La Cour constitutionnelle centrafricaine annule le premier tour des législatives « en raison de nombreuses irrégularités »

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Centrafrique: législatives annulées

Par Christian PANIKA -   AFP 25/01/2016

L'ancien Premier ministre Faustin Archange salue ses partisans, le 28 décembre 2015 à Bangui
AFP/AFP/Archives - L'ancien Premier ministre Faustin Archange salue ses partisans, le 28 décembre 2015 à Bangui

Le premier tour des législatives en Centrafrique a été annulé lundi en raison de "nombreuses irrégularités" par la Cour constitutionnelle, qui a confirmé l'affrontement au second tour de la présidentielle de deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra.

Ces deux scrutins, destinés à permettre à ce pays pauvre de sortir de trois ans de conflit armé et d'affrontements intercommunautaires, ont eu lieu le 30 décembre dernier dans un calme notable. Ils ont été marqués par une forte participation des électeurs malgré de nombreux problèmes logistiques.

"Les élections (législatives) du 30 décembre 2015 sont annulées et seront reprises (...) à cause de nombreuses irrégularités et l'implication des candidats dans ces irrégularités", a déclaré le président de la Cour constitutionnelle de transition, Zacharie Ndoumba, au cours d'une séance publique à Bangui.

"Le Conseil national de transition (CNT, assemblée législative) reste en place jusqu'à l'installation de l'assemblée nationale élue", a-t-il poursuivi, précisant que la Cour "a reçu 414 requêtes" de candidats mécontents.

Les législatives avaient été organisées dans les 140 circonscriptions du pays mais le matériel électoral et les nombreux bulletins de vote, acheminés souvent au dernier moment, n'avaient pas toujours pu atteindre les zones les plus reculées.

"Dans certaines localités, des compatriotes ont voté uniquement pour la présidentielle parce que les bulletins de vote pour les législatives ne sont pas parvenus à temps", avait reconnu le rapporteur général de l'Autorité nationale des élections (ANE), Julius Ngouadé Baba.

Concernant le traitement des résultats des législatives, auxquelles s'étaient présentés plus d'un millier de candidats, "les procès-verbaux ne sont pas parvenus à 100% à l'ANE pour toutes les circonscriptions électorales". Et quand ils y sont parvenus, "certaines données n'ont pas pu être prises en compte, parce que les procès-verbaux et feuilles des résultats sont tout simplement inexploitables", avait-il déploré.

Les nouvelles législatives doivent être organisées dans un délai de 60 jours. Cependant, ces délais dans le processus électoral sont régulièrement dépassés et les échéances souvent reportées.

Ainsi, le second tour de la présidentielle prévu le 31 janvier devrait être reporté au moins d'une semaine, selon des sources proches de l'ANE qui devrait très prochainement en confirmer la date.

Deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, s'affronteront après être arrivés en tête du premier tour, a confirmé lundi à Bangui la Cour constitutionnelle.

- Touadéra en sérieux outsider -

M. Dologuélé a obtenu 268.952 voix, soit 23,74% des suffrages exprimés, et Faustin Archange Touadéra 215.000 voix (19,05%).

Au total, sur près de 2 millions d'électeurs inscrits, 1.362.886 suffrages valides ont été exprimés.

La Cour, auprès de laquelle les candidats mécontents ont pu déposer des recours, a confirmé les résultats précédemment donnés par l'ANE.

Désiré Kolingba, fils d'un ex-chef de l'Etat, arrive troisième avec 135.198 voix (12,04%). Martin Ziguélé, ancien Premier ministre, est quatrième avec 129.474 voix (11,43 %) et Jean-Serge Bokassa, autre fils de chef d'Etat, cinquième avec 68.705 voix (6,06 %).

Au total, 30 candidats étaient en lice au premier tour.

M. Dologuélé faisait figure de favori de la présidentielle, surtout après le ralliement en sa faveur du parti KNK de l'ex-chef de l'Etat François Bozizé, renversé en 2013 par la rébellion Séléka. M. Bozizé ne pouvait se présenter en raison de sanctions internationales et d'un mandat d'arrêt à son encontre émis par les autorités de transition.

M. Touadéra, qui disposait de moins de moyens que son futur rival, s'est révélé comme la grande surprise du premier tour et est désormais un sérieux outsider.

Le dernier Premier ministre de M. Bozizé (2008-2013) a réalisé de très bons scores dans les fiefs de l'ex-président dans l'ouest du pays, bénéficiant d'une partie importante de l'électorat traditionnel du KNK, malgré les directives du parti.

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président Bozizé par la Séléka, elle-même finalement chassée du pouvoir par une intervention internationale menée début 2014 par la France dans son ancienne colonie.

