Le
pape accueilli à Bangui par l'«archevêque de la paix»
Par
Arthur Danah - Mis à jour le 29/11/2015 à 20:01
À Bangui, un homme
passe devant une fresque murale mettant en scène le pape François et
l'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalaingal. Au centre, élan de
fraternité entre un musulman et un chrétien.
Crédits photo : SIEGFRIED MODOLA/REUTERS
François
est arrivé dimanche en Centrafrique pour l'étape la plus risquée de son voyage
en Afrique. Il a appelé à la paix devant Mgr Nzapalainga, archevêque de
Bangui, intimement lié au processus de réconciliation
communautaire.
Salué
dimanche par l'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, et par des centaines
de personnes, François a rencontré la présidente de transition avant d'aller
bénir les déplacés du camp de Saint-Sauveur. Il a fendu la foule, posant des
mains sur les fronts, embrassant des enfants et bénissant des infirmes. «Il faut
que vous vous réconciliiez avec vos frères, a-t-il dit. Le temps de la paix, de
la réconciliation est venu.» Le Pape a prononcé une messe à la cathédrale,
suivie d'une veillée. Le tout suivi par plusieurs milliers de personnes. Lundi,
le Saint-Père doit visiter le quartier musulman du PK5 et la mosquée centrale.
Avant de finir son séjour en Centrafrique par une autre grande messe dans le
stade dit des «20.000 places».
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Interrogations
sur la visite à risque du Pape à Bangui
Par Tanguy Berthemet - Mis à jour le 19/11/2015 à 18:58
Le pape François lors
de l'audience papale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre, le 18 novembre au
Vatican. Crédits photo : ANDREAS
SOLARO/AFP
La
communauté internationale se divise sur l'opportunité du déplacement du
Saint-Père, alors que la situation sécuritaire se dégrade en
Centrafrique.
À quelques
jours de voyage du pape François en Afrique, le doute plane de plus en plus sur
son programme. Pour ce premier séjour sur le continent, prévu entre les 25 et
30 novembre, le Saint-Père doit faire étape au Kenya, en Ouganda et surtout
en Centrafrique.
Ce dernier
séjour est de loin le plus symbolique, le plus fort de la tournée. Jamais un
pape ne s'était rendu dans un pays aussi instable, encore si miné par les
divisions et les haines confessionnelles. Officiellement, le déplacement de
François à Bangui est certes régulièrement confirmé. Mais lundi, pour la
première fois, le secrétaire d'État, Pietro Parolin, numéro deux du Saint-Siège,
a laissé entendre que des questions se posaient bien sur cette visite. «On verra
(…) sur la base de la situation du moment, sur le terrain, si nous effectuons la
troisième et dernière étape en Centrafrique (…) Il est possible au dernier
moment de décider diversement si la situation locale ne le permet pas», a-t-il
dit ...