DISCOURS-BILAN
DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, CHEF DE L’ETAT, PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE
TOUADERA, AU PALAIS DE LA RENAISSANCE, SAMEDI 9 JUILLET 2016, A L’OCCASION DES 100 PREMIERS JOURS DE SON
QUINQUENNAT
« J’ai compris et je l’ai dit et
souligné dans mon discours inaugural que la sécurité durable et la défense du
territoire national constituaient les priorités des
priorités.
J’ai
compris que notre rêve à tous, le rêve d’un Centrafrique enfin pacifiée, apaisée
et reconstruite, ne sera possible sans une vraie réconciliation et une forte
cohésion sociale.
Ainsi,
la sécurité, le DDRR, la RSS, la levée de l’embargo sur les armes imposée aux
FACA, la réconciliation nationale, la question de retour des déplacés et
réfugiés, la lutte contre l’impunité et les inégalités sociales, voilà ce qui
continuera à mobiliser mon énergie et celle du Gouvernement dans les prochains
jours. »
Centrafricaine, Centrafricains,
Mes
Chers Compatriotes ;
Il
y a 100 jours, jour pour jour, j’ai été investi Président de la République, Chef
de l’Etat.
Je
suis conscient qu’en ce jour, beaucoup de nos compatriotes attendent que je
m’adresse à eux avec la sincérité qu’impose la situation socio-économique,
humanitaire et notamment sécuritaire de notre pays.
Mes
pensées vont d’abord vers les victimes innocentes de la grave crise qu’a connue
notre pays.
Mes
pensées vont également vers les nombreuses personnes déplacées internes ainsi
qu’à celles qui se sont réfugiées dans les pays voisins et qui, dans un extrême
dénuement, aspirent légitimement à regagner leurs domiciles et leur sol
natal.
Je
leur exprime donc toute ma compassion et ma sollicitude.
Je
salue et encourage l’action de la communauté internationale en faveur du retour
à la légalité constitutionnelle dans notre pays, et plus particulièrement les
Nations-Unies, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la Communauté
Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), la CEMAC, la France, les
Etats-Unis d’Amérique.
En
votre nom et au mien propre, Je voudrais également rendre un hommage appuyé à
mes homologues et frères de la sous-région pour leur aide salutaire pendant les
dures épreuves qui ont secoué notre pays et leur soutien constant aux efforts de
relèvement de la République Centrafricaine.
Le
peuple centrafricain et moi-même n’oublieront jamais cet extraordinaire élan de
solidarité et de fraternité.
Mes
chers Compatriotes,
Dans
ma profession de foi que vous avez massivement approuvée lors des dernières
consultations électorales, je vous ai promis la rupture.
Je
me suis m’engagé à respecter strictement les exigences de gestion d’un Etat
républicain et démocratique.
J’ai
donc axé ma gouvernance sur la transparence dans les actes, le dialogue
républicain et la recherche du consensus, sur les questions qui
divisent.
Pour
relever les défis majeurs auxquels le pays est confronté, je me suis fixé des
priorités qui se traduisent par des engagements autour de quatre(4) axes que
sont :
-
La paix, la sécurité et la réconciliation nationale ;
-
L’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs
productifs ;
-
La réforme de l’administration et
-
La satisfaction des besoins essentiels.
Fidèle
à mon engagement, je viens aujourd’hui devant vous, mes Chers
Compatriotes, pour faire le point des actions accomplies par mon équipe,
pour asseoir les fondements de l’Etat et de la démocratie, durant les Cent
premiers jours de mon mandat.
Mes
Chers Compatriotes,
Comme
vous le savez tous, la République Centrafricaine, notre beau pays, a été plongée
dans une grave crise militaro-politique qui a durement ébranlé les fondements de
la Nation et détruit le tissu économique.
Certaines
parties du pays étaient occupées par des forces non conventionnelles qui ont
commis des violations massives et répétées des droits de l’homme et des libertés
fondamentales.
Nous
avons assisté, de manière quasi impuissante, au déferlement des violences au
nombre desquelles, des exactions sur les populations, des assassinats, des
meurtres, des viols, des prises d’otages, des enlèvements, des arrestations
illégales et séquestrations de personnes, des destructions des plantations, des
quartiers et villages, des pillages des richesses minières, des destructions de
la faune par le braconnage sauvage.
Ces
crimes odieux ont été commis à grande échelle et malheureusement en toute
impunité.
Les
fonctionnaires et agents de l’Etat ont dû fuir leurs postes d’affectation pour
la capitale, abandonnant ainsi les populations locales à leur triste
sort.
Les
forces de défense et de sécurité, en déconfiture, ne pouvaient assumer leur
mission traditionnelle de protection des personnes, de la propriété et de
défense de l’intégrité du territoire.
Malgré
les efforts déployés par les Autorités de Transition dont je salue au passage le
sens élevé de responsabilité, la situation ne s’est guère
améliorée.
Le
fil amer de la haine, de la division, de l’esprit de vengeance avait inondé tous
les cœurs.
A
ce tableau sombre, il faut ajouter la résurgence du phénomène des coupeurs de
route, le problème des couloirs de transhumance, les effets nuisibles de la LRA
et le grand banditisme.
C’est
dans ce contexte difficile que j’ai accédé à la Magistrature suprême de
l’Etat.
Mes
Chers Compatriotes ;
Dès
mon investiture, j’ai nommé le Premier Ministre, Chef du Gouvernement suivi de
la formation du Gouvernement, sur la base des critères de compétence et
d’intégrité morale.
L’Assemblée
Nationale a été mise en place.
Le
Gouvernement s’est donc immédiatement mis au travail.
Son
programme a été adopté à l’unanimité par les élus de la
Nation.
Mais
je n’ai pas attendu la mise en place des institutions de la République pour me
mettre au travail, tant les attentes de mes compatriotes sont
immenses.
Ma
participation aux foras internationaux ainsi qu’aux rencontres de haut niveau
ont permis de renouer le contact avec la communauté internationale et replacer
notre pays dans le concert des Nations.