 

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Le premier tour des législatives annulé en raison d'"irrégularités"

25.01.2016 - laliberte.ch avec ats, afp

Lors des deux scrutins au mois de décembre, les citoyens s'étaient déplacés en masse (archives)
Lors des deux scrutins au mois de décembre, les citoyens s'étaient déplacés en masse (archives). © KEYSTONE/AP/HERVE SEREFIO DIASPORA

 

Le premier tour des législatives en Centrafrique a été annulé lundi en raison de "nombreuses irrégularités" par la Cour constitutionnelle. Cette instance a par ailleurs confirmé l'affrontement, au second tour de la présidentielle, de deux anciens Premiers ministres.

Destinés à permettre à ce pays pauvre de sortir de trois ans de conflit armé et d'affrontements intercommunautaires, ces deux scrutins ont eu lieu le 30 décembre dernier dans un calme notable. Ils ont été marqués par une forte participation des électeurs malgré de nombreux problèmes logistiques.

Centaines de requêtes

"Les élections (législatives) du 30 décembre sont annulées. Elles seront reprises (...) à cause de nombreuses irrégularités et l'implication des candidats dans ces irrégularités", a déclaré le président de la Cour constitutionnelle de transition, Zacharie Ndoumba, au cours d'une séance publique à Bangui.

"Le Conseil national de transition (CNT, assemblée législative) reste en place jusqu'à l'installation de l'Assemblée nationale élue", a-t-il poursuivi. Il a aussi précisé que la Cour "a reçu 414 requêtes" de candidats mécontents.

Les législatives avaient été organisées dans les 140 circonscriptions du pays. Mais le matériel électoral et les nombreux bulletins de vote, acheminés souvent au dernier moment, n'avaient pas toujours pu atteindre les zones les plus reculées.

"Dans certaines localités, des compatriotes ont voté uniquement pour la présidentielle parce que les bulletins de vote pour les législatives ne sont pas parvenus à temps", avait reconnu le rapporteur général de l'Autorité nationale des élections (ANE), Julius Ngouadé Baba.

Concernant le traitement des résultats des législatives, auxquelles s'étaient présentés plus d'un millier de candidats, "les procès-verbaux ne sont pas parvenus à 100% à l'ANE pour toutes les circonscriptions électorales".

Et quand ils y sont parvenus, "certaines données n'ont pas pu être prises en compte, parce que les procès-verbaux et feuilles des résultats sont tout simplement inexploitables", avait-il déploré.

Délai de 60 jours

Les nouvelles législatives doivent être organisées dans un délai de 60 jours. Cependant, ces délais dans le processus électoral sont régulièrement dépassés et les échéances souvent reportées.

Ainsi, le second tour de la présidentielle prévu le 31 janvier devrait être reporté au moins d'une semaine, selon des sources proches de l'ANE qui devrait très prochainement en confirmer la date.

Deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, s'affronteront après être arrivés en tête du premier tour, a confirmé lundi à Bangui la Cour constitutionnelle. M. Dologuélé a obtenu 268'952 voix, soit 23,74% des suffrages exprimés, et Faustin Archange Touadéra 215'000 voix (19,05%).

Au total, sur près de 2 millions d'électeurs inscrits, 1,4 million de suffrages valides ont été exprimés.

 

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Centrafrique: la Cour constitutionnelle annule le 1er tour des législatives sur fond d’irrégularités

lundi, 25 janvier 2016 20:17 - agenceecofin.com

(Agence Ecofin) - La Cour constitutionnelle de transition centrafricaine a annoncé, le 25 janvier, l’annulation des élections législatives organisées concomitamment avec la présidentielle le 30 décembre dernier, en raison de «nombreuses irrégularités» ayant entâché ce scrutin.

«Les élections du 30 décembre 2015 sont annulées et seront reprises (...) à cause de nombreuses irrégularités et l'implication des candidats dans des irrégularités», a déclaré le président de la Cour, Zacharie Ndoumba, indiquant que la juridiction a reçu 414 requêtes de candidats mécontents. «Le Conseil national de transition (Parlement  provisoire) reste en place jusqu'à l'installation de l'assemblée nationale élue», a-t-il  ajouté.

Durant le scrutin, des candidats et l'Autorité nationale des élections (ANE) avaient notamment fait état de non-disponibilité de matériel électoral et de bulletins de vote dans certaines zones reculées du pays.

L’ANE a aussi fait savoir que les procès-verbaux des résultats des législatives ne lui sont pas parvenus à 100% pour l’ensemble des 140 circonscriptions électorales, notant que certains procès-verbaux et feuilles des résultats qui lui ont été adressés étaient inexploitables.

Conformément aux dispositions du code électoral, les nouvelles législatives doivent être organisées dans un délai de 60 jours.

En Centrafrique, les élections législatives et présidentielle sont censées tourner définitivement la page de la transition qui s’est ouverte dans le sillage  des violentes inter-religieuses consécutives au renversement du régime de François Bozizé, issu de la majorité chrétienne, par une coalition rebelle à dominante musulmane, la Séléka.