Centrafrique: une personne tuée par balle dans des affrontements à Bangui, lundi 09/11/2015

 

AFP, 09 novembre 2015 - Au moins une personne a été tuée par balle lundi à Bangui, et plusieurs maisons incendiées, au cours d'affrontements entre des musulmans et des miliciens anti-balaka, a appris l'AFP lundi de source policière.

 

"Une personne a été tuée par balle et plusieurs maisons, kiosques et échoppes incendiés lundi dans les quartiers du PK4 et de Béa-Rex par des musulmans mécontents d'avoir été empêchés d'organiser une marche en direction du quartier-général de la Minusca (force onusienne de maintien de la paix)", a affirmé la source, ajoutant: "des habitants couraient dans toutes les directions vers les quartiers sud pour échapper aux tirs".

 

Les violences, qui ont baissé d'un cran en début d'après-midi, ont éclaté à la suite d'une marche des musulmans sortis du quartier PK5, leur bastion dans Bangui. "Mais ils ont été repoussés par des tirs sporadiques d'individus armés assimilés aux anti-balaka au niveau du quartier Béa-Rex", selon la source policière.

 

Des tirs ont retenti pendant plus d'une heure dans les quartiers situés entre le siège de la Minusca et le PK5, a constaté un journaliste de l'AFP.

 

Comme lors des précédentes violences de fin septembre et octobre, la peur s'est emparée des autres quartiers de la capitale centrafricaine, tous les habitants téléphonant pour demander des nouvelles de leurs proches se trouvant dans les zones de violences.

 

"Ils ont incendié la station de lavage des taxis et de nombreuses maisons de Béa-Rex. Aucun élément des forces nationales ou internationales n'est intervenu", a affirmé un conducteur de taxi, désignant des colonnes de fumée s'élevant au dessus des quartiers du PK4 et de Béa-Rex.

 

Depuis fin septembre, les affrontements entre jeunes musulmans et miliciens anti-balakas (chrétiens et animistes) ont provoqué plus de 70 morts et plus de 300 blessés.

 

Ces violences avaient éclaté le 26 septembre après l'assassinat d'un conducteur de moto-taxi musulman et s'étaient propagées dans plusieurs quartiers de la capitale avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) ne parviennent à rétablir le calme.

 

Le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par la rébellion Séléka a plongé l'ex-colonie française dans sa plus grave crise depuis son indépendance en 1960, déclenchant des tueries entre communautés musulmanes et chrétiennes en 2013 et 2014.

 

Le niveau des violences a certes baissé depuis mais l'absence de véritables moyens politiques et financiers pour rétablir l'ordre public et améliorer le quotidien des habitants d'un des pays les plus miséreux au monde suscite toujours des affrontements intercommunautaires, une forte criminalité et des pillages.