des agences de l'ONU ont réagi à ces accusations a été entachée de
graves défauts", souligne le rapport, rédigé par un groupe de trois experts
présidé par la juge canadienne Marie Deschamps. "Le résultat final a été un
échec flagrant de la part de l'institution à réagir à ces accusations de manière
significative."
>> À voir sur France 24 : "À la rencontre de l'homme qui a
recueilli les témoignages"
Le
rapport d'une centaine de pages, qui était très attendu, critique notamment
l'ancien chef de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), le Sénégalais
Babacar Gaye, qui a démissionné en août 2015. Il critique aussi des responsables
de l'Unicef à Bangui et du Haut- Commissariat pour les droits de l'homme de
l'ONU pour ne pas avoir transmis les accusations à leurs supérieurs
hiérarchiques, ou ne pas avoir pris assez vite des mesures pour protéger ou
aider les enfants.
Ban
Ki-moon exprime son profond regret
"Les
informations sur ces accusations sont passées de bureau en bureau (...) personne
ne voulant prendre la responsabilité de traiter ces graves violations des droits
de l'homme", affirme le rapport.
Dans
un long communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui avait nommé
le groupe d'experts en juin dernier, a "pris acte des conclusions générales du
rapport" et a promis d'en tirer les conséquences "sans délai". Il a exprimé "son
profond regret que ces enfants aient été trahis précisément par les gens envoyés
pour les protéger".
>> À lire sur France 24 : "Comment l'enquête sur les
allégations de viols a commencé"
Au moins 13 soldats français, deux équato-guinéens et trois
tchadiens sont impliqués
dans ce scandale portant sur des agissements qui auraient eu lieu entre décembre
2013 et juin 2014. Ban Ki-moon a rappelé qu'il revient aux pays dont ces soldats
sont originaires de les sanctionner, ce que "trop souvent", a-t-il dit, ces pays
ne font pas ou pas assez vite.
La
commission d'enquête externe qui a publié le rapport était présidée par Marie
Deschamps, ancienne juge à la Cour suprême du Canada. Ses deux autres membres
étaient Hassan Jallow (Gambie), procureur du Tribunal international pour le
Rwanda, et Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l'Homme en
Afrique du sud.
Avec
AFP