Radio Ndeke Luka.org - samedi 5 décembre 2015 12:54
Au
moins 30 personnes ont été prises en otage mercredi 2 novembre par des
ex-combattants Séléka dans trois villages à savoir : Mbimbi, Bédamou et
Ngoro dans la sous préfecture de Dékoa dans la Kémo. Trois d'entre eux ont
réussi à s'échapper des mains de leurs ravisseurs et trois autres libérés par
les bourreaux.
L'information
a été donnée deux jours plus tard par le sous-préfet de Dékoa, Yves
Guy Mbétigaza qui déplore cette situation. « Un
groupe armé se réclamant de l'ex-Séléka est venu de Kaga Bandoro, ils sont
passés de maison en maison pour prendre tous les produits agricoles de cette
population. Ils ont pris 30 personnes en otage et celles-ci devaient transporter
leurs butins à destination de Kaga Bandoro. Trois ont réussi à s'évader. Ils ont
du libérer trois femmes. A l'heure actuelle, ils ont encore 26 personnes entre
leurs mains et ils sont lourdement armés », a-t-il
précisé.
Yves
Guy Mbétigaza
appelle aussi bien les autorités de la transition que la communauté
internationale à tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des otages.
« Si
j'ai un message à lacer à l'endroit des autorités du pays, c'est de jeter un
regard sur la sous préfecture de Dékoa. Aux organisations non gouvernementales,
de voler au secours de la population de Dékoa, abandonnée à
elle-même », a ajouté le sous-préfet qui mentionne que dans les
trois villages visités, les habitants sont dans la
brousse.
Pendant
à Bangui, l'archevêque Nzapalainga va à la rencontre des
autres
L’archevêque
de Bangui, Mgr Dieudonné
Nzapalainga a fait une descente vendredi matin dans le 3e
arrondissement. Cette descente, placée sous le signe de la paix et de la
réconciliation entre les centrafricains, vise à ramener la cohésion sociale
entre les communautés.
« Le
Pape François est venu dans notre pays, cela a été une grande libération, nos
communautés se sont réveillées. Il nous a annoncé un message de paix. Il demande
à nous Centrafricains d'aller à la rencontre de l'autre. Voilà pourquoi sans
hésiter, j'ai décidé de venir rencontre les frères et voir comment ensemble nous
allons chercher les voies et moyens pour la paix revienne dans notre
cœur », a expliqué l'archevêque de Bangui pour justifier son
action.
Accompagné
du Curé de la paroisse Sainte Trinité des Castors, Mgr Nzapalainga
a emprunté la ruelle de Yakité considérée comme le couloir de la mort entre le
camp des Castors et le PK5. Lors de cette visite, il s'est entretenu avec les
jeunes, les hommes et les femmes habitants dans cette localité.
Les
Centrafricains se sont montrés émus et se disent favorable à faire la paix et à
vivre ensemble comme par le passé à l'issue de la visite. « Les
deux communautés vivaient ensemble. Nous voulons que cette cohabitation
revienne. S'ils viennent vers nous, c'est une marque de réconciliation et je
suis prêt pour me réconcilier avec mes frères. J'exhorte aussi les autres à se
réconcilier avec leurs frères. Je suis contente que l'archevêque fasse ce geste
de paix en amenant les musulmans à se réconcilier avec les
chrétiens », ont expliqué des Centrafricains interrogés au
cours de la descente du prélat.
Mgr
Dieurdonné
Nzapalainga a bouclé sa visite à la mosquée Attique au PK5. Il a
été reçu par l'imam de cette mosquée, Aliyou
Housseni. Très content de cette visite surprise, l'imam s'est
engagé à œuvrer pour le retour de la paix.
« Nous
allons sensibiliser nos frères, nos enfants parce que nous voulons la paix. La
paix, c'est ce à quoi tout le monde aspire. Nous demandons à Dieu de donner la
paix définitive à la Centrafrique »
Le
retour à la normale en République Centrafricaine reste une préoccupation de tous
les Centrafricains.