Noureddine
Adam regrette d'avoir prôné la partition du pays (la République
Centrafricaine)
Par RFI – 22 décembre 2015
Des
soldats de l'ex-Seleka, dont Noureddine Adam était numéro deux, au nord de
Bangui en janvier 2014. © REUTERS/Siegfried
Modola
Noureddine
Adam, l'ancien numéro deux de l’ex-Seleka et actuel patron du Front populaire
pour la renaissance de la Centrafrique, déclare depuis Ndjamena où il est arrivé
il y a quelques jours, qu'il renonce à perturber la tenue des prochaines
élections et dit regretter d'avoir prôné la partition de la RCA.
Le
chef rebelle centrafricain est entré au Tchad par Daha, à la
frontière sud-est, proche de la région centrafricaine de Birao. C'est là que les
services tchadiens l'ont récupéré pour le conduire à
Ndjamena.
De
sources tchadiennes, c'est à la demande de l'Organisation de la conférence
islamique (OCI) que Noureddine Adam a été accueilli au Tchad où l'a retrouvé le
Sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, envoyé spécial de l'OCI pour la crise
centrafricaine. « Nous n'avons pas souhaité nous mêler des affaires
centrafricaines pour y avoir laissé trop de plumes », explique un
officiel tchadien.
Après
plusieurs discussions avec l'envoyé spécial de l'OCI en présence d'officiels
tchadiens, Noureddine Adam dit, dans une déclaration, qu'il s'engage à apporter
une contribution positive et sincère à la tenue des prochaines élections
générales en Centrafrique le 27 décembre prochain. « Nous exprimons nos
regrets pour les récents affrontements et les actes qui nous ont fait prêcher
une partition pure et simple. Au contraire nous nous sommes battus toute notre
vie pour une République centrafricaine unie, indivisible, mais réellement
inclusive et qui accepte et protège tous ses enfants, qu'ils soient chrétiens,
musulmans, animistes ou adeptes de toute forme de croyance », ajoute
Noureddine Adam dans sa déclaration.
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Centrafrique
: volte-face de Noureddine Adam sur la partition du pays
Noureddine
Adam, ancien numéro deux de la Séléka, le 14 mars 2013 à Bangui. © Vincent
Fournier/J.A
Noureddine
Adam, chef du FPRC (l'une des composantes de l'ex-Séléka) a annoncé dans un
communiqué rédigé lundi que son mouvement renonçait à perturber la tenue des
prochaines élections et dit regretter avoir prôné la partition de la
RCA.
C’est
depuis N’Djamena où il s’est rendu dimanche à la demande de l’Organisation de la
coopération islamique (OCI) avec l’autorisation des autorités tchadiennes, que
Noureddine Adam a annoncé s’engager à « apporter une contribution positive
et sincère à la tenue des prochaines élections générales en Centrafrique le 27
décembre prochain afin que celles-ci se déroulent dans toutes les
préfectures du pays dans le calme, la sérénité, sans la violence et avec une
forte participation ».
Dans
un communiqué daté du 21 décembre, l’ancien numéro deux de la Séléka et actuel
chef du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC)
exprime également ses « regrets pour les récents affrontements et les actes
qui nous ont fait prêcher une partition pure et simple. Au contraire nous nous
sommes battus toute notre vie pour une République centrafricaine unie,
indivisible, mais réellement inclusive et qui accepte et protège tous ses
enfants, qu’ils soient chrétiens, musulmans, animistes ou adeptes de toute forme
de croyance ».
IDI
en facilitateur
Cet
étonnant retournement est le résultat d’une médiation de dernière
minute menée par l’OCI et son envoyé spécial pour la crise centrafricaine,
le sénégalais Cheikh Tidiane Gadio. Contacté à la mi-décembre par l’organisation
islamique, le président Idriss Déby Itno (IDI) a accepté de faciliter la venue
de Noureddine Adam au Tchad et la tenue de négociations sur
place.
« Le
président était très remonté après les déclarations relatives à la
partition de la RCA. Quand l’occasion s’est présentée de faire changer d’avis
Noureddine, il n’a pas hésité », explique-t-on à la présidence tchadienne.
IDI a ainsi mandaté son directeur de cabinet civil d’expliquer à l’ex-rebelle
centrafricain sa façon de penser.
La tentative de Noureddine Adam de créer un État
autonome, la République du Logone, dans le nord-est de la Centrafrique,
était jugée désespérée par plusieurs sources sécuritaires. Le leader
du FPRC, que le gouvernement centrafricain désigne comme son « ennemi public
numéro un », avait certes réussi à empêcher le vote du référendum constitutionnel, mais il est de
plus en plus isolé.
Il y a quelques semaines, il avait été contraint de quitter Kaga-Bandoro, à 330 km de Bangui, après avoir perdu du terrain face au Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) du général Al Khatim.