Présidence
de la République Centrafricaine
Unité – Dignité -
Travail
DÉCLARATION
DE SON EXCELLENCE PR. FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE,
CHEF DE L’ÉTAT DEVANT LA COMMUNAUTÉ CENTRAFRICAINE DE FRANCE
(Paris
29 septembre 2016)
•
Monsieur l’Ambassadeur,
• Mesdames et Messieurs les membres du corps
diplomatique,
• Mesdames et Messieurs les membres de la Communauté
Centrafricaine de France,
• Mesdames et Messieurs,
• Mes Chers
Compatriotes,
• Chers amis,
C’est
un plaisir pour moi d’être ici parmi vous ce soir.
Merci d’être venus si nombreux
malgré vos emplois du temps chargés et vos occupations de la journée, je
n’ignore pas que cette journée est un jour ouvrable et que pour beaucoup d’entre
vous, vous avez fait de votre mieux pour répondre à mon appel.
Merci à notre Ambassadeur et à
toute son équipe pour leur accueil et leur travail qui nous ont permis d’être
ici rassemblés.
Vous
accueillez aujourd’hui ma première rencontre avec la communauté centrafricaine
de France depuis mon investiture le 30 mars 2016.
Il est vrai que cette rencontre
intervient après ma participation à la 71 ème Assemblée Générale des Nations
Unies et une visite de travail effectuée à Washington où je suis allé parler au
nom de la République centrafricaine et traité des questions concernant le
relèvement de notre pays.
Je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée d’être
avec vous sur le chemin du retour car je vous l’avais promis, je vous ai promis
peu avant mon entrée en service que je reviendrai vous voir ici en France pour
évoquer de la question de la reconstruction de la République Centrafricaine, un
pays que nous aimons tous, mais qui se trouve aujourd’hui entièrement détruit et
divisé après plus de trois(3) années de crise.
Une crise qui nous a ramené
plusieurs années en arrière au moment où les autres pays se construisent.
Je
suis meurtri comme bon nombre d’entre vous car je ne peux comprendre que l’on
puisse détruire notre pays à ce point quelqu’en soit les raisons.
La
situation que j’ai héritée est catastrophique et vous le savez bien : un pays
affaibli au plan économique, un pays sans administration efficace et non
repartie sur l’ensemble du territoire national, un pays administré partiellement
par le pouvoir central compte de la présence dans certaines parties du
territoire des groupes armés, un pays où les paysans ne peuvent plus vivre des
travaux des champs en raison de l’insécurité qui sévit sur une bonne partie du
territoire national, un pays où des gens sans scrupule entretiennent l’incivisme
dans plusieurs domaines, un pays aux communautés divisées, un pays où la plupart
des services d’état civil est détruit, un pays où la plupart des citoyens n’ont
plus de revenu et vit dans la précarité.
Voilà brièvement le tableau de la
situation.
En réalité, j’ai hérité d’un pays mais pas d’un Etat au sens
propre du terme, c'est-à-dire d’un pays démuni de ses agrégats où le
gouvernement est dans l’incapacité de subvenir aux besoins les plus essentiels
des populations.
Lors de mon investiture, je me suis engagé devant le peuple
souverain à travailler ardemment pour tenter de résoudre progressivement ces
innombrables défis pour le bien du peuple centrafricain.
Je me suis aussi
engagé à remettre notre peuple au travail et à lui redonner espoir, l’espoir de
voir un pays remis sur les rails du développement, l’espoir de voir un peuple
plus qu’uni, rassemblé autour des idéaux de paix, de solidarité et
d’unité.
Comme je l’ai fait lors de la célébration dans la sobriété des 100
jours de mon entrée en fonction, je m’adresse à vous aujourd’hui avec beaucoup
de respect, chers compatriotes vivant en France car vous faites partie de ce
peuple qui m’a élu et devant qui je suis redevable d’un devoir de reddition de
compte.
Aujourd’hui, dans les fonctions qui sont les miennes et à l’occasion
de ce voyage, je me suis donner la possibilité de vous rencontrer, de pouvoir
vous écouter et d’échanger avec vous, vous qui êtes des citoyens engagés.
Aussi serai-je d’ailleurs très bref
pour nous laisser le temps de vous donner la parole et de nous rencontrer.
Je
sais combien vous êtes attachés à notre pays, que vous servez d’ailleurs si bien
par votre dynamisme et votre engagement au quotidien, chacun à sa
manière.
Et, je sais tout l’intérêt que vous portez au redressement qui est
entrepris depuis le 30 mars 2016.