I-
Dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la réconciliation
nationale, il
convient de noter que depuis mon investiture, je n’ai ménagé aucun effort pour
permettre aux Centrafricaines et Centrafricains, de tous les horizons, de vivre
en paix et en sécurité sur l’ensemble du territoire.
C’est
donc dans la recherche effrénée de la paix que j’ai reçu et discuté avec les
responsables des groupes armés et des groupes militaro-politiques, afin de les
exhorter à adhérer volontairement au processus DDRR.
Ce
n’est pas un acte de faiblesse, mais c’est parce que j’ai la conviction que la
paix réside dans le dialogue et qu’aucun pays ne peut se développer sans la paix
et la sécurité.
Pour
réponde à cet impératif de sécurité et de défense du territoire national, nous
avons, grâce à l’appui de la communauté internationale et le retour à l’ordre
constitutionnel, entamé le processus de réorganisation des
FACA.
Mon
ambition, dois-je le rappeler, est de passer d’une armée de projection à une
armée de garnison.
Les
FACA doivent reprendre leur mission régalienne qui est celle d’assurer la
protection des personnes et des biens et de défendre l’intégrité du
territoire.
Pour
ce faire, j’ai aussitôt mis en place la chaîne de commandement organique et
fonctionnelle.
De
nombreuses formations non opérationnelles et des cycles de recyclages des
officiers et sous-officiers ont été dispensés par l’EUMAM et la
MINUSCA/DAC.
Par
ailleurs, nous avons négocié et obtenu la réouverture des coopérations
bilatérales avec l’Egypte, le Maroc et la Chine.
Tirant
les leçons de l’ancien DDR, j’ai créé, au sein de la présidence de la
République, un Comité stratégique du DDRR/RSS/RN et un comité technique aux fins
de me permettre de suivre personnellement la mise en œuvre de ce
programme.
Sur
invitation du Groupe des Amis de la RSS des Nations-Unies et avec l’appui de la
MINUSCA, une délégation de la République Centrafricaine composée du Ministre de
la Défense Nationale, du Ministre Conseiller spécial, Coordonnateur du
DDRR/RSS/RN à la Présidence de la République, du Président de la Commission
Défense à l’Assemblée Nationale et du Conseiller à la Présidence de la
République chargé de la RSS, a effectué une mission à New-York, au siège des
Nations-Unies, aux fins de présenter les stratégies et programmes de la RSS en
RCA.
Au
cours de cette grande rencontre, tous les participants ont décidé de soutenir
nos efforts, et ce, en reconnaissance des efforts de dialogue que j’ai entrepris
dès ma prise de fonction en direction des groupes armés.
Je
saisis cette occasion pour saluer les engagements de la France, du Maroc, de
l’Italie, de la Suède, de la Banque Mondiale et des USA qui ont annoncé des
financements déjà disponibles pour certaines actions du DDRR et de la
RSS.
En
ce qui concerne la sécurité intérieure, la Gendarmerie et la Police ont connu
une montée en puissance de leurs capacités opérationnelles, grâce au déploiement
des Gendarmes et Policiers dans certaines villes de province, à savoir Bambari,
Boda, Bria, Ndélé, Bozoum, Paoua, Carnot, Gadzi, Bocaranga, Bossangoa et
Koui.
Sur
les 122 Brigades de Gendarmerie, 96 sont déjà opérationnelles. Cette opération
doit s’étendre petit à petit à d’autres villes de provinces, sur la base d’un
plan prévisionnel.
Nous
avons, en perspectives, de créer au moins trois(3) Légions de Gendarmerie
Territoriale et Mobile et un Escadron de Gendarmerie Mobile par Groupement pour
prendre en compte la densité de la population et l’augmentation du taux de
criminalité dans les villes.
Aussi,
les Forces de Défense et de Sécurité doivent renforcer le contrôle de nos
frontières contre les menaces asymétriques, la cyber criminalité transfrontière,
la prolifération des armes légères et des petits calibres, le blanchissement
d’argent, le trafic de drogue et de stupéfiant, le terrorisme et la traite des
humains.
Le
Gouvernement s’attèle à l’assainissement des effectifs tout en veillant au
changement de comportement afin d’avoir des soldats aptes à accomplir les
missions qui leurs sont dévolues.
Ces
mesures contribueront, j’en suis convaincu, au renforcement de la lutte contre
l’insécurité.
Dans
le domaine de la justice et des droits de l’homme,
convaincu que seule une lutte implacable contre l’impunité peut créer les
conditions de rétablissement de l’Etat de droit, j’ai
promulgué, le 3 juin 2016, la loi portant création, organisation et
fonctionnement de la Cour pénale spéciale.
Un
comité de sélection des membres nationaux est mis en
place.
Je
veillerai personnellement à ce que cette sélection se fonde sur des critères de
compétence et d’intégrité morale, afin que la corruption et la complaisance ne
viennent pas compromettre les résultats escomptés.
S’agissant
des membres internationaux, le Gouvernement a déjà approuvé la procédure et les
termes de référence soumis par les Nations-Unies.
Je
salue les contributions financières de la France, des Etats-Unis d’Amérique, de
la Hollande et de la MINUSCA grâce auxquelles cette juridiction pénale sera
bientôt rendue opérationnelle.
C’est
ici l’occasion de rappeler, mes chers Compatriotes, que les auteurs
des crimes graves qui ont endeuillé des milliers de foyers et qui défient au
quotidien l’autorité de l’Etat répondront devant la justice de notre
pays.
Je
ne renierai pas mon ambition de faire de notre pays un Etat démocratique, et
vous savez qu’il n’est pas d’Etat démocratique sans une justice forte et
équitable.
En
matière de promotion et de protection des droits de l’homme, j’exhorte
l’Assemblée Nationale a voté très rapidement la loi portant création de la
Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales en vue
de sa promulgation.
Dans
ce même chapitre, j’ai fait de la Réconciliation Nationale une des priorités de
mon action.
