Présidentielle
en Centrafrique : vers un duel entre Touadéra et Dologuélé au second tour ?
Par
Vincent Duhem – jeuneafrique.fr —
Mis à jour le 05 janvier 2016 à 17h38
agent
électoral le 30 décembre à Bangui. © Herve Serefio Diaspora/AP/SIPA
Selon
les résultats provisoires et partiels du 1er tour de l'élection présidentielle
en Centrafrique, correspondant ce mardi à 53 % des procès-verbaux, Anicet
Georges Dologuélé devance très légèrement Faustin Archange Touadéra. Les deux
candidats bénéficient d'une avance confortable sur leurs
poursuivants.
La
publication des résultats du premier tour de l’élection présidentielle
centrafricaine se poursuit. Mardi 5 janvier, l’Autorité nationale des élections
a procédé au dépouillement de 53 % des procès-verbaux nationaux. Selon les
derniers résultats provisoires et partiels publiés à 17 heures, Anicet Georges
Dologuélé, comme l’un des favoris du scrutin du 30 décembre, prend la tête avec
179 236 voix devant Faustin Archange Touadéra (178 483
voix).
Ces
deux candidats ont une avance très confortable sur leurs poursuivants. En
troisième position, Désiré Kolingba pointe à 76 109 voix, juste devant Martin
Ziguélé (70 883 voix) et Jean-Serge Bokassa (70 087 voix). Ces derniers
pourront-ils refaire leur retard sur le duo de tête à la faveur des votes
d’un certain nombre de régions importantes qui n’ont pas encore été
comptabilisés (notamment ceux des fiefs de Ziguélé) ?
Dans
le camp du candidat du MLPC, on se montre encore confiant tout en s’étonnant des
scores réalisés par Touadéra notamment dans certains départements qui lui sont
hostiles. L’ancien Premier ministre s’est pour le moment gardé de contester
publiquement la crédibilité des résultats annoncés par l’ANE. Sa position
changera-t-elle si la tendance n’évolue pas en sa faveur
?
Des
résultats très contestés
D’autres
ne se sont pas privés de le faire. Lundi, une quinzaine de candidats ont demandé l’arrêt du
processus électoral. Reçu le lendemain par le président du
Conseil national de transition (CNT), Alexandre-Ferdinand N’Guendet, – qui,
comme le gouvernement, « a exhorté l’ANE a poursuivre la proclamation des
résultats provisoires », les signataires de cette déclaration ont tenu à
clarifier leur démarche.
« Nous
ne visons personne mais voulons simplement tirer la sonnette d’alarme pour que
les irrégularités constatées au 1er tour ne se reproduisent pas au
second », explique à Jeune
Afrique Sylvain Patassé, l’un des signataires. Tous
devaient être reçus mardi soir par le représentant spécial de l’ONU en Centrafrique, Parfait
Onanga-Anyanga.
Reste
que la démarche de cette quinzaine de candidats, particulièrement critiquée par
la communauté internationale, a peu de chances d’aboutir. Karim Meckassoua, lui
aussi signataire du communiqué demandant l’arrêt du processus électorale, a
semblé faire machine arrière en précisant mardi dans une déclaration qu’il
ne visait « pas l’annulation du scrutin ». « Depuis le 30
décembre, je recueille quantité de témoignages, de documents et de preuves d’un
détournement du vote à Bangui comme en province. Des procès verbaux ont disparu.
Des urnes apparaissent étonnamment vides lorsque d’autres se remplissent,
déclare-t-il. Ces cas fondent les requêtes que je compte déposer devant la Cour
constitutionnelle. Je suis déterminé à ce que leur examen
aboutisse. »
Malgré
ce début de polémique, le dépouillement de l’ANE se poursuit et devrait prendre
fin d’ici jeudi ou vendredi. La Cour constitutionnelle sera alors chargée de les
valider, ou non.