C’est pourquoi, très simplement, je
voudrais vous faire part du programme de travail qui est engagé et qui nous
mobilisera tout au long de mon mandat autour de ce qui est considéré comme étant
les priorités du pays.
•
Mes chers compatriotes
Comme je l’ai déjà dit et redit, la toute première
priorité du pays est la paix et la sécurité.
La paix et sécurité restent les
vecteurs importants de la relance de notre économie et de la conduite du pays
vers la voie du développement.
A cet égard, nous devons absolument procéder
au désarmement, à la démobilisation, à la réinsertion et au rapatriement des
éléments de quelques groupes armés qui écument encore certaines parties du
territoire national.
Le désarmement signifie que nous devons retirer les
armes de tous calibres qui sont encore en circulation entre des mains
inappropriées.
L détention illégale d’armes de guerre est source d’insécurité
et d’actes de violence.
Seule l’armée régulière ou des personnes habilitées
sont autorisées à détenir des armes.
La démobilisation veut dire que les
ex-rebelles doivent changer d’option c’est à dire renoncer à leur statut.
La
réinsertion est la porte de sortie réservée aux ex-combattants et qui leur
permet de choisir les activités qu’ils devront dorénavant mener.
Ils pourront
faire le choix d’intégrer l’armée nationale s’ils répondent aux critères d’y
entrer, faire le commerce, l’agriculture ou toute occupation économique selon
les cas.
Le rapatriement est un impératif.
Les ex-combattants de
nationalité étrangère doivent rentrer chez eux et nous laisser en paix car le
problème des centrafricains ne concerne pas les étrangers et cela doit être
clair.
Tout naturellement, les ex-combattants d’origine étrangère qui sont
auteurs de graves violations des droits de l’homme objets de poursuites
judiciaires doivent répondre de leurs actes devant les juridictions
compétentes.
Donc, pour obtenir le désarmement, le moyen que je compte
engager est le programme dit DDRR pour lequel j’ai déjà installé sous mon
autorité directe à la Présidence de la République une équipe chargée de le
conduire.
Mon vœu est que ce programme soit vite entrepris pour qu’il
favorise un retour à la paix et à la sécurité effective.
Contrairement à ce
que certaines personnes mal intentionnées disent, ma vision est celle d’un
désarment concerté c'est-à-dire un désarmement dont les stratégies sont
communément définies par toutes les parties prenantes au problème.
Et pour
atteindre cet objectif, j’ai pris un décret créant un conseil consultatif du
désarmement où siègent tous les représentants des groupes armés.
Ensemble,
avec les représentants des pouvoirs publics, ils doivent nous dire quelle est la
meilleure manière de conduire ce désarmement.
Nous devons construire la paix,
et c’est ensemble que nous devons le faire.
Donc, comprenez chers
compatriotes, que je n’ai nullement voulu faire un désarmement forcé.
La deuxième chose non moins
importante est la refondation de notre armée.
Comme vous le savez notre pays
n’a plus d’armée depuis les récentes crises.
Cette absence de l’armée est une
grande menace pour la sécurité nationale car l’armée est l’un des fondements de
l’Etat en ce sens que c’est elle qui assure la défense du territoire national,
la protection des populations civiles et la stabilité des institutions.
Il
devient donc impérieux de bâtir une nouvelle armée pluriethnique, apolitique et
professionnelle pour qu’elle protège le pays et sa population.
Je ne veux
plus d’une armée caractérisée par un déséquilibre dans la représentation des
toutes les régions et ethnies du pays, une armée d’indisciplinée, une armée de
pilleurs, une armée de criminels, une armée qui asservi le peuple au lieu de le
servir.
J’ai nommé, depuis, le Chef d’Etat Major de l’Armée et les autres
responsables de l’armée et je leur donné mandat, au cours d’un grand rapport que
j’ai présidé au Camp du Kassaï le 6 juin 2016, de prendre en main les hommes qui
sont dorénavant placés sous leur commandement et de les confiner dans leur rôle
traditionnel.
Je vais m’employer à donner à cette armée les moyens de son
travail, les encouragements nécessaires à l’accomplissement de sa mission de
défense du territoire national et de la protection des populations civiles ainsi
que des institutions de la République.
Aussi, je vous annonce qu’un important
programme dénommé EUTEM vient d’être lancé depuis le 15 juillet 2016 visant le
renforcement des capacités de notre armée nationale.
