Marche
pacifique du CNT à Bangui, le 04 novembre 2015, malgré l'interdiction du Gouvernement
radiondekeluka.org - mercredi 4 novembre 2015 13:32
Malgré
le refus du Gouvernement d'organiser une marche pacifique ce mercredi 4 novembre
2015, les Conseillers nationaux de la Transition ont marché du siège de
l'institution dans le 4e arrondissement au rond point ''Place des Nations
Unies'', à l'intersection des avenues Boganda et Conjugo. Sur les banderoles, on
peut lire : ''Les Centrafricains unis et indivisibles dans la paix'' - ''Un
pays, une armée. Oui, au réarmement des FACA et leur implication dans la
pacification du pays''.
Par
cette action pacifique, le parlementaires provisoires somment le Gouvernement de
Mahamat Kamoun IV de mettre en exécution, dans un bref délai, les propos
tenus par le Chef d'Etat de Transition, Catherine Samba Panza, le 2
novembre dernier.
« L'heure
n'est plus aux condamnations. Nous attendons du Gouvernement des actes
concrets ; le Gouvernement qui a la responsabilité historique, qui a prêté
serment devant la représentation nationale d'assurer la sécurité du peuple. Il
appartient à ce Gouvernement aujourd'hui et à la communauté internationale
d'intégrer nos forces de défense et de sécurité dans un délai d'une semaine dans
le processus de sécurisation du pays », a déclaré le président du
parlement provisoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet, pour attirer
l'attention de l'Exécutif sur la situation sécuritaire inquiétante dans le pays.
« Nous
avions, à l'époque, interpellé le représentant du secrétaire général des Nations
Unies, le général Babacar Gaye sur la mise en exécution effective des
différentes résolutions prises par les nations Unies. Aujourd'hui, les faits
sont là. Les faits donnent raison à la représentation nationale qui avait estimé
que sans l’implication de nos forces de défense et de sécurité, il sera
impossible de sécuriser la ville de Bangui et l'intérieur du pays », a
ajouté le parlementaire.
Ecartés
de la marche par mesure de sécurité, nombreux centrafricains se sont massés aux
abords des avenues empruntées par les Conseillers nationaux. Certains ont
encouragé l'initiative prise par ceux-ci.
« Je
suis très ravi. Ils ont bien agi mais j'estime c'est tardif », a fait
savoir un habitant qui poursuit que cette marche « n'est pas une
solution immédiate mais pourra conduire à un mieux
être ».
Position
tranchée du Gouvernement
Le
Gouvernement de Kamoun IV, dans une déclaration peu avant la marche sur
Radio Ndeke Luka ce 4 novembre, s'était opposé à l'organisation de cette marche.
Le ministre de la Sécurité publique, le général de Brigade Pierre Chrysostome
Sambia a expliqué que la procédure administrative n'a pas été respectée.
« Cette
marche qui n'a pas obtenu une autorisation au préalable ne saurait être tolérée.
Elle est en violation flagrante des dispositions administratives et bien connues
de nos Conseillers nationaux, nos législateurs. Je tiens à vous déclarer que
cette marche est interdite ».
Le
membre du Gouvernement avait promis mettre en place une stratégie en vue de
contrecarrer l'action des Conseillers nationaux. Selon lui, des actes de nature
à perturber la sécurité seraient cachés derrière cette marche.
« Les
services techniques du département sont instruits pour prendre toutes les
dispositions voire les plus énergiques pour l'interdire. Je prends à témoin la
communauté nationale et internationale sur les conséquences de cette marche au
cours de laquelle, selon les informations, des intentions belliqueuses seront
mises à exécution par l'attaque des infrastructures onusiennes et de la force
multinationale africaine si, comme d'habitude, les Conseillers nationaux
voudraient coûte que coûte l'organiser. Ils seront devant leurs
responsabilités »
Des
copies du mémorandum contenant les revendications devront être remises aux
représentants de la Minusca, de l'Union africaine, de la CEEAC et de l'ambassade
de France à Bangui.
Les
Conseillers nationaux ont prévu interpeller le ministre de la Défense nationale
le 11 novembre 2015 sur les questions orales liées au processus de redéploiement
des FACA.
Les Conseillers Nationaux de Transition, mercredi 4 novembre 2015