Par RFI - Publié le 22-11-2015 Modifié le 22-11-2015 à 08:57
Des jeunes organisés
en une plateforme d'étude de la Constitution viennent de publier un mémorandum
pour indiquer toutes leurs craintes concernant le texte constitutionnel qui doit
être prochainement soumis à référendum.
Le projet de
Constitution prévoit de créer un Sénat, et réinstaure également le service
militaire obligatoire. Et pour Boris Ganelin Danboy, le président de la
plateforme de l’Union du non, c’est un fourre-tout constitutionnel :
« C’est une Constitution
fourre-tout. On n’arrive pas à se retrouver. C’est une Constitution qui n’est
pas adaptée à la situation et à l’égalité centrafricaine. Donc c’est bien beau
de faire du copier-coller, oui, mais il faudrait attendre le moment opportun
pour faire ça. Par exemple, le fait que tous les pays de la sous-région ont un
Sénat : il faut forcément instaurer un Sénat en République centrafricaine.
[Mais] ça a un
poids. Ça a un coût financier alors que nous savons que la République
centrafricaine est un pays économiquement très
faible. »
Cette plateforme est
composée de jeunes qui auraient souhaité des avancées sociétales, notamment dans
le domaine de la sexualité, de l’égalité homme-femme. Une Constitution,
disent-ils, ne peut pas bâcler ce genre de sujet sans en discuter au préalable.
Prince Eric Ngaibino, le secrétaire général : « L’homosexualité par exemple. C’est vrai,
nous sommes dans un pays africain, mais les choses évoluent. Nous devons laisser
les jeunes choisir leur sexualité. Ce sont des questions qui doivent être
traitées en long et en large, avant de faire partie d’une
Constitution. »
Vigilance
La création d’un
Sénat avait déjà fait débat lors du vote au Parlement. Le rapporteur général du
projet avait d’ailleurs voté contre, symboliquement à l’époque. Dans les faits,
un non au référendum est très peu probable mais la jeunesse centrafricaine
continuera à défendre ses propositions.