Mon engagement, et je
vous l’ai déjà dit est de rompre avec le système « d’armée de projection »,
c'est-à-dire une armée essentiellement regroupé à Bangui que l’on envoie sur des
théâtres d’opération en cas de crise à l’intérieur du pays, pour mettre en place
une « armée de garnisons».
L’armée de garnisons signifie que nos militaires
qui seront recrutés et formés seront déployés à l’intérieur du pays de manière
fixe et stable pour mieux défendre le territoire national et mieux assurer la
protection des populations à travers des casernes militaires que nous allons
mettre en place géographiquement en fonction des différents types de
menaces.
Mais il est important que je dise que ce nouveau dispositif ne vise
pas à créer une armée pour faire la guerre à d’autres centrafricains.
L’armée
unifiée, formée, restructurée n’aura pas cette vocation.
Je dis par,
ailleurs, que si nous allons vite dans le DDRR, certains éléments des groupes
rebelles qui seront favorable au programme et qui répondraient aux critères
d’intégrer l’armée, rentreront dans ce nouveau corps de métier.
• Mes Chers
Compatriotes,
J’en viens au sujet de la réconciliation nationale.
La
réconciliation nationale est le ciment de tout ce que nous voulons
entreprendre.
Elle est la base de notre programme politique, économique et
social.
Il nous faut un peuple qui s’est pardonné, un peuple qui accepte de
tourner le dos au passé et de regarder l’avenir à travers un vouloir vivre
collectif tenant compte de toutes les couches de la société.
Je profite de ce
moment pour exhorter tous les compatriotes centrafricains qu’ils vivent au pays
ou à l’extérieur au sens du pardon et de la réconciliation véritable.
Un
peuple désuni et divisé ne peu pas construire un pays.
Le relèvement de la
République Centrafricaine est l’affaire de tous.
Je m’emploi déjà à rendre
possible ce vivre ensemble à travers le programme de cohésion sociale en cours
de finalisation et qui sera mise en œuvre très rapidement.
Les discours
tendant à faire croire que le Président de la République Faustin Archange
TOUADERA veut exclure de la gestion de la République Centrafricaine certains
fils du pays est peu sérieux et relève de la volonté de désunir les
Centrafricains et de faire croire qu’il y a toujours un clivage entre les
communautés.
Ma politique est celle d’un grand rassemblement de toutes filles
et fils de Centrafrique.
Et, j’ai commencé à le démontrer à travers la mise
en place du Gouvernement et la nomination à certains emplois de responsabilité
supérieure d’Etat.
Cette entreprise sera poursuivie au cours des nominations
dans les Ministères et autres institutions de la Républiques et je demande à
tous mes compatriotes de me croire car il ne s’agit que d’une question de temps
et de démarches.
Pour être plus précis, je n’ai pas refusé de nommer au
Gouvernement et sur d’autres postes des responsables des groupes armés.
Ma
vision est que nous pourrions le faire aussitôt le DDRR engagé.
La République
Centrafricaine étant notre pays en partage, nous devons le gérer ensemble.
Ce
message je l’ai porté aux représentants des groupes armés qui étaient venus à ma
rencontre à Bria et ils l’ont compris.
• Mes chers compatriotes,
Je ne
peux évoquer le sujet de la réconciliation nationale sans parler de la
Justice.
Je dis, oui, à la réconciliation nationale mais pas sans la
justice.
La crise qu’a connue le pays a occasionné de nombreux préjudices à
nos concitoyens : beaucoup ont perdu les membres de leurs familles, beaucoup ont
perdu leurs biens…
Donc, le peuple a droit à la justice, il doit être rétabli
dans ses droits.
C’est pourquoi, je me suis engagé à suivre personnellement
la question de la justice qui doit être rendue au peuple centrafricain.
A cet
égard, j’ai instruit le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux lors de la
Rentrée Judiciaire 2016 de rendre rapidement opérationnelle la Cour de Justice
spéciale pour juger des crimes et autres infractions commis depuis les dernières
crises.
Aussi, j’ai exigé et obtenu l’organisation de la session criminelle
en cours dont les débats sont directement retransmis à la radio et à la
télévision nationale pour éviter que les violations des droits des citoyens ne
restent impunies.
La justice doit être désormais la règle et l’impunité
l’exception.
Nous devons concilier la soif de paix et de pardon avec le
devoir de rendre justice à notre peuple.
• Mes Chers Compatriotes,
Le
rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire est l’une
des choses qui me tient à cœur.
La nouvelle Constitution de notre pays entrée
en vigueur le 30 mars 2016 consacre la forme unique de l’Etat et me fait
obligation de veiller à l’unicité et à la forme républicaine de
l’Etat.