C’est
ainsi que j’ai instruit le Gouvernement de célébrer, le 11 mai 2016, la mémoire
de victimes des conflits en Centrafrique et à organiser un séminaire
gouvernemental d’échanges et d’appropriation du processus de mise en place de la
Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation.
Des
Comités locaux de Paix ont été créés aux fins de démarrer les actions visant la
cohésion sociale et le vivre ensemble au sein des communautés de
base.
En
perspective, nous envisageons de finaliser la stratégie de retour et de
relocalisation des personnes déplacées des sites de l’intérieur du pays au début
du mois de novembre 2016.
Aussi,
avec l’appui de nos partenaires, il sera lancé une vaste opération de
recensement des victimes de violences sur l’ensemble du territoire national afin
leur prise en charge globale dans le cadre de la Commission
Vérité-Justice-Réparation-Réconciliation et leur réinsertion dans les activités
socio-économiques du pays.
Dans
le domaine du Genre, j’ai instruit le Gouvernement de rendre opérationnelle
l’Unité Mixte d’Intervention Rapide pour la Protection des femmes et des filles
et lancer les activités du Centre de prise en charge holistique des victimes de
violences.
Mes
Chers Compatriotes,
L’assainissement
des finances publiques et la relance des secteurs productifs constituent
des axes importants de mon quinquennat, tant les méfaits de la corruption
rampante sur l’économie et les finances publiques ne sont plus à
démontrer.
C’est
pourquoi, j’ai instruit le Gouvernement de faire l’état des lieux de tous les
secteurs.
L’objectif
est de permettre au gouvernement de tirer les leçons du passé et de mettre en
place un système continu de contrôle a priori et a posteriori en vue d’obliger
les administrateurs de crédits, les gestionnaires et les comptables à la bonne
gouvernance qui est un gage de réussite dans le développement économique de
notre pays.
Pour
cela, les Ministres devront collaborer avec les institutions supérieures de
contrôle de notre pays. Il ne s’agit nullement d’une chasse aux sorcières, comme
d’aucuns tentent de le faire croire.
Revenant
sur les Finances publiques, je voudrais dire que durant ces Cent premiers jours,
l’accent a été mis sur la Coopération Internationale. Les résultats obtenus à ce
jour sont satisfaisants.
En
effet, le Gouvernement a signé un programme de Facilité Elargie de Crédits (FEC)
avec le FMI d’un montant de 66, 7 milliards de FCFA.
Il
a obtenu de la Banque Mondiale le financement des politiques sectorielles
(agriculture, élevage, mines, forêts et énergie) pour un montant de 66 milliards
de FCFA. Il faudra mentionner la mobilisation auprès de la Banque Africaine de
la somme de 1.115, 3 millions de FCFA.
Dans
le cadre de la coopération bilatérale, le Gouvernement a obtenu du Fonds
Saoudien pour le Développement (FSD) :
-
le versement de l’avance d’environ 1, 7 milliard de FCFA, pour le projet
de réhabilitation du tarmac de l’aéroport Bangui M’POKO d’un montant total de 7,
5 milliards de FCFA ;
-
la signature d’un contrat de 6 milliards de FCFA pour la réalisation
du projet de reconstruction de la route
aéroport-PK0 ;
-
Le projet de renforcement des capacités de l’ENERCA par la construction de
quatre générateurs pour un montant de 6 milliards de
FCFA ;
Avec
la France, le Gouvernement a obtenu un appui budgétaire d’environ 5 milliards de
FCFA sous financement AFD.
Le
gouvernement organisera une conférence des donateurs prévue le 17 novembre 2016
à Bruxelles, aux fins de mobiliser davantage les ressources nécessaires au
développement du pays.
Dans
le domaine de l’énergie, de l’hydraulique et des mines, il s’est agi
d’apporter des réponses concrètes aux problèmes fondamentaux qui se posent au
pays, notamment les délestages d’électricité, les pénuries d’eau potable et
l’embargo sur les exportations de diamants bruts.
Les
premières actions menées dans ces domaines commencent à porter leurs
fruits:
-
L’installation des lampadaires solaires au niveau de l’hôpital général de
Bangui, du Lycée des Martyrs, des Commissariats des huit Arrondissements de
Bangui et de l’Avenue des Martyrs ;
-
Le remplacement des cinq turbines de l’usine de Boali 1 sur financement de la
Banque mondiale ;
-
La réhabilitation de trois groupes de la centrale thermique de Bangui sur
financement de la BAD ;
-
L’installation des lampadaires solaires photovoltaïques au PK 26 route de Boali
en vue de la réouverture du site douanier et à Nguerengou, route de
Damara ;
-
La levée partielle de l’embargo sur l’exportation des diamants centrafricains,
ce qui va certainement soulagé les acteurs du secteur et je pense ici
particulièrement aux artisans miniers.
J’ai
donc instruit le gouvernement de suivre les travaux de réhabilitation des
installations de l’usine de Boali 1 ; la réalisation des travaux
relatifs à l’augmentation des capacités de Boali 2 et Boali 3 d’ici trois ans.
Grâce à l’effort du gouvernement, le Trésor a déboursé 600 millions de FCFA pour
acheter du carburant et de lubrifiants dans les groupes thermiques de Bangui
pour atténuer les effets de délestage d’électricité dus aux arrêts de l’usine de
Boali 1.
Le
gouvernement veillera également à la réalisation de l’étude de faisabilité de la
centrale hydroélectrique sur le site de DIMOLI (200MW) et celui de Lobaye
(72MW).
Dans
le domaine du sous-secteur pétrolier aval, le gouvernement s’attèle à
l’augmentation de la capacité de stockage des produits pétroliers et à la
sécurisation l’approvisionnement régulier des produits pétroliers par la voie
routière à partir du Cameroun et par la voie fluviale à partir d’IMPFONDO
en République du Congo.
S’agissant
du sous-secteur pétrolier amont, je dois dire que malgré les
contraintes, les études menées pour trouver du pétrole progressent avec un
espoir d’avenir heureux pour la population centrafricaine. J’ai instruit le
gouvernement d’entreprendre la mise en place de la politique pétrolière et la
révision du code pétrolier.
