RFI
- 26 décembre 2015
En
République centrafricaine, un trafic de cartes d’électeurs a été signalé par des
candidats à la présidentielle ou aux législatives. Plusieurs s’en seraient fait
proposer pour 1000 francs CFA pièce. De nouvelles irrégularités présumées qui
surviennent alors que les difficultés dans l’organisation des élections ont
provoqué leur report de trois jours. Reportage.
La
scène est peu banale dans cette rue de Bangui. «
J’ai vu un gars avec plein de cartes d’électeur », explique
Elvis Bindala. Le candidat aux élections législatives dans la première
circonscription du 6e arrondissement ajoute : «
Il m’a dit que c’est son cousin qui lui a donné les cartes et son cousin, c’est
le président du bureau du candidat. »
Elvis
Bindala pose une dizaine de cartes sur la table, toutes au nom des candidats
inscrits dans cette circonscription de la capitale centrafricaine. «
Il y a au moins sept jeunes qui sont venus me voir. Ils m’ont présenté neuf
cartes, et après ils m’ont demandé de l’argent. J’ai dit non parce que ce n’est
pas normal
! », témoigne le candidat.
Stupéfait
de ce trafic, Elvis Bindala décide de prévenir le QG du candidat à l’élection
présidentielle qu’il soutient : Anicet Georges Dologuélé.
7
000 cartes d’électeurs
Si
Elvis Bindala a fait cette découverte par hasard au détour d’une ballade dans
son quartier, d’autres candidats ont également fait part de choses similaires
dans la 6e circonscription du deuxième arrondissement de la
capitale.
«
Nous avons un candidat dans le 6e qui nous a donné le nom de son compatriote qui
détient plus de 7 000 cartes d’électeur et qui les vend »,
affirme Thierry Patrick Akoloza, le porte-parole du candidat Timoléon
Baikoua.
Le
ministre de l’Administration territoriale de Centrafrique, Modibo Bachir
Walidou, a dit à RFI prendre ces informations très au sérieux. Une enquête
serait en cours et le politique rappelle que des mesures ont été prises en
conséquence pour empêcher les fraudes le jour du vote. A l’instar de
l’obligation pour tous les citoyens de présenter en plus de leur carte
d’électeur, une pièce d’identité.
Fraude
organisée ou sérieux problème d’organisation ? Face à ce trafic, tous les
candidats témoignent d’ores et déjà de leurs inquiétudes quant à la crédibilité
du scrutin.
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Centrafrique
: Des électeurs éprouvent des difficultés pour le retrait de leurs
cartes
rjdh.org
- BABIKIR OUSMANE, LE
26 DÉCEMBRE 2015
Des
électeurs ont témoigné au RJDH qu’ils éprouvent des difficultés pour retrouver
leurs cartes. Plusieurs villes, arrondissements et centres de vote sont dans la
même situation. Au Km5, les agents de l’ANE peinent à distribuer des cartes dont
certains se retrouvent sur le site des déplacés du M’Poko.
Plusieurs
électeurs dénoncent ce dysfonctionnement comme ceux du KM5 où depuis presqu’une
semaine, plus de 500 personnes venues de différents quartiers environnants du
km5 dans le 3e arrondissement, se pointent chaque jour à l’école Koudoukou pour
le retrait des cartes électeurs auprès des agents de l’Autorité Nationale des
Elections.
Abdallah
Fagous
un électeur venu du quartier Fondo pour le retrait de sa carte dit être déjà
passé 3 jours sans sa carte électeur. « Nous sommes venues ici depuis trois
jours, mais nous n’avons pas reçu nos cartes. Nous ne savons pas là ou ils ont
mis les agents de l’ANE. Aussi, ils nous ont dit que certaines cartes sont
glissés dans les lots de ceux du site de M’poko. Comment on va voter sans carte
électeur ? »,
s’est il interrogé.
Mahamat
Nadre,
a relevé le manque d’organisation des agents de l’ANE. « Je constate qu’il y a des
irrégularités et manque d’organisation », regrette
–t-il.
Yeba
Sagesse,
secrétaire générale du centre de distribution des cartes d’électeurs de l’école
Koudoukou, a affirmé qu’il y a des irrégularités mais, ils sont en train
de faire de leur mieux pour remédier à cela. « Nous tenons informer les électeurs que
jusqu’à présent, l’ANE ne nous a pas encore remis les autres lettres
alphabétiques pour mettre les cartes à la disposition des ayant droits. Mais on
est en train de faire de notre mieux», a-t-il
rassuré.
L’ANE avait signifié qu’au cas où il n’y a pas de carte, les électeurs peuvent voter avec les récépissés. Plusieurs voix s’élèvent déjà pour se plaindre à cause de ce manquement.