Depuis, je me suis engagé à préserver ce caractère essentiel de
l’Etat.
Dans cadre, j’ai déjà commencé à aller l’intérieur de notre pays pour
rassurer les populations et m’enquérir de leurs problèmes et la manière de les
régler durablement de façon intégrale et intégré selon une planification que
nous allons définir.
Je ne veux plus que des questions de développement non
équitable des régions de notre pays soient à la base de tensions et
revendications politiques.
Je me suis donc rendu depuis à Bouar, Kaga
Bandoro, Bria et Sibut où je me suis adressé à nos vaillantes
populations.
Partout, elles ont été très enthousiastes et m’ont accueilli
avec transport.
Les problèmes constatés dans les différentes contrées sont
les mêmes : absence de sécurité, défaut de déploiement des fonctionnaires en
effectif suffisant et j’en passe…
J’ai instruit le Gouvernement à travers les
Ministres Résidents qui m’accompagnent dans tous ces déplacements à vite étudier
ces questions pour qu’on leur apporte des solutions progressives à la limite des
moyens actuels de l’Etat.
Je poursuivrai ces tournées dans tous les coins de
la République Centrafricaine pour apporter un réconfort à nos
populations.
Parler de la restauration de l’autorité de l’Etat implique aussi
la présence effective de ses services décentralisés.
Depuis, grâce à l’appui
de la Minusca nous avons lancé un vaste programme de réhabilitation des
bâtiments administratifs (Mairies, Sous Préfectures, Préfectures, Commissariats
de Police et de Gendarmerie) totalement vandalisés lors des récentes
crises.
Comme vous pouvez-vous en rendre, j’ai la ferme volonté de rompre
avec notre manière d’administrer du passé et donner une marque particulière à
l’administration de l’ensemble de notre territoire.
Les fonctionnaires
affectés dans les différentes localités du pays doivent se soumettre à la règle
de la mobilité que leur imposent les dispositions du statut général de la
fonction publique, de même qu’ils doivent travailler avec zèle dans les
différents domaines de leurs affectations. Faute de quoi, je demanderai au
Gouvernement de prendre les mesures qui s’imposent.
• Mes chers
compatriotes,
L’autre question que je vais évoquer avec vous concerne
l’assainissement de nos finances publiques et la réforme des secteurs qui
touchent à la croissance et qui créent la richesse nationale.
La situation de
nos finances publiques était des plus alarmantes.
En effet, jusqu’à la fin de
la transition l’Etat n’était pas en mesure de lever convenablement l’impôt pour
pouvoir payer ses charges régaliennes et faire des investissements en raison de
la situation d’insécurité qui prévalait et qui permettait aux personnes non
habilitées à créer des barrières illégales et à lever une bonne partie des
ressources de l’Etat.
Mon objectif aujourd’hui est de mettre fin à cette
anarchie à travers le retour à la sécurité et à la réorganisation des services
du Ministères des finances particulièrement la douane et les impôts.
Nous
devons améliorer nos recettes, les sécuriser et maitriser nos dépenses pour
avoir véritablement la possibilité non seulement d’assurer la marche de l’Etat
mais de faire aussi des investissements publics à partir de nos ressources
propres.
L’Etat doit se relever, il doit avoir les moyens de ses
actions.
Dans ce cadre, nous venons de signer avec le FMI un programme
normal, ce qui nous permettrait de poursuivre l’assainissement de nos finances
publiques et de bénéficier de l’aide bi et multilatérale.
Sous le bénéfice de
cet accord, la Banque Mondiale nous accordera bientôt un important appui
financier de 250 millions de dollars repartis sur trois(3) ans en vue du
financement des projets prioritaires dans les domaines de l’agriculture, de
l’école, de la santé, de l’énergie, des infrastructures routières, des micro
crédits et autres. Cette annonce vient de nous être faite à l’occasion de la
réunion que je viens d’avoir il y a trois jours avec le vice président de la
Banque Mondiale à Washington.
Je vous dis par ailleurs que je mènerai une
lutte sans merci contre la corruption et les autres formes de prévarications qui
affectent généralement nos finances.
Il ne s’agit pas d’un vœu pieux mais
d’une réelle volonté de nous donner les moyens de notre politique de
redressement national.
Aussi, ai-je exigé du Gouvernement le respect des
règles de la bonne gouvernance financière pour que tout soit clair et se passe
conformément à l’orthodoxie financière.
Certaines personnes mal intentionnées
diffusent sur le net de fausses informations selon lesquelles je dépenserai
environ 200 millions de francs CFA par semaine.