En
ce qui concerne les mines, la priorité est la levée totale de l’embargo sur la
commercialisation des diamants.
C’est
dans ce cadre que sur mon invitation, le Président du Processus de Kimberley a
séjourné du 17 au 21 juin 2016 à Bangui afin d’évaluer le niveau de sécurité
dans les autres zones minières de l’Ouest du pays et discuter directement avec
les acteurs de ce secteur productif.
Je
réaffirme que l’embargo sur l’exportation des diamants centrafricains n’a pas
atteint l’objectif escompté, bien au contraire, il a privé l’Etat d’énormes
ressources et encouragé le trafic illicite de nos diamants vers des marchés
parallèles.
J’ai
par ailleurs instruit le gouvernement de tout mettre en œuvre pour que notre
pays reprenne sa place au sein de l’Initiative pour la Transparence dans les
Industries Extractives (ITIE).
L’accent
sera également mis sur la recherche minière, la lutte contre la fraude minière,
la canalisation des réseaux de collecte de diamants, la révision du code
minier et la politique fiscale.
Dans
le domaine de l’eau potable et de l’assainissement, le gouvernement a
poursuivi le projet d’Urgence de réhabilitation des infrastructures et services
urbains (PIRUSU) sur financement de la Banque Mondiale.
Il
en est résulté l’approvisionnement en eau potable des populations des quartiers
les plus défavorisés de la ville de Bangui, la construction de 5 microsystèmes
d’approvisionnement en eau potable à Boeing, Damala, Yembi 3, au marché à bétail
et Nzako.
Grâce
au projet de réhabilitation de conduite d’eau potable dans la ville de Bangui
financé par le CICR, 4Km de conduites primaires ont été réalisés au niveau de
l’Avenue des Martyrs.
Aussi,
le gouvernement a poursuivi le projet d’extension du réseau et de la
construction de 8 kiosques à borne fontaine dans les 3ème et
5èmearrondissements de Bangui en vue d’accompagner le retour des
réfugiés.
Il
a réalisé 37 forages dont 20 dans la Préfecture de la Lobaye, 12 dans l’Ouham et
5 dans l’Ouham-Pendé et lancé 63 forages équipés de pompes à motricité
humaine.
Pour
faire face aux défis liés à l’insuffisance des ouvrages d’eau potable et
d’assainissement, dans l’arrière-pays, j’ai instruit le gouvernement de procéder
à la révision des études pour l’alimentation en eau potable des villes de
Berberati, Bouar et Bossangoa et de démarrer dans les meilleurs délais les
projets d’adduction d’eau potable dans les villes de Bambari et de Bozoum,
financée par la Banque Arabe pour le Développement Economique de l’Afrique
(BADEA) ; de procéder à la réalisation du projet de construction des points
d’eau dans la Ouaka et l’Ouham.
Dans
le domaine de l’agriculture et du développement rural, le
Gouvernement a finalisé et édité les plans régionaux d’actions prioritaires de
développement agricole 2016-2018.
Il
a par ailleurs relancé les activités de la Cellule Coton de Bossangoa pour la
production des semences en vue de la campagne 2017 avec reprise en vue des
activités de la SDIC.
Par
ailleurs, le gouvernement a renoué le dialogue avec Géo coton en vue de la
relance de la filière coton dans les autres préfectures
cotonnières.
Il
a mis en place une cellule chargée de l’opérationnalisation de l’Office National
du Matériel Agricole et pastoral et la Cellule Agriculture-Environnement chargée
d’élaborer les stratégies nécessaires à la mise en application des dispositions
de la COP 21de Paris 2015.
J’envisage
de mettre en œuvre des plans régionaux à travers les programmes et projets en
cours d’élaboration en conformité avec le plan pour la relance de notre
agriculture.
La
poursuite des rencontres avec les partenaires techniques et financiers
bilatéraux et multilatéraux, le rapprochement du milieu rural, pour redonner
confiance aux acteurs ruraux et crédibiliser la politique du Gouvernement en
matière agricole sont les perspectives de mon action
immédiate.
Parallèlement,
le 11ème Programme Indicatif National du Fonds Européen de
Développement (FED) se poursuivra par la formulation des stratégies
d’intervention dans le secteur agricole et rural en prenant en compte un autre
axe de concentration qui concerne l’éducation et la formation professionnelle
des jeunes.
S’agissant
de l’élevage et de la santé animale, et sur le plan de la production
animale, le gouvernement a assuré le suivi-encadrement de 500 jeunes formés
ayant bénéficié de kits avicoles dans les huit arrondissements de Bangui, Bimbo
et Begoua pour la conduite d’élevage de poulet de chair et l’encadrement de 60
groupements des pisciculteurs formés aux nouveaux itinéraires techniques
piscicoles et dotés en matériels piscicoles à Bangui. Il a assuré le suivi de 27
hectares aménagés et empoissonnés de tilapia niloticus.
En
matière de protection animale, des campagnes de vaccination du bétail ont été
réalisées avec l’appui du Fonds BEKOU et la participation de la FAO, de l’ANDE,
de la FNEC et des ONG.
J’ai
instruit le gouvernement d’orienter les jeunes vers l’aviculture et la
pisciculture professionnelles afin qu’ils contribuent à la sécurité alimentaire
et à l’économie nationale.
J’envisage
donc intégrer les diplômés-chômeurs dans l’encadrement des
éleveurs.
J’ai
également instruit le Gouvernement de tout mettre en œuvre aux fins de démarrer
la prochaine campagne de vaccination avec l’objectif d’atteindre une couverture
vaccinale de 80%.
Dans
le cadre de la cohésion sociale, nous suivons de près le retour des
éleveurs déplacés et réfugiés. Une réunion de transhumance sera organisée, si
possible au mois d’octobre 2016. A l’occasion, je donnerai des consignes claires
pour l’amélioration des activités de pastoralisme et de
transhumance.
