Catherine
Samba-Panza : "j’ai accompli ma mission"
La
Voix de l’Amérique
(VOA) - vendredi, mars 04, 2016. 17:34 TU
La
présidente de la transition centrafricaine a accordé une interview à VOA
Afrique, au cours de laquelle elle établit son bilan, passe en revue le travail
fait sous ses deux années de présidence et parle des défis du pays pour
l’avenir.
Catherine
Samba-Panza se dit satisfaite de son travail effectué en temps que chef de
l’Etat de la transition pendant deux ans.
"J’ai
accompli ma mission, souligne-t-elle. L’objectif de la transition, c’était
d’organiser des élections pour permettre un retour à un nouvel ordre
constitutionnel et à ce sujet, je peux dire que j’ai accompli ma mission puisque
j’ai pu organiser des élections présidentielles et législatives dans des
conditions acceptables et avec des résultats acceptés par l’ensemble des
Centrafricains", se réjouit-elle.
La
satisfaction de Catherine Samba-Panza reste toutefois mêlée à quelques
frustrations, concernant entre autres le désarmement, la démobilisation et la
réinsertion ou la réintégration (DDR) des combattants des groupes armés qui
contrôlent encore des mines de diamant.
"Il
faut un travail de fond pour cela… Nous n’avons pas pu mettre en place ne
serait-ce que cet aspect au moins de cantonnement",
regrette-t-elle.
La
Centrafrique comptait, selon Samba-Panza, sur l’appui de la communauté
internationale. Le processus de cantonnement des groupes armés et des
ex-combattants prévu dans les accords de cessation des hostilités signés au
Forum de Brazzaville, avait bel bien commencé mais n’a pas pu être mené à terme,
déclare-t-elle.
La
présidente de la transition centrafricaine félicite toutefois les Nations unies
qui ont aidé à mettre en place le processus DDR avec un financement qui a permis
de cantonner certains des combattants de groupes armés dans 12 sites disséminés
dans le pays pour réaliser des travaux à haute intensité de main
d’œuvre.
"Les
groupes armés qui s’étaient engagés à Brazzaville à être cantonnés et donc à se
faire désarmer, n’ont pas pu obtenir ce désarmement. Les ressources permettant
leur désarmement n'ont pas été débloquées. La mise en place de programmes de DDR
est très couteux et très compliqué", a-t-elle précisé.
Le
programme DDR entamé n’a pas, selon Samba-Panza, atteint le but ultime, celui de
réinsérer dans la vie civile ou d’intégrer les ex-combattants de groupes armés
dans les forces de l’armée. C’est un processus qui demande beaucoup plus de
temps reconnait-elle.
La
transition politique s’achève en Centrafrique le 31 mars prochain. Mais le
tribunal spécial centrafricain n'a pas vu le jour comme prévu. Le regrettant,
Catherine Samba-Panza se réjouit néanmoins des progrès réalisés dans le domaine
judiciaire.
"Quand
je suis entrée en fonction en janvier 2014, il n’y avait plus une seule prison
sur toute l’étendue du territoire, elles avaient toutes été détruites. Le
système judiciaire était totalement déstructuré, les magistrats avaient fui
l’intérieur du pays par sécurité. Ils ne pouvaient plus rendre la justice en
toute sérénité."
L'investiture
du nouveau président Faustin Archange Touadéra est prévue pour le 11
mars.
http://www.voaafrique.com/content/catherine-samba-panza-j-ai-accompli-ma-mission/3218638.html#sthash.VfY4hkIO.dpuf