Je les mets au défi d’en
apporter la preuve.
Ce qui est certain est que cette information est une
contre vérité vu l’état de notre trésorerie qui reste encore très faible et qui
ne permet pas une sortie d’aussi importante somme d’argent en une semaine.
Ce
qui est sur, nous avons mis en place un dispositif de gestion financière
assortie d’une traçabilité qui rassure nos partenaires.
Parlant des secteurs
productifs, mon ambition est de relancer l’agriculture, le commerce,
l’exportation du bois, du diamant, de l’or, développer l’énergie et les
transports pour le bien de notre économie.
Le Gouvernement est instruit de
vite agir sur ces secteurs, et je suis convaincu que les premiers résultats de
nos actions ne sauront tarder à se faire ressentir.
J(attends de prendre au
mot ceux qui clament urbi et orbi que TOUADERA n’a rien fait en cinq(5) mois,
que sa gestion est un danger pour le pays.
Qu’est ce qu’ils ont fait en leur
temps quand ils étaient à la commande des affaires du pays ?
Les traces de
leurs mauvaises gestions, de leurs incuries et de leurs irresponsabilités sont
encore là et le peuple ne l’a pas encore oublié.
Je ne suis pas hostile au
débat démocratique, mais j’exige qu’il soit constructif et non
démagogique.
La tendance à la désinformation volontaire pour détourner
l’attention du peuple et nuire aux actions projetées pour le bien du peuple est
à bannir.
Les types de déclarations et sorties médiatiques de ces derniers
temps me paraissent démagogiques et irresponsables.
J’aborde les questions de l’école,
de la santé, de l’eau potable et du logement.
Il s’agit là des secteurs clés
appelés secteurs sociaux de base.
Depuis ma prise de service, j’ai reçu
plusieurs partenaires qui s’engagent à nous aider sur ces différentes
questions.
Aussi, l’Etat a-t-il personnellement tout un programme en ce qui
concerne le développement des infrastructures scolaires et sanitaires.
Les
résultats de la table ronde des bailleurs fonds qui sera organisé le 17 novembre
prochain à Bruxelles nous permettront de lever les fonds nécessaires au
financement de ces priorités.
•
Mes chers compatriotes,
Pour terminer, je vais parler de l’apport que la
communauté centrafricaine de l’étranger devrait apporter à la reconstruction de
la République Centrafricaine.
Je pense pour ma part, qu’en tant que
Centrafricains à part entière, vous avez un rôle à jouer dans la reconstruction
de notre cher et beau pays.
Ce rôle vous pouvez l’assumer de manières
diverses, notamment en apportant vos compétences et savoir faire à travers
l’occupation de certains emplois tant dans le secteur public que
privé.
L’essentiel est que chacun puisse apporter sa modeste contribution à
l’œuvre de reconstruction nationale.
Mais, je compte beaucoup sur votre
apport dans le secteur privé à travers les investissements comme on le voit dans
d’autres pays d’Afrique où l’apport de la diaspora dépasse même dans certains
cas l’aide extérieure.
La vérité est toute simple : l’Etat ne pourra pas à
donner à tous un emploi, non pas parce qu’il fait de l’exclusion, mais
simplement parce qu’il ne pourra pas en raison de ses faibles capacités
d’absorption de toute la main d’œuvre disponible.
La solution reste donc le
secteur privé qui devra être un véritable vivier d’emplois et d’occupation des
actifs de notre société.
Sachons percevoir cette réalité et essayons de nous
adapter à elle.
Enfin, je demande à certains centrafricains de la diaspora de
cesser de ternir l’image du pays en cessant de diffuser de fausses informations
et de propager la haine parmi les fils du pays.
En effet, ce qui se passe
aujourd’hui dans notre cas est inouï.
De personnes qui n’ont rien à faire
passent le plus clair de leur temps à mentir, à propager de fausses informations
sur le pays ou sur untel, semant le doute dans l’esprit des gens et même de ceux
qui sont prêtes à venir nous aider.
Pourquoi tout cela ?
Le peuple
n’a-t-il pas assez souffert du fait de ces actes qui nous font reculer au moment
où les autres peuples du monde avancent ?
Je vous exhorte tous à suivre le
bon chemin : celui de la paix entre les filles et fils de Centrafrique, celui de
la réconciliation et de la cohésion sociale, celui du progrès économique et
social.
Nous ne devons plus perdre inutilement le temps car le lourd travail
de relèvement du pays nous attend tous.
Je vous
remercie.