La
création d’un marché à bétail terminal répondant aux normes, la réduction des
abattages clandestins pour ne pas porter atteinte à la santé publique, ainsi que
l’ouverture progressive des marchés à bétail à l’intérieur du pays constituent
l’essentiel de ce qui est envisagé dans un proche
avenir.
Dans
le domaine de l’environnement, du développement durable, des eaux,
Forêts, chasses et pêches, différentes actions ont été menées, au nombre
desquelles la mise en production des Permis d’exploitation et d’aménagement
nouvellement attribués, la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat Volontaire
APV/FLEGT signé avec l’Union Européenne, l’opérationnalisation de l’Unité
anti-braconnage, le démarrage des travaux de construction d’un barrage
rudimentaire sur le site de la station piscicole de
Landja.
En
termes de perspectives, j’ai instruit le gouvernement de réviser les valeurs
mercuriales et FOT des essences forestières pour une meilleure base de taxation
des produits bois, de relire le code de la faune et de la pêche et
aquaculture avec l’appui de la BAD et d’élaborer un plan national de lutte
anti-braconnage et un plan de développement de
l’aquaculture.
J’ai
également ordonné le démarrage effectif du projet de développement de la Région
du Sud-ouest (PDRSO) financé par l’AFD et le Fonds français pour l’Environnement
Mondial (FFEM) à hauteur de 6,5 millions d’Euros sur 4
ans.
Le
gouvernement devra aussi mettre en œuvre le projet de désenclavement rural et de
la relance du secteur agricole financé par la Banque Mondiale à hauteur de 40
millions de Dollars US sur trois ans dans les zones d’intervention dont la zone
forestière et la zone d’intérêt cynégétique du nord.
En
ce qui concerne le Tourisme, plusieurs actions ont été mises en
œuvre.
Ainsi,
suite à mes instructions, un projet de document de création d’une Agence
Nationale de Développement du Tourisme (ANDT) a été élaboré. La révision du
cadre juridique et institutionnel du secteur des Arts et de la Culture est
amorcée.
En
termes de perspectives en matière de tourisme, j’ai instruit le Gouvernement
d’organiser un grand forum du secteur en vue de renforcer le cadre de
partenariat avec les opérateurs privés.
Il
devra aussi élaborer un plan stratégique de développement du tourisme et mettre
en place une stratégie de développement intégré de l’écotourisme à Dzanga Sangha
et un plan de marketing international.
Dans
le domaine des Arts, un accent est mis sur la relance de la coopération avec les
partenaires techniques et financiers du secteur, à savoir, l’UNESCO, l’OMPI et
l’OAPI. De même, il sera mis en place, dans un bref délai, le Bureau
Centrafricain des Droits d’Auteur (BUCADA) ainsi que les textes législatifs et
réglementaires régissant les droits d’auteur en vue de faire bénéficier les
artistes des retombées de leurs œuvres.
S’agissant
de la Francophonie, le Gouvernement s’attèle à la promotion d’un
partenariat stratégique avec les opérateurs de l’OIF tels que l’Agence
Universitaire de la Francophonie, la TV5 Monde, l’Association Internationale des
Maires Francophones (AIMF), l’Université Senghor d’Alexandrie, afin de tirer le
meilleur parti de leurs actions pour le bonheur de notre
pays.
Le
gouvernement fera aussi la promotion de la culture numérique dans le sens d’une
forte accessibilité des jeunes et des femmes aux technologies d’information et
de communication.
Mes
chers Compatriotes ;
Comme
je l’ai annoncé au début de mon intervention, la réforme de
l’administration constitue le troisième pilier de mon
action.
Ainsi,
j’ai pris des mesures tendant à la restauration de l’autorité de
l’Etat par le redéploiement progressif des fonctionnaires et agents de l’Etat
sur toute l’étendue du territoire national.
Le
bilan de la restauration de l’autorité de l’Etat est éloquent : 13 Préfets
sur 16, 63 Sous-préfets et leurs collaborateurs sont en
poste.
Aussi,
selon le rapport de mission de redéploiement des fonctionnaires et agents de
l’Etat, au moins 80% de ceux-ci sont redéployés à leurs postes d’affectation, ce
qui permet de rapprocher l’administration des administrés.
Afin
de moderniser notre administration, le gouvernement a mis en place un système de
gestion du personnel de l’Etat et de la solde par la fusion des deux bases de
données en vue de garantir la sécurité du fichier.
L’Office
National d’Informatique a développé une application de suivi des mouvements
mensuels (AS2M) en vue de la mise à jour régulière de la situation
administrative des Fonctionnaires et agents de l’Etat par les directeurs de
ressources, sous la supervision de la Direction générale de la Fonction
Publique.
Parallèlement,
j’ai ordonné que le projet de loi portant code des collectivités territoriales
et se trouvant sur la table de l’Assemblée Nationale soit voté et promulgué dans
les meilleurs délais.
J’ai
instruis le gouvernement que ce dossier, qui a connu quelques dérapages pendant
la période de transition, soit réexaminé afin que la réhabilitation des
infrastructures administratives et sociales ainsi que l’important problème de
domiciliation des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat soient réglés
pour réussir la restauration de l’autorité de l’Etat.
Le
gouvernement est également instruit d’élaborer une nouvelle politique nationale
en matière de protection civile quant à la prévention, la gestion des crises et
des catastrophes.
C’est
dans ce but que j’ai participé personnellement au Sommet Humanitaire Mondial à
Istanbul en Turquie.
J’ai
ordonné, après avoir constaté les risques de catastrophes humanitaires sur le
site de l’aéroport international de Bangui M’poko, la relocalisation à partir du
mois d’août 2016, d’au moins 2400 ménages jugés plus vulnérables sur les sites
D’AVICOM et 2200 à leur lieu de résidence.
Dans
le même sens, des résolutions durables pour le retour de nos compatriotes
déplacées à l’intérieur du pays dans leurs zones d’origine dans le pays sont à
l’étude ainsi que la création d’une plateforme nationale de prévention et de
gestion des risques et des catastrophes.
Dans
le domaine de la promotion de la jeunesse, du développement des sports
et du service civique, il convient de rappeler que les malheureux évènements
intervenus dans notre pays ont entraîné dans leur sillage un bouleversement
social important.
Les
valeurs communautaires qui fondent l’âme du peuple centrafricain à savoir la
fierté, la fraternité, la tolérance, le dialogue, la solidarité ont disparu.
Pour pallier cette situation regrettable, j’ai ordonné l’exécution d’un grand
projet conjoint d’appui à la prévention et réduction de la vulnérabilité des
jeunes et adolescents dans huit localités, avec l’appui de l’UNFPA et de
l’UNICEF pour une durée d’un an, à hauteur de
900.000.000FCFA.
Grâce
à l’appui financier du Gouvernement, nos Fauves de Football ont remporté les
deux matchs sur leur chemin de qualification à la Coupe d’Afrique des Nations
Gabon 2016, en battant coup sur coup le Madagascar et l’Angola, une grande
première dans l’histoire du football centrafricain.
Je
tiens à réitérer mes félicitations aux Fauves ainsi qu’à leur encadrement
technique pour cet excellent résultat.
En
termes de perspectives, j’ai instruit le Gouvernement de transmettre à
l’Assemblée Nationale, pour examen et adoption, le projet de loi portant
création du Fonds National de Développement du Sport.
La
signature prochaine d’une convention avec la Coopération française permettra de
redynamiser les sports scolaires et universitaires et de détecter les jeunes
talents dans les différentes disciplines sportives.
Mes
chers Compatriotes ;
Dans
le cadre de la satisfaction des besoins essentiels, j’ai
fait de l’éducation et la formation le point nodal de mon
action.
Sous
mon impulsion, les besoins prioritaires ont été identifiés
parmi lesquels les manuels scolaires et matériels didactiques dans nos écoles.
Le Gouvernement avec l’appui multiforme de la Coopération française a élaboré le
projet « Londo Education » qui vise à mettre à la disposition des
instituteurs des outils techniques performants afin de leur permettre, en
situation de classe, d’améliorer leurs prestations.
Préoccupé
par la modernisation de l’Education Nationale, j’ai instruit le Gouvernement
qui, grâce à l’appui de la Coopération Française, a formé 60 formateurs à
l’utilisation des liseuses numériques et a remis 200 liseuses comprenant les
fiches pédagogiques des six premières années du primaire aux instituteurs du
centre pédagogique régional de Mbaïki.
Sur
le plan de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique,
le gouvernement a payé les arriérés de vacations à l’Université de Bangui et
créé cinq écoles doctorales à l’Université de Bangui.
En
termes de perspectives, l’éducation et la formation de qualité resteront au cœur
de mes priorités. C’est ainsi qu’en ce qui concerne l’éducation de base (F1-F2)
et l’enseignement général, le gouvernement a été instruit pour redynamiser le
système scolaire par la formation des ressources humaines de qualité et en
quantité. Ainsi, deux écoles normales d’instituteurs seront créées à l’Ouest et
au Nord pour la formation de 120 instituteurs à raison de 360 enseignants et
passer ainsi du ratio enseignant/élève de 1/120 – 220 à 1/80. Dans cet élan,
j’ai instruit le gouvernement d’augmenter le budget de l’Education
Nationale qui est de 4% à 22 % pour qu’elle s’assume
pleinement.
En
ce qui concerne l’enseignement technique, la réhabilitation des
centres des formations techniques et professionnelles, la création d’un lycée
technique de grande envergure pour limiter la main d’œuvre extérieure ainsi que
la création des centres d’alphabétisation pour récupérer les enfants
déscolarisés et assurer leurs réinsertions sociales, professionnelles et leurs
auto-prises en charge constituent l’essentiel de mes actions dans
l’avenir.
Dans
le cadre de l’Enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, mon souhait le plus ardent est de hisser l’université de
Bangui au rang des universités internationales et surtout par rapport au système
Licence – Master – Doctorat (LMD).
Pour
ce faire, l’accroissement de la capacité d’accueil de l’université, la création
des universités régionales à Berberati et à Bambari dont le projet de loi va
être soumis bientôt à l’Assemblée Nationale, le recrutement et la formation des
enseignants dans toutes les filières, l’amélioration de leurs conditions de
travail, le renforcement des capacités opérationnelles et la création d’un cadre
institutionnel du développement en lien avec les pôles d’excellence et le
développement de la recherche scientifique devaient permettre d’atteindre les
objectifs en la matière.
Dans
le domaine de la Santé, de l’hygiène publique et de la population,
le gouvernement a réhabilité certaines structures sanitaires détruites et équipé
170 formations sanitaires en matériel biomédical.
J’ai
ordonné la poursuite des actions prioritaires du gouvernement en cours en
mettant l’accent sur l’évaluation des plans existants afin d’amorcer à la fin de
la période de mise en œuvre du plan de transition du secteur santé,
l’élaboration du plan national de développement sanitaire
III.
A
cet égard, un accent particulier sera mis sur la construction d’un centre devant
abriter le scanner et l’hémodialyse sur financement du projet de la BAD et le
redéploiement des 15 kits solaires dans les régions sanitaires avec l’appui de
la Banque Mondiale. De même, je suivrai particulièrement la mise en œuvre des
Paquet Minimum d’Activités (PMA) et Paquet Complémentaire d’Activités dans les
formations sanitaires et les structures de soins.
S’agissant
des personnes vulnérables, j’ai instruit le gouvernement d’assurer la prise en
charge intégrée des maladies de l’enfant au niveau communautaire. Un projet d’un
montant de 4.500.000 Euros appuyé par l’UNICEF et l’Union Européenne ciblant les
enfants de moins de cinq ans dans six préfectures sanitaires est en cours
d’exécution dans deux préfectures pilotes, à savoir la Nana-Gribizi et
l’Ouham.
Le
projet conjoint entre le Ministère de la Santé et celui de la Jeunesse intitulé
« Appui à la réduction de la vulnérabilité des adolescents et jeunes »
dans les localités de Bangui, Bimbo, Boda, Yaloké, Bouar, Sibut, Dékoa,
Kaga-Bandoro, Kouango et Bambari d’un montant de 1.573.542 Dollars US avec
l’appui de l’UNFPA et l’UNICEF, en cours d’exécution, va permettre la prise en
charge de la santé des adolescents et des jeunes.
Le
gouvernement continuera à appuyer les équipes-cadres des districts sanitaires
dans le rôle de régulation du système de santé, la prise en charge des maladies
et urgences de santé ainsi que le leadership du ministère de la
Santé.
Je
veillerai particulièrement sur l’amélioration de l’offre de soin et la poursuite
de la gratuité ciblée des soins.
Soucieux
du déficit grave en matière de logement accru par les conflits
armés ayant occasionné les destructions d’habitations et les déplacements
massifs des populations vers les abris de fortune, j’ai fait du logement des
centrafricains en général et des personnes déplacées internes et refugiées en
particulier l’une des urgences à résoudre.
Ainsi,
les actions de plaidoyer que j’ai menées ont commencé à porter leurs fruits et
il importe de noter l’octroi par le Maroc, pays frère, d’un don de 100 logements
sociaux.
La
phase opérationnelle de ce don permettra, dans un futur proche, de soulager les
souffrances des compatriotes par l’attribution et le relogement progressif des
personnes déplacées internes dont les habitats ont été sinistrés et dont la
précarité des conditions n’est plus à démontrer.
Mes
chers Compatriotes ;
La
réussite de notre objectif de développement socio-économique passe par
les infrastructures de base. Comme vous le savez, il ne peut y avoir
développement sans un réseau routier permettant de relier nos villes et villages
ainsi que notre pays à d’autres régions du monde par la desserte
aérienne.
C’est
ainsi que des opérations d’urgence ont été réalisées pour améliorer nos
infrastructures routières prioritaires et sauvegarder le réseau
routier.
J’ai
instruit le Gouvernement de saisir l’entreprise chinoise pour le démarrage dans
les meilleurs délais la construction du pont SAPEKE dont le coût des travaux
s’élève à 5.500.000.000 FCFA.
Grâce
au financement du Fonds saoudien, un projet de financement des travaux de
bitumage qui s’étend de PK-0 jusqu’à l’Aéroport international de Bangui M’POKO
pour un coût total de 6.500.000.000FCFA sera réalisé.
Dans
le cadre des projets intégrateurs, il est prévu les études de la route
OUESSO-BANGUI-NDJAMENA et de la navigation sur le fleuve Congo, les rivières
Oubangui et Sangha dont le coût des travaux est de 4 milliards de
FCFA.
En
ce qui concerne le transport aérien, nous avons signé des accords
aériens avec les EMIRATS ARABES UNIS et le RWANDA pour renforcer la desserte
aérienne de notre pays. Grâce au fonds saoudien, nous avons démarré les travaux
de réhabilitation de la piste de l’Aéroport et la route allant de l’Aéroport au
PK-0.
Dans
le domaine du commerce et de l’industrie, le gouvernement a mis en
place un Programme de Restructuration et de mise à niveau des industries (PRMN)
financé par l’Union Européenne et exécuté par l’ONUDI.
Ce
programme vise à renforcer les capacités techniques, humaines et financières des
industries nationales afin qu’elles soient à même de faire face à la forte
concurrence qui découleront de la mise en œuvre de l’Accord de Partenariat
Economique (APE) avec l’Union Européenne.
La
réforme du cadre juridique des affaires et la promotion des investissements
seront marqués par la révision de la charte nationale des investissements,
l’adoption du code de commerce, des lois sur la normalisation et la
métrologie.
Le
développement industriel et le renforcement des capacités d’offre devront se
faire à travers la création d’une zone industrielle, le renforcement des
capacités commerciales du cadre intégré renforcé, la mise en œuvre des
industries de développement de transformation de produits
locaux.
La
redynamisation de la Chambre de commerce et du guichet unique des formalités des
entreprises, l’opérationnalisation du bureau national de mise à niveau des
industries, la mise en place de centre de gestion agréé constitueront les points
importants du renforcement du service d’appui aux entreprises que nous
envisageons.
Aussi,
la politique commerciale sera révisée en vue de renforcer la capacité des
comités nationaux de négociation commerciale, des mesures sanitaires et
phyto sanitaires et des facilitations des échanges.
En
ce qui concerne l’approvisionnement du pays, j’ai veillé à ce qu’il n’y ait pas
de rupture d’approvisionnements du pays en produits pétroliers et en produits de
première nécessité par le renforcement de la sécurité sur le corridor
Bangui-Garou Boulay.
Afin
de pérenniser ces acquis, les négociations avec les pays voisins pour faciliter
le transit vers la RCA, les réunions avec les producteurs, importateurs et
exportateurs feront partie des mesures à prendre.
Le
gouvernement soutiendra l’activité privée, notamment les grands projets
étrangers, mais aussi les projets portés par les investisseurs locaux qui
restent très nombreux et marquent la confiance dans l’avenir de notre pays. Nous
devons garantir la sécurité des investissements étrangers et la libre
circulation des capitaux.
Dans
le domaine de la Communication et de l’Information, le Gouvernement
a procédé au redéploiement de huit correspondants de la Radio rurale à
Berberati, Bossangoa, Nola, Bouar, Bozoum, Sibut, Mbaïki et
Yaloké.
Mon
objectif est de permettre à toute la population sans exception d’avoir accès à
l’information quel que soit son lieu d’habitation et de faire de la
communication un outil de développement et un vecteur de paix et de cohésion
nationale.
Dans
ces perspectives, la radio et la télévision seront érigées en office avec
l’appui des partenaires techniques et financiers. Des radios régionales en
fonction du découpage administratif et un centre national de diffusion seront
créées avec l’installation de plusieurs émetteurs en ondes
courtes.
Dans
ce cadre, quatre projets de conventions avec le Groupe chinois STARTIMES, sur
financement de l’Etat chinois permettront de réaliser le projet de construction
des infrastructures et de modernisation des systèmes d’exploitation de notre
Radio et Télévision nationales.
