Menace de mesures fortes contres les motos-taxi, responsables des accidents meurtriers de route (Centrafrique)

 

Le Ministre de la Sécurité publique, Immigration-Emigration, Pierre-Chrysostome Sambia, a exhumé les textes réglementant la circulation routière tout en intimant l’ordre aux exploitants de motos-taxis, aux pilotes des motos-taxis et aux usagers des motos-taxis de s’y conformer, lors d’une interview, vendredi 15 janvier 2016 à Bangui.

 

Menace de mesures fortes contres les motos-taxi, responsables des accidents meurtriers de route (Centrafrique)

L’objectif de cette interview, qui fait suite à une réunion entre le membre du gouvernement et les représentants de ceux qui interviennent sur la chaîne de la circulation routière en date du 6 janvier 2016, est d’attirer leur attention, y compris les usagers des motos-taxis notamment, sur les conséquences funestes des incessants accidents de route en dépit du travail énorme abattu par ses prédécesseurs en matière de réglementation de la circulation routière.

« La sécurité des concitoyens est mise à mal par la fréquence sans cesse grandissante des accidents résultant des méconduites, mauvaises conduite et excès de vitesse des taxis, bus et surtout des motos-taxis », s’est écrié le ministre de la Sécurité publique.

Pour étayer cette assertion, il a démontré que « les hôpitaux sont quotidiennement inondés de cas de fractures, d’amputations de membres et tout simplement de morts brutales des concitoyens ».

Faisant recours aux considérations statistiques, le Ministre Sambia a estimé que « les accidents de la route résultant surtout des motos-taxis déciment plus la population que le fléau du paludisme ou du sida réuni, surtout qu’avec les antirétroviraux, l’on ne meurt presque pas de sida ».

Devant un tel constat, Pierre-Chrysostome Sambia a préconisé l’application stricte des textes réglementaires. Il n’a pas hésité d’indexer quelques militaires propriétaires de motos, qui recrutent des mineurs dans le cadre de l’exploitation de ces outils et qu’en retour, ils abusent de leur statut pour ne pas faire appliquer les infractions constatées par les forces de sécurité.

Se référant à un Arrêté interministériel de 2010, le Ministre de la Sécurité publique a pensé que les pilotes des motos-taxis doivent « se doter d’un permis de conduire de catégorie A1 ou A2 et d’un certificat médical, se munir de casques et de gilets portant des numéros dûment affectés par les services municipaux compétents et ne transporter qu’un seul passager à la fois, à moins que ce lui-ci soit accompagné d’un enfant ».

Dans l’esprit de Pierre-Chrysostome Sambia, « il est surtout question de léguer aux nouvelles autorités qui sortiront des urnes, une République Centrafricaine digne d’un Etat de droit, au sein de laquelle la circulation routière répond aux normes requises ».

Quant au Directeur de Cabinet du Ministère de la Sécurité publique, il a recommandé aux chauffeurs de taxis et aux pilotes de motos, généralement malpropres, la « propreté et l’élégance » en vue de mériter le respect nécessaire à l’exercice de leur fonction.

 

Bangui, (ACAP) - Vendredi 15 Janvier 2016

Alain-Patrick MAMADOU / ACAP