Parallèlement,
les personnels de media tant publics que privés seront formés et leur condition
de travail améliorée pour un rendement meilleur. A cet égard, j’envisage
de créer une école nationale de journalisme.
Dans
le domaine des Postes et Télécommunications, le Gouvernement a
entrepris des négociations avec les partenaires financiers dont WESTERN UNION
pour l’offre très prochaine des services de transfert de fonds dans les sites
pilotes comme la recette principale, le bureau de Bangui-SICA, le bureau de
Poste de l’Aéroport Bangui M’POKO. Ce service sera étendu progressivement aux
autres villes de l’arrière-pays.
Grâce
à la remobilisation des ressources, la SOCATEL a procédé au lancement officiel
de son produit internet et d’un cyber dans les locaux de
Bangui-SICA.
J’ai
instruit le Gouvernement de soumettre à l’Assemblée Nationale les projets de loi
portant respectivement sur la communication électronique et le règlement des
activés postales. La restructuration de la SOCATEL, le déploiement de la fibre
optique en étude auprès des partenaires techniques et financiers, le passage de
l’analogique au numérique font partie désormais de mes
priorités.
Dans
le domaine de l’Entreprenariat national, de l’Artisanat et de la
Promotion des Petites et Moyennes entreprises, le Gouvernement a relancé les
principales structures à caractère corporatiste. Il a donc validé l’étude de
faisabilité relative à la création du fonds national de garantie et
d’investissement. L’objectif recherché est d’encourager la propriété privée,
créatrice d’emplois.
En
termes de perspectives, le gouvernement fera adopter le Code des Petites et
Moyennes entreprises et rendre opérationnel le Centre d’Assistance aux petites
et Moyennes Entreprises, (CAPMEA) afin d’assurer l’encadrement des Petites et
moyennes entreprises.
J’ai
donc instruit le Gouvernement de restructurer le village artisanal touristique,
de redynamiser le laboratoire national de taxidermie et de recadrer les
activités du Guichet Unique de Formalités des Entreprises afin de le rendre plus
performant.
Mes
chers Compatriotes,
Comme
vous l’avez constaté, les défis qui nous interpellent sont à la mesure des
espoirs nombreux et constants et pour les relever, il me paraît logique de les
inscrire dans la logique de la rupture. Le Gouvernement a déployé beaucoup
d’efforts à travers la prise des mesures pour résoudre les défis qui se posent à
nous.
Leurs
impacts sont timidement palpables au vu de l’immensité des attentes. J’ai
rappelé dans certaines circonstances que nous revenons de loin, de très loin. Le
relèvement du pays prendra du temps, mais il doit se faire si nous voulons
reconquérir notre place dans le concert des nations.
Le
gouvernement est à l’œuvre et poursuivra les actions entreprises. Comme le dit
un proverbe, « Pour bien faire, mille jours ne sont pas suffisants, pour
faire mal, un jour suffit amplement ». Et pour bien faire il nous faut
choisir des cadres et agents de l’Etat lucides et clairvoyants, dotés de
compétences et d’intégrité morale. Nul n’ignore que la corruption au sens large
a gangréné l’Etat. Chaque pas doit être assuré. Nous n’avons plus droit à
l’erreur.
Mes
chers Compatriotes ;
Je
le reconnais, au moment où je m’adresse à vous, certaines régions entières du
pays sont sanctuarisées par des groupes armés, privant ainsi certains de nos
compatriotes de leurs libertés fondamentales.
Nous
assistons depuis un certain temps à une recrudescence incompréhensible des actes
de violences dans notre pays. Je voudrais citer ici la prise d’otages de six
policiers dans l’exercice de leurs fonctions par une bande armée sévissant au
KM5.
Je
rappelle que les actions des bandes armées tant à Bangui que dans l’arrière-pays
ne doivent pas nous décourager, mais au contraire, elles doivent renforcer notre
solidarité et notre sentiment patriotique. La patrie est en danger. Nous devons
la sauver avec tous les moyens légaux.
Nous
savons que la stratégie de victimisation adoptée par les ennemis de la paix et
du développement de la RCA cache mal leurs desseins machiavéliques de plomber
les actions du Gouvernement et de retarder le processus de réconciliation et la
justice qui doit être rendue aux victimes de leurs actes
ignobles.
Je
voudrais ici réitérer ma ferme condamnation des actes criminels qui se
commettent et réaffirmer mon intention de mettre hors d’état de nuire les
auteurs, coauteurs, complices et commanditaires des crimes
crapuleux.
Centrafricaines ;
Centrafricaines ;
Mes
Chers Compatriotes ;
Nous
avons trop fait la guerre et personne n’en est sortie
vainqueur.
Nous
devons, tirant les leçons de cette malheureuse aventure, éviter de créer
d’autres conditions d’embrasement de notre pays.
La
communauté internationale est lassée de porter le poids de nos errements
politiques. Il nous faut marquer un pas et retourner résolument sur la voie de
la bonne gouvernance, du dialogue, de la cohésion sociale et du vivre
ensemble.
Aucune
autre considération ne prime sur ma volonté de rassembler les Centrafricains et
d’asseoir une base saine de développement socio-économique de notre
pays.
J’ai
compris et je l’ai dit et souligné dans mon discours inaugural que la sécurité
durable et la défense du territoire national constituaient les priorités des
priorités.
J’ai
compris que notre rêve à tous, le rêve d’un Centrafrique enfin pacifiée, apaisée
et reconstruite, ne sera possible sans une vraie réconciliation et une forte
cohésion sociale.
Ainsi,
la sécurité, le DDRR, la RSS, la levée de l’embargo sur les armes imposée aux
FACA, la réconciliation nationale, la question de retour des déplacés et
réfugiés, la lutte contre l’impunité et les inégalités sociales, voilà ce qui
continuera à mobiliser mon énergie et celle du Gouvernement dans les prochains
jours.
Que
Dieu bénisse la République Centrafricaine.
Je
